dimanche 4 août 2013

Et si l’on sifflait la fin de la partie en septembre ? (suite et fin)

La Grèce est sans doute la première menace pour la solidité de l’Union Européenne mais toute l’Europe du Sud est en état de perfusion, de montée du chômage particulièrement chez les jeunes et de cure d’austérité à haut risque d’explosion sociale. L’Europe est au bord de l’explosion et son avenir ne peut être assuré que par une profonde restructuration politique et économique. Tant que la main des États-Unis pèsera sur elle, elle devra suivre ce pays, économiquement, financièrement, politiquement et militairement.

Une faillite de l’un des pays du sud ou une révolte sociale peut déclencher l’explosion. La situation des jeunes est tellement inquiétante qu’il suffit d’une étincelle pour déclencher une révolte sociale. C’est pourquoi François Hollande déploie un luxe de paroles et des « mesurettes » autant politiques que sociales en direction de cette catégorie d’âge. 

Mais la situation mondiale peut tout aussi bien nous réserver une brutale prise de conscience et ceci pour trois raisons. L’endettement mondial ne cesse de croître, la guerre des monnaies fait rage entre le dollar, l’euro, le yen et le yuan, et le monde économique n’est plus en mesure de produire une croissance supérieure à 1%. Il n’y a plus d’évolution technologique qui génère un boom de croissance comme du temps de la machine à vapeur ou de l’électricité mais les Etats continuent à se gérer comme si cela était encore vrai. 

La sortie de l’iPhone 5 ne change rien sur ce point par rapport à l’iPhone 4. La France avait 7% de croissance en 1950, elle ne peut espérer au mieux qu’une croissance entre 0 et 1% en 2014. La Chine ne maintient une croissance aux alentours de 7% qu’en engageant des dépenses d’infrastructures et immobilières sans souci de rentabilité et d’occupation des locaux. On y trouve des villes vides. Le Japon déverse des liquidités énormes, plus importantes relativement que celles des États-Unis et augmente une dette déjà colossale. 

Les Etats-Unis s’enfoncent dans la dette mais la croissance ne décolle pas, en tous cas pas suffisamment pour compenser l’évolution des remboursements d’emprunt. Tant que le dollar reste la monnaie couvrant l’essentiel des échanges commerciaux dans le monde et que la confiance des investisseurs lui est acquise, les États-Unis restent le moteur du monde. Mais le moteur est essoufflé et l’Asie taille des croupières à l’économie américaine. C’est pourquoi les USA ont déjà prévu un effondrement possible de leur monnaie. 

De grands bouleversements peuvent arriver rapidement, en particulier lors de réunions du G20 et tout le système monétaire international peut être à revoir. Retour à l’or ? A un panier de monnaies ? A un mixte ? Nul ne le sait mais la course à la dette affaiblit toutes les monnaies, même si la BCE n’en est encore qu’à 1000 milliards pour aider les banques, mais elle regorge d’obligations pourries. Sans la pression allemande nous serions déjà dans un important déversement de liquidités. 

La politique de l’endettement, avec les « Quantitative Easing » ou processus assimilés, profite pour l’essentiel à la spéculation et à la Bourse. L’économie en voit très peu la couleur et les acteurs économiques poussent à maintenir un système qui leur permet de s’enrichir sans produire. L’argent ainsi déversé ne correspond à rien. Le dollar papier ne vit que par la confiance qu’on lui attribue mais se dévalue sans cesse par rapport aux biens tangibles. Du jour au lendemain le dollar ne peut valoir que le prix de son papier, donc plus rien. 

Le monde, l’Europe et la France en particulier vivent dangereusement avec une course vers l’abîme, course entretenue pour gagner du temps car aucun homme politique ne veut siffler la fin de la partie. Dire la vérité, faire comprendre que notre niveau de vie doit brusquement être divisé par deux et nos économies braquées par l’Etat, serait suicidaire. Nous sommes dans le « Dormez bonnes gens au retour de vacances et pour l’instant profitez-en, l’Etat veille sur vous… et sur vos économies ! » 

Une erreur est salutaire quand elle fait réfléchir sur son évitement. 

L’erreur répétée montre soit qu’elle est sciemment voulue 

Soit qu’elle est le fruit de l’aveuglement ou de la bêtise. 

Dans les deux cas elle se paie toujours… 

A la hauteur de sa durée ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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