lundi 29 juillet 2013

L’Espace Economique Européen… une solution d’avenir

L’Europe, avec sa zone euro, est malade. Le chômage atteint 12% et les jeunes sont particulièrement atteints, la croissance est en berne. Il devient de plus en plus clair que ce que prévoyaient les opposants au traité de Maastricht et à l’élargissement de l’UE se réalise. Les écarts socio-économiques entre les pays ne cessent de s’aggraver au lieu de se rapprocher. Les politiques d’austérité trop durement et trop rapidement appliquées augmentent la pauvreté dans les pays en difficulté jusqu’à l’insupportable.

La confiance dans les politiques européens s’est évanouie et l’espoir de jours meilleurs se reporte de nombreuses années en avant. Pour une grande masse d’européens, aujourd’hui c’est la galère et, pour beaucoup d’autres, elle est pour l’année prochaine. Les tergiversations entre croissance-compétitivité et austérité-chômage ont miné la confiance fragile des électeurs dans une identité européenne non assumée. 

L’Europe à six, dix ou même douze avait belle allure et l’on pouvait espérer que les poids lourds comme l’Allemagne et la France pouvaient donner une cohésion et une impulsion en tirant les plus pauvres vers les plus riches. La puissance franco-allemande avait les moyens financiers pour faire jouer la solidarité. Une uniformité des salaires, des prestations sociales, des impôts et taxes, des législations, pouvaient se faire sur une dizaine d‘années. Force est de constater qu’à vingt-huit pays nous sommes loin du compte vingt ans après ! 

La disparition de la zone de libre-échange (AELE), créée à l’initiative du Royaume-Uni, lequel a finalement adhéré à l’Union Européenne, a placé les autres pays de cette zone devant un choix. La Suisse n’a souhaité que des accords bilatéraux avec l’UE. Les trois autres, Islande, Norvège et Liechtenstein, ont été admis dans une entité économique plus vaste que l’UE, l’Espace Economique Européen (EEE). C’est donc une union économique rassemblant trente-et-un États européens, assemblage de l’UE (Communauté Européenne à la signature en 1992) et de l’AELE. 

« L’accord assure la libre-circulation des marchandises, des services, des capitaux et des personnes (les quatre libertés). Il inclut également des accords encadrant la politique de concurrence, la protection des consommateurs ou l’éducation. Ceci est atteint en généralisant l’acquis communautaire dans ces domaines aux membres de l’AELE concernés, en échange d’un droit de consultation lors de la préparation des directives européennes. 

L’accord exclut de son champ d’application les produits agricoles non-transformés ainsi que la pêche et ne prévoit pas de coordination des tarifs douaniers, ce qui l’empêche d'être considéré comme une union douanière. On peut considérer que c’est une union économique sans union douanière, ce qui est un cas très atypique car une union économique, monétaire ou non, est habituellement le degré le plus poussé de coopération internationale économique. » (Wikipédia) 

Cette union va bientôt accueillir la Géorgie prolongeant l’espace européen vers l’Est et attire de nouveau le regard sur cette union atypique mais particulièrement souple et peu contraignante. On peut rêver à ce qui aurait dû être fait pour l’élargissement de l’Europe au moins des douze sinon avant. L’idée d’un noyau central qui tend à l’uniformité auquel s’adjoignent les pays dont l’économie peut trouver des débouchés, mais dans une union beaucoup plus lâche, est une idée réaliste et porteuse d’espoir de progrès dans la marche en avant pour une Europe plus solidaire. 

Cette opportunité réaliste a succombé sous la pression américaine de création rapide d’une Europe fédérale et soumise. Mais les menaces qui pèsent sur l’euro, donc sur l’UE par contagion, l’appauvrissement des pays de l’Europe du Sud, la puissance exportatrice de l’Allemagne qui se détourne de l’Europe et donc de son intérêt pour l’euro, font craindre de plus en plus son éclatement. Dans cette hypothèse la reconstruction d’une Europe viable ne pourra plus négliger l’intérêt de l’EEE et de la conservation d’un noyau central dont les contraintes devront inclure une monnaie commune, plus souple, au lieu de la monnaie unique. 

Nous avons déjà perdu une génération. 

Il est temps de rêver d’une autre Europe ! 

Créons une Europe souple, démocratique et forte 

Pour ne pas succomber au dollar, au yen et sûrement au yuan ! 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon



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