vendredi 27 septembre 2013

Télescopage Ecologie-Sécurité

Le différend Duflot-Vals devient un Roman. Deux lignes politiques s’affrontent sous le regard d’un Président qui ménage la chèvre et le chou. Le duo présidentiel est rôdé. Le Président en privé fait savoir à Vals qu’il le soutient et Ayrault arrive tout sourire chez les Verts pour rappeler que le pacte républicain doit être respecté… ce qui montre son intérêt pour sa ministre pour un rappel qui ne l’engage à rien vis-à-vis des belligérants. Il n’en reste pas moins que rien n’est réglé et que le Président va devoir jouer en privé des « contorsions » dont il a le secret.

Ces dames Taubira, Duflot, Aubry ont décidé de démolir le ministre qui se pavane tout l’été sur les plages au nom d’un courant différent de pensée politique. Mme Duflot succède à Taubira et le combat de trois empoisonneuses a dû amener Montebourg à revenir sur les critiques de son collègue, solidarité masculine oblige. Sans doute Vals lui a rappelé qu’il avait eu bien besoin de soutiens pendant les grèves à Florange. 

Mme Duflot a ainsi jeté un voile pudique sur les démissions en chaîne dans son parti et mis le Président dans l’obligation de trancher. De ce côté peine perdue, l’intéressé ne tranche jamais sauf avec l’habit de chef de guerre. Elle prend le risque d’être démissionnée, mais au pied du mur elle cédera, le maroquin a trop d’importance pour elle. C’est son point faible et elle n’a pas comme Vals une opinion publique qu’elle peut médiatiquement mobiliser. 

Mais on peut aussi dans ce télescopage faire un parallèle avec le débat sur le nucléaire car il s’agit bien du même télescopage. Là encore le Président joue sur tous les tableaux. Tirer sur le nucléaire est un argument qui paye à gauche et Fukushima est venu à point nommé pour enfoncer le clou de la sécurité. Mais il le sait, le nucléaire est incontournable et l’idéal serait pour lui de développer les énergies renouvelables dans le cadre d’une croissance de la demande d’énergie. Ceci permettrait de contenter les écologistes tout en freinant le plus possible l’arrêt de centrales car il faut arrêter 30% de ce parc (soit 15 réacteurs) pour réaliser les 50% de la part nucléaire avec la consommation électrique actuelle. 

L’arrêt pour raison d’émission de carbone est impossible. La production d’énergie nucléaire ne rejette pas de gaz carbonique. L’écologie prend donc d’autres raisons, les déchets nucléaires et la sécurité des centrales. Sur le premier sujet les scientifiques se sont emparés de la question et ont demandé d’expérimenter des solutions. Laissons les travailler et la France est déjà l’un des rares pays au monde qui traite les déchets à La Hague pour en réduire considérablement le volume et réutiliser ce qui est encore susceptible de l’être. 

Pour la sécurité la France a une expérience d’un demi-siècle sans catastrophe humaine ou écologique. Elle a perfectionné la sécurité et le contrôle de toute la chaîne d’utilisation du combustibles uranium-plutonium. Si le risque zéro n’existe pas, elle en a réduit la probabilité d’accident et celle de la gravité à un niveau en-dessous duquel il est difficile de descendre et qui est meilleur que bien des causes d’accidents industriels ou de transports. La peur sert alors le discours écologique car si le risque zéro n’existe pas, un accident peut avoir de si graves conséquences que le nucléaire est à bannir. 

C’est ainsi que nous n’aurions jamais dû connaitre la machine à vapeur qui vient encore récemment de montrer que même le rail peut tuer. La manière pernicieuse de handicaper le nucléaire qui se vante de produire une source d’énergie électrique bon marché est de demander que la sécurité soit encore renforcée… toujours plus, toujours plus sous peine d’arrêt. Or plus l’on veut diminuer le risque plus cela coûte cher et des sécurités trop redondantes peuvent augmenter le risque. 

C’est pourtant vers cela que nous nous dirigeons comme Duflot qui se veut pays d’accueil sans distinction d’origine, quelques en soit les conséquences. Vals s’assoit sur les engagements de la France envers le traité de Maastricht, comme Montebourg qui attaque en permanence les Commissaires européens. Or respecter l’ordre républicain nécessite désormais de respecter nos engagements européens. Nos gouvernants sont désormais comme des chevaux attelés qui constatent que c’est pour les faire travailler plus alors qu’ils pensaient qu’à plusieurs la charge serait moins lourde. 

« Le tact dans l’audace, c’est de savoir 

Jusqu’où aller trop loin », 

écrivait Jean Cocteau. 

Avec madame la ministre, « le tact dans l’inutilité, 

C’est de savoir jusqu’où faire du buzz sans aller trop loin… » 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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