vendredi 13 septembre 2013

La croissance ? Crois sans se tromper qu’elle attendra !

Le gouvernement, après avoir annoncé que sa priorité c’est le chômage, vient de remettre la pression sur la croissance en trompetant sur les industries innovantes. On aurait pu penser que la première priorité était de relancer l’économie pour juguler le chômage et que les mesures, à court terme et coûteuses d’aides à l’emploi, viendraient dans un second temps. Il n’en a rien été, la logique du gouvernement n’est pas celle de monsieur tout le monde.

Le crédit d’impôt, nouvelle usine à gaz, va devoir être payé par les contribuables avant d’avoir donné des effets tangibles et les 34 nouvelles mesures de relance de l’économie n’auraient dû se résumer qu’à une seule, la baisse des impôts sur les entreprises PME, PMI compensée par une taxation plus forte sur les bénéfices des très grosses entreprises exportatrices et des multinationales. C’eut été la mesure de justice, slogan gouvernemental, pour empêcher la destruction des moyens de production en cours. 

Pour le reste la monnaie, levier prioritaire de toutes les grandes économies mondiales, nous échappe et notre budget doit répondre aux vœux de Bruxelles, ce qui ne laisse aucune marge de manœuvre autre que celle de jouer d’arguments purement politiques pour amadouer l’UE et en particulier la zone euro. Ce fut l’action gouvernementale entreprise pour reporter à 2015 la réalisation d’un déficit budgétaire à 3% du PIB (engagement du traité de Maastricht). 

Il n’y a par ailleurs rien à espérer du côté de la consommation intérieure après le matraquage fiscal entrepris dont les effets vont surtout se faire sentir avec le solde des impôts en septembre et en janvier avec l’augmentation de la TVA entre autres. D’ailleurs on note un affaiblissement de la formation de capital fixe des particuliers, essentiellement l’investissement immobilier. Notre compétitivité n’est toujours pas en mesure de nous assurer de nouveaux marchés à l’extérieur de la zone euro avec une balance commerciale toujours déficitaire. L’euro à 1,33 dollar alors que nous devrions être à 1,15 (valeur très proche de la parité euro-dollar lors de la création de l’euro), voire même un peu plus bas, ne peut donner un bol d’air. 

La baisse de la monnaie et la planche à billets c’est la stratégie japonaise mais entreprise trop tard car l’endettement du pays devient insupportable et le peuple japonais s’asphyxie à rembourser les intérêts d’emprunt. La planche à billets c’est également la stratégie américaine, qui pour les mêmes raisons agissant toutefois de façon moins brutale, va vers une impasse budgétaire sans que la croissance redémarre significativement par rapport aux liquidités déversées sur l’économie et dont la majeure partie n’a alimenté que le marché boursier. 

Alors il faut espérer une croissance dans la zone euro dont on perçoit paraît-il les frémissements. C’est vrai sans doute pour l’Allemagne et ses satellites économiques, mais la zone sud s’enfonce. Chypre et la Grèce vendent les bijoux de famille. La Grèce, le Portugal envisagent une nouvelle aide. L’Espagne continue à augmenter sa dette et la récession résiste. 

La France aussi continue à augmenter sa dette et les réformes structurelles pouvant générer des économies durables se font toujours attendre. L’Etat a refilé aux collectivités territoriales l’essentiel des 15 milliards d’économie prétendus. Évidemment ces collectivités territoriales vont augmenter les recettes, sans vraiment diminuer les dépenses dont les deux tiers sont sociales, c’est-à-dire les taxes au niveau région, département, commune. Ceci pèsera directement sur le consommateur par la diminution du pouvoir d’achat donc de la croissance possible. 

L’UE va être à un tournant après les élections allemandes car la croissance ne sera pas pour tout le monde et les pays mendiants ne vont pas pouvoir tirer sur la corde de l’aide encore très longtemps. Des mouvements nationalistes se font de plus en plus entendre et la vie même de l’euro est en cause devant la disparité croissante des économies entre Nord et Sud. Les 0,9% de Moscovici en 2014 ne seront pas plus au rendez-vous que les 1,2% prévus initialement en 2013 et qui finiront au mieux à 0,1% ! 

Les trompettes du gouvernement ne feront pas tomber 

Les murailles de la stagnation comme à Jéricho ! 

Bien benêts sont ceux qui les écoutent encore ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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