samedi 21 septembre 2013

Les petits hommes verts attaquent !

Tout pour le vert, c’est devenu le leitmotiv de la politique gouvernementale après le couac sur le diesel et la menace de quitter la majorité même si la Duflot se garde bien d’envisager la chose pour elle-même après le mal qu’elle s’est donné pour avoir un portefeuille. François Hollande et Jean-Marc Ayrault avancent donc à tâtons et pèsent leurs mots pour tenter de calmer la situation.

Pour les aides à l'isolation des habitations, cela passe bien dans l’opinion publique en général puisque certains particuliers vont en profiter mais aussi des entreprises industrielles et financières. Donc on peut y aller franco sur la TVA passant de 10% à 5%. Dans cette euphorie générale, il faut néanmoins remarquer que tout ceci a un coût pour l’État qui d’une façon ou d’une autre va devoir soit augmenter le déficit budgétaire soit créer de nouvelles ressources fiscales, donc ponctionner soit les particuliers soit les entreprises ou les deux. 

Mais ce n’est pas tout, cet encouragement aux entreprises, qui se sont spécialisées dans l’isolation immobilière, développe artificiellement un secteur qui ne peut être pérennisé sans un apport continuel d’argent de l’Etat. On crée donc une situation précaire du même ordre que les emplois aidés. Par ailleurs le particulier qui investit, grâce aux aides, n’investira pas ailleurs et les autres entreprises seront donc touchées. L’achat d’une nouvelle voiture sera peut-être repoussé ou annulé. Cet interventionnisme permanent de l’État crée des déséquilibres du monde économique qui, in fine, aggravent la situation économique du pays. 

De plus il faudrait être sûr que tous les nouveaux matériaux employés sont bien fabriqués en France ou au moins par des entreprises françaises, ce qui n’a rien de sûr et en tous cas qui ne fait l’objet d’aucune vérification ni contrainte. L’argent de l’Etat, notre argent, peut ainsi partir à l’étranger pour la plus grande part. Si l’objectif de réduire la consommation énergétique est intéressant, la manière de procéder est antiéconomique. On peut persuader que l’isolation est rentable à terme, particulièrement pour les jeunes qui peuvent investir sur trente ou quarante ans par une communication fortement orchestrée au lieu de déverser de l’argent public sans discernement. A chacun de faire en fonction de ses moyens, de son âge pour définir l’ampleur des travaux et la durée de récupération de l’investissement. L’État peut alors jouer son rôle de conseil et atteindre un objectif de Bien commun. 

C’est l’exemple-type de mesures que le particulier accepte parce qu’il y voit un intérêt personnel facilement compréhensible et accessible mais dont il ne perçoit pas, ce qu’on lui masque volontairement, qu’elles ne vont pas dans le sens du bien collectif. De plus l’État va faire payer aux autres, ce qu’il donne à certains, d’ailleurs aux plus aisés qui peuvent plus facilement investir. 

Il en est de même avec les énergies renouvelables. Ce n’est pas l’aide à la recherche qui est privilégiée mais l’aide au particulier et aux entreprises de ce secteur particulier. Là encore on note que les plus grands producteurs de panneaux solaires sont les chinois, ce qui a d’ailleurs déclenché une réaction de Bruxelles qui ne va pas changer grand-chose de la prééminence de la Chine dans ce secteur. Une part très importante de notre argent va partir à l’étranger. De plus une taxe spéciale est payée par nous tous pour l’aide aux énergies renouvelables sur notre facture d’électricité. Cette taxe ne va pas se priver d’augmenter au fur et à mesure des besoins. 

On arrive à ce paradoxe que des entreprises se sont engouffrées dans des secteurs aidés et le secteur devenant moins porteur, elles crient à l’aide pour ne pas mourir. L’Etat réinvente donc l’aide sans laquelle ces entreprises disparaissent car le marché a été déséquilibré à leur profit. L’engrenage devient infernal comme la planche à billets pour soutenir les Bourses au nom d’un « boost » de la croissance qui n’en bénéficie que très peu. Là encore l’aide à la recherche et l’innovation se conçoit car il y a une véritable prise de risques et que cela peut entraîner des gains considérables et de nouveaux secteurs d’activité mais l’aide à la production est à manier avec les plus grandes précautions. Les politiciens se grisent à l’interventionnisme d’État qui leur permet de mettre en avant leurs actions mais cet interventionnisme, devenu dogme, est une des plaies de notre pays. 

On se croirait au printemps « Hollandais » 

Tout reverdit en France, même les taxes, 

Mais attention pas un vert de trop ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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