lundi 22 juillet 2013

Répression et principe de précaution ne tiennent pas lieu de réflexion

Chers lecteurs vous êtes en vacances ou sur le point de partir. Pour beaucoup d’entre vous la voiture reste un moyen onéreux mais commode pour rejoindre un lieu de vacances, particulièrement en France. Votre décision n’est pas, pour la plupart d’entre vous, liée au fait que voyager en voiture c’est polluer plus que le faire par le train, même si c’est moins qu’en prenant l’avion. Si vous partez en voiture, vous êtes un pollueur, c’est déjà une mise en condition qui vous est susurrée en permanence.

L’Etat répressif se met à l’œuvre en surtaxant le diesel d’une façon ou d’une autre, au nom de la couche de gaz carbonique, gaz qui nous est familier puisque nous en rejetons à chaque respiration, nous laissant respirer l’oxyde d’azote qui nous empoisonne. Non mais le réchauffement climatique sert d’alibi même si l’on n’a pas encore obligé les vaches à ne pas péter, car croyez-moi elle en émette beaucoup de ce gaz contingenté. On n’a pas non plus interdit la vente de voitures en Chine, pays qui est le plus grand pollueur de la planète. 

La France, grâce au nucléaire, est le pays occidental qui est le moins pollueur, mais peu importe on continue à culpabiliser les conducteurs de voitures diesel pour le plus grand bien des finances publiques. On oublie que taxer plus c’est diminuer le pouvoir d’achat et que cet argent pourrait être mieux utilisé dans la consommation que dans des actions qui ne sont pas prioritaires en période de crise. L’écologie tous azimuts est d’ailleurs, au passage, le luxe des pays riches… le sommes-nous encore ? Elle est en tous cas à appliquer avec parcimonie et après mûre réflexion. 

Mais votre voiture est « accidentogène », je dis bien elle et pas vous. En effet si elle ne l’est pas, elle est capable de vous protéger de tout impact contre un impact sur un élément extérieur… et elle vous protège quelle que soit votre façon de conduire ! Les progrès faits par les constructeurs de voitures depuis plus de quarante ans mais particulièrement depuis ces trente dernières années sont considérables (freins à disque, airbag, ABS, ESP, déformation optimisée du véhicule en cas de choc,…). Ceci n’est pas aussi vrai pour les motards où la protection s’est portée surtout sur les personnes. De plus la construction d’autoroutes se poursuit, voies de circulation dont on sait qu’elles sont beaucoup moins dangereuses que le reste du réseau routier. Ceci montre au passage que la vitesse de sécurité est liée à la qualité du réseau routier et que le 130km/h n’est pas la cause principale de la diminution de mortalité. 

Si les panneaux indiquant des vitesses limites dans les virages, les routes étroites, déformées ou en travaux, la signalisation d’obstacles ou de conditions météorologiques, ont une utilité de renseignement, la répression sur la vitesse ne s’impose que si l’on considère à priori que la vitesse est la cause principale de mortalité. Ceci n’est plus vrai aujourd’hui puisque c’est l’alcool et la somnolence. De plus la vitesse est systématiquement mise en cause dans les statistiques. Par exemple si vous heurtez à 95 km/h un véhicule débouchant d’une voie protégée devant votre véhicule vous êtes noté comme en dépassement de vitesse autorisée, alors que manifestement vous n’êtes pas la cause de l’accident. 

Si la physique nous dit que la vitesse augmente la violence du choc et diminue le temps imparti à une réaction d’évitement du choc, il n’est reste pas moins vrai que la qualité du réseau routier et la protection grandissante des passagers d’un véhicule, réalisée par les constructeurs, sont les véritables raisons de la diminution croissante des morts sur la route. D’ailleurs l’assouplissement sur les pertes de points, contrairement aux tenants de la répression, n’a pas ralenti la diminution des accidents. 

La nouvelle limitation de la vitesse fait partie d’une absence de réflexion sur les raisons de cette diminution mais d’une intention de permettre aux radars de flasher plus souvent. En effet plus la vitesse est difficile à tenir par sa lenteur, plus la probabilité de la dépasser augmente. Par ailleurs on permet aux motards de dépasser à droite ce qui surprend toujours l’automobiliste et peut conduire à l’accident. On se trouve là devant une mesure inutile qui décourage l’automobiliste. C’est inutile à moins que décourager l’utilisation de la voiture soit le but ou que le renflouage des caisses de l’Etat soit une niche de recettes faciles. 

Rallonger les temps de trajet sur autoroute, agacer le pied de l’automobiliste sur des vitesses qui lui apparaissent difficiles à justifier ne peuvent améliorer le nombre d’accidents mais sont de nature à paralyser un peu plus l’économie du pays. Améliorer les infrastructures routières, sensibiliser les automobilistes à l’achat des voitures présentant les meilleurs garanties de sécurité, mettre en place des glissières adaptées aux motards, passer le permis de conduire sur des simulateurs, développer les dispositifs anti-somnolence, etc…) sont des mesures intelligentes qui ne focalisent pas sur la répression inutile. 

Ne parle-t-on pas de limiter la vitesse pour diminuer la consommation de carburant ? C’est typiquement la réaction d’un pays devenu frileux et sans imagination. La poursuite de cette idée conduit à limiter la vitesse à celle d’un vélo, puis à celle d’un piéton. On commence par laisser sa voiture au garage, puis son vélo et on finit à pied dans un pays paralysé. On redonne les autoroutes aux agriculteurs et aux promoteurs et on recrée les chemins de traverse qui sentiront bon dans la rosée du matin ! Que la France sera belle ! 

Trop, c’est trop, surtout quand cela ne sert désormais plus à rien ! 

L’automobiliste, vache à lait, ne supportera plus longtemps ! 

La répression de facilité non ! La réflexion intelligente oui ! 

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon