vendredi 5 juillet 2013

Il va falloir payer la note !



Est-vrai et si cela est, en quoi suis-je concerné ? Je n’y comprends rien et je ne perçois qu’une chose c’est que nous devons nous serrer un peu la ceinture parce que Bruxelles nous l’impose et puis nous ne devons pas transmettre notre dette à nos enfants et petits-enfants. Voilà ce que la très grande majorité de nos concitoyens retiennent de l’information par les médias, télévisée et à grand tirage, et par le gouvernement. Comment en serait-il autrement quand ces derniers se gardent bien de nous informer par crainte d’une panique généralisée ? Pourtant l’information filtre mais ne se répand pas : 

« Le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a proposé que les actionnaires, les créanciers, les déposants et les titulaires de comptes subissent une ponction de 8%, affirmant que cette solution demeurait plus favorable pour eux, car leurs pertes seraient beaucoup plus importantes si les banques faisaient faillite. 

Son collègue français Pierre Moscovici juge que cette mesure va trop loin. Comme les ministres des Finances de la Grande-Bretagne et de la Suède, il craint qu’elle ne provoque une ruée bancaire massive, et il préfère que les pays conservent une plus grande liberté pour décider ce qui doit être fait au moment où ils seront confrontés à cette question. Pour le ministre des Finances espagnol, Luis de Guindos, ce qui compte, c’est de définir l’ordre dans lequel les différents agents de l’économie seront mis à contribution, et la protection des petits épargnants.

Cela a le mérite au moins d’être clair ! Nous pouvons être individuellement concernés car collectivement nous n’y échappons jamais. Mais si le risque d’une telle éventualité est nul, pourquoi craindre d’en parler ? Inutile d’épiloguer sur la raison car vous avez déjà compris que c'est parce que le risque croît tous les jours. Les marchés actions et obligataires sont manipulés par les banques centrales. L’Espagne, le Portugal, l’Italie et la France n’auront pas des finances publiques plus saines et des banques plus solides parce qu’on maintient les taux bas indéfiniment. Par contre on peut lire des alarmes dans la presse :
  • Les banques centrales volent au secours des marchés, Les Echos
  • La BCE révolutionne sa communication, L’Agefi
  • Stimulés par la BCE, les marchés rebondissent, Le Figaro
  • L’Espagne s’apprête à pomponner ses banques avec une remise d’impôts, Financial Times
  • Le FMI craint des risques de dérapage en Italie, The Wall Street Journal
L’endettement s’accroît, les banques restent fragilisées, les assurances qu’elles prennent ont des taux en hausse qui montrent que la prise de risque augmente beaucoup plus vite que la croissance des PIB. Tout ce système s’alimente de liquidités qui reposent de moins en moins sur des biens tangibles. Les fonds propres vont manquer aux assureurs pour tenir leurs engagements en cas de brusque coup dur pour ne pas dire de faillite bancaire. 

Les gens riches et avertis commencent à retirer leur argent des banques, et achètent des coffres forts et des billets de 1.000 francs suisses. Vous ne croyez-pas possible que l'on se serve de l'épargne privée ? Il est pourtant évident que c’est ce qu’a en vue la France, quand Moscovici s’oppose à Schauble sur  cette question. La France se dit : inutile de faire paniquer les gens en annonçant les mesures, on fera un « bank holiday » un vendredi  qui permettra de réaliser la même chose. Au niveau international, nous savons que des mesures préparatoires ont été prises dès 2009 pour faire face à un « bank holiday ». Ainsi, les ambassades américaines ont été dotées secrètement d’une réserve importante en billets, dollars et devises locales, pour faire face à des besoins éventuels. 

Plus concrètement n’avez-vous pas remarqué la double manipulation des dépôts sur les comptes épargne. Dans un premier temps on relève le plafond de dépôt (incitation à déposer). Dans un deuxième temps on baisse le taux d’intérêt (recette pour l’Etat). Dans un troisième temps l'Etat a, sous la main, de quoi bloquer les retraits ou ponctionner un « quota » (8% par exemple) selon les besoins. N’avez-vous pas remarqué que le montant des sommes, pouvant être retirées en espèces de votre compte en banque, a diminué ? 

Le jour du « bank holiday » (banques fermées), celui choisi par le prédateur étatique, n’est plus une vue de l’esprit d'un consommateur obsédé par le pessimisme, c’est une vue étatique de mise à disposition de fonds de précaution privés. En effet c’est 1.000 milliards d’euros d’actifs pourris, en tous cas invendables, qui s’accumulent dans les « bad banks » (ne contenant que des actifs pourris). C’est le double des fonds disponibles du Mécanisme Européen de Stabilité et les « good banks » sont loin d’être encore assainies. Non seulement la crise de croissance n’est pas derrière nous mais le « système » n’a pas réussi les corrections nécessaires. 

La France est menacée et le verdict européen sur la mise en œuvre de la politique européenne sur notre territoire va  passer au crible les mesures prises sur 2013 et le budget 2014. Les agences de notation et l’austérité bruxelloise, impulsée par l’Allemagne, en tireront les conséquences qui peuvent mettre notre pays dans une situation à l’italienne ou à l’espagnole au moins. Toutes les manœuvres politiciennes sont bien éloignées de toutes ces menaces et n’apparaissent que comme des amuse-galeries aux gens sérieux. 

Des systèmes dirigistes obsolètes par rapport à l’économie moderne, 

Des dettes souveraines non maîtrisées, et privées encouragées, 

Des prises de risque bancaires garanties par les États, 

Entraînent les peuples vers un puits sans fond. 

Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon



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