mardi 6 août 2013

Etre républicain et patriote est-ce encore compatible ?

Vous vous sentez sûrement un républicain, vous considérez sans doute les Droits de l’Homme comme une grande avancée de l’humanité et son résumé « Liberté, Egalité, Fraternité » guide encore votre recherche de justice sociale. Mais vous sentez-vous réellement libre quand vos paroles peuvent vous emmener droit en prison, sentez-vous que les inégalités régressent quand la pauvreté augmente et sentez-vous la fraternité quand à Brétigny-sur-Orge une catastrophe ferroviaire incite des « français ? » à détrousser cadavres et blessés ?

J’ai cité dans un article précédent le pendant réaliste suisse des trois mots fondateurs de notre République, à savoir « Liberté, Prospérité, Patrie ». On a du me faire prononcer à l’école le triptyque « Travail, Famille, Patrie ». Il me faut constater que désormais le fait d’aimer le mot « Patrie » ne suffit pas pour me permettre de dire publiquement que j’aime ces trois mots sans passer pour un collaborateur, voire un nazi et que l’opprobre tombe sur moi. J’ai pourtant le souvenir de tous ces français de la France libre qui portaient le maréchal Pétain dans leur cœur… dans un élan patriotique et de tous ces « poilus » qui retrouvaient, dans le chef d’une guerre de 14-18 gagnée, le sauveur de la Patrie.

Alors je me pose la question sur ce que veut dire aujourd’hui être républicain. La République est née de la volonté d’une bourgeoisie qui voulait abolir les privilèges de la noblesse et a profité de la faim de la population. L’Europe de maintenant rançonne les peuples pour la grande finance et les grands lobbies internationaux. Une nouvelle oligarchie vit de privilèges en France et en Europe. La République ne serait-elle que le retour vers une nouvelle royauté où le sceptre n’est plus passé de père en fils mais d’UMP à PS, plus attachée à ses privilèges qu’à la notion de patrie ?

Car la patrie se réduit de jour en jour aux images de nos guerres, de nos soldats tués et aux équipes sportives nationales. Elle se réduit de plus en plus à des jeux du cirque qui enflamment les stades et sont autant de défoulement d’une population multiculturelle dont les histoires génèrent un mélange de rancœur d’un côté, de fatalisme ou de soumission de l’autre. Une nouvelle population s’identifie à ses racines que la génération précédente avait enfoui dans sa mémoire pour mieux s’assimiler. Elle nous envoie à la face l’échec de notre politique d’assimilation et ne reconnait plus notre notion de patrie. Elle veut abattre les privilèges des français de souche ou assimilés, prône une nouvelle liberté de penser et d’agir sous des drapeaux qui ne sont plus celui de la France. 

Les politiques de gauche et bientôt de droite se penchent sur ces nouvelles exigences avec sollicitude et approuvent ces mouvements de foule qui peuvent pratiquer la violence au nom de la liberté. C’est une nouvelle patrie qui veut se construire sur les fondements dégradés et désuets de la Révolution Française. La famille se voit dénaturée, le travail de plus en plus difficile à trouver, la patrie de plus en plus rognée par l’Europe et le régionalisme encouragé.
 
Avons-nous encore la liberté de penser, d’écrire et parler autrement que dans le secret le plus absolu ? Peut-on encore prononcer certains mots comme « racisme » ou « immigration de peuplement » sans s’exposer à l’opprobre et à avoir maille à partir avec la justice ? Peut-on encore manifester pacifiquement devant un bâtiment public au nom d’idées non-conformistes sans avoir une charge de police ? Peut-on souhaiter publiquement le départ d’un Président de la République ou le traiter d’incapable ? 

De toute évidence, selon vos idées et au cas par cas, vous serez déclaré libre ou justiciable. La liberté a un champ d’application dont les contours deviennent adaptables au totalitarisme comme la notion de patrie et de frontières. Moi le républicain, ai-je un sentiment d’égalité quand on voit prôner la discrimination positive par Sarkozy et les emplois francs par Hollande ? Ai-je un sentiment de justice quand on va en prison pour une liberté d’expression et qu’on y échappe quand on relâche des multirécidivistes dangereux avant la fin de la peine ou qu’on ne les emprisonne pas. 

Moi le républicain, que me reste-t-il de l’élan de 1789-1792 ? La liberté est de plus en plus sous contrôle, l’égalité n’est toujours qu’un rêve et la fraternité un mot sombrant dans le communautarisme. Moi le républicain, puis-je encore être patriote ? Ne suis-je pas considéré comme un être hors du temps présent ? Ma patrie où est-elle ? En Europe ? Suis-je déjà citoyen du monde ? Les Droits de l’Homme sont réécrits par une autre culture à base religieuse et se substituent à ceux de la Révolution pour une nouvelle population pour laquelle la loi coranique a prééminence sur celles de la République. Nos racines, nos valeurs sont mises à mal. La famille est dénaturée, la patrie diluée dans un ensemble où la démocratie ne fait que des apparitions éclairs et est d’une extensibilité que nous ne maîtrisons pas. 

On ne nous laisse que la possibilité de voter pour des hommes qui font de vagues promesses et font ensuite ce qu’ils veulent. A une question simple touchant profondément à notre avenir et à celui de notre descendance, soit on n’écoute pas ce que nous exprimons soit on ne vous pose même pas la question. Qu’avons-nous gagné depuis la fin de la royauté ? Est-ce que la notion de patrie a encore un sens pour la République ? Le mal français est profondément ancré dans nos têtes et la perte de repères laisse le champ libre à tous les privilèges, à toutes les manœuvres des puissances nationales et internationales de l’argent. 

La République n’est plus qu’un slogan politique, 

Une coquille vide où la laïcité devient religieuse ! 

La Patrie ? Un drapeau qui couvre nos soldats tués, 

Une occasion de discours, de défilés et de décorations ! 

Patriotes levez-vous, faites revivre l’esprit de la République ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon    

4 commentaires:

  1. Bonsoir,
    juste un petit mot pour vous dire que, même si je n'y réagis jamais, je lis avec intérêt la plupart de vos billets.

    Eric Duhamel

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    1. C'est un encouragement que nous apprécions à sa juste valeur. Un seul mot... merci

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  2. Les patriotes que vous sollicitez sont dans les fédérations du FN et de plus en plus nombreux. Depuis 3 ans , je lis la plupart de vos articles et je n'ai jamais vu le moindre signe d'encouragement à leur égard; j'ai même lu le contraire. Pourtant ils donnent inlassablement leur temps et leur courage pour défendre les valeurs que vous défendez et pour offrir une force structurée au "leader charismatique" que vous appelez de vos vœux. Je vous serais très reconnaissant, puisque vous préconisez si souvent le rassemblement, de bien vouloir nous rejoindre sur l'essentiel.
    Jean-Claude.

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    1. Merci tout d'abord pour votre commentaire et votre lecture assidue de nos articles. Je suis persuadé que le sentiment patriotique n'est pas mort et que nombreux sont ceux qui se mobilisent pour le défendre. Il devient nécessaire qu'un certain nombre de droites se rassemblent mais pas sur un nationalisme de triste mémoire qui est encore dans la tête de certains.

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