vendredi 16 août 2013

Mille milliards de dollars imprimés en 2013 et puis quoi ?

Les Etats-Unis et le Japon pratiquent une politique de la planche à billets ad libitum même si Ben Bernanke, patron de la Fed, laisse sous-entendre qu’il pourrait ralentir ses achats d’obligations américaines en septembre… si l’économie repart. Malheureusement l’économie ne repart ni aux Etats-Unis ni au Japon et la Chine ne maintient un taux de croissance de l’ordre de 7% que grâce à un recentrage sur la consommation intérieure. Pour cette dernière la véracité des chiffres est d’ailleurs mise en doute si l’on regarde la variation de la consommation électrique qui ne correspond pas aux chiffres de croissance annoncés.

Alors tout ça pour quoi ? Pour augmenter la dette sans effet tangible sur l’économie. Cette politique suicidaire ne peut durer. La Bourse américaine vibre aux propos du patron de la Fed. Les 85 milliards injectés chaque mois sont une drogue dont les marchés ne sauraient se passer. La menace d’un krach plane dans une politique monétaire qui ne peut plus que s’alimenter sans fin sous peine de voir s’écrouler une Bourse non soutenue par une économie réelle.

Comment croire à une véritable sortie de crise en Europe alors que la reprise n’est pas là aux EU, ni au Japon, ni en Inde et que la croissance chinoise ne peut suffire au monde occidental ? Les phrases de nos politiques s’éloignent de plus en plus de celles des économistes intellectuellement honnêtes, généralement pas ceux que l’on invite sur les plateaux télé. On continue à donner de l’argent à la Grèce, le chômage est toujours à un niveau insoutenable en Espagne, le Portugal va devoir être de nouveau aidé. Rien n’est résolu et les aides prochaines aux pays en difficulté vont être de plus discutées par les pays pourvoyeurs, Allemagne en tête. 

Que peut faire Mario Draghi ? Engloutir de plus en plus d’obligations pourries ? Il s’y résoudra sans doute avec le risque de voir celles-ci perdre toute valeur ce qui revient à effacer les dettes. Qui pourra alors payer la dette de la BCE ? Nous rassurez-vous. Quand tout cela va-t-il s’écrouler ? Quand les taux d’emprunt monteront partout par suite de la désaffection des investisseurs ou quand la Bourse de Wall Street sombrera dans un krach qui rôde. 

La France dans tout ça ? Elle est comme un avion sans moteur où le nombre de parachutes est inférieur au nombre de passagers. Avant le crash les pilotes auront sauté et les plus forts auront pris les parachutes disponibles… rassurez-vous ! Une France sans usines ne peut être sauvée par le « Made in France » qui oblige à payer plus cher et à rogner sur des dépenses moins indispensables mais créatrices d’emploi dans les services. Dans un pays en panne de croissance, le chômage ne peut être bloqué que par une politique d’aide créant des emplois dans des secteurs non marchands comme les administrations ou alimentant des effets d’aubaine dans le secteur privé. L’objectif n’est alors atteint que par une augmentation importante des dépenses publiques. 

Aucune des réformes structurelles indispensables n’est encore mise en place et l’effort sur l’innovation et la recherche est inférieur à la plupart des autres pays partenaires. L’arrêt de l’aide à l’apprentissage, qui réussit si bien en Allemagne, se perd dans des subventions à la formation dont on sait qu’elle se traduit pour une grande part en formations inutiles ou inadaptées aux besoins et aux caractéristiques du marché. La réforme des retraites va déclencher des manifestations sociales obligeant le gouvernement soit à faire une réforme à minima soit à marcher sur ses grands principes créant une discorde politique grave dans son propre camp. L’augmentation de l’impôt avec la CSG impactera le niveau de vie… donc la croissance. 

Noël ne sera pas au balcon de la croissance. 

Pâques n’aura plus guère de tisons 

Pour réchauffer l’économie 

Et les sans-logis ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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