samedi 13 juillet 2013

Et si on créait un Nouveau « Tea party » !

La décomposition des deux partis encore majoritaires en voix laisse l’électeur devant des choix difficiles pour exprimer son ras-le-bol. Les couacs du gouvernement, les dissensions de plus en plus visibles en son sein, les affaires pénales qui touchent les deux partis, la pensée unique qui les animent, la politique d’austérité basée beaucoup plus sur l’impôt et l’appauvrissement des dépenses d’investissement que sur la réduction des dépenses de fonctionnement, l’augmentation du chômage, les prévisions de croissance jamais réalisées, etc. finissent par mettre à bas la confiance des citoyens et des agences de notation. 

La dernière agence de notation, Fitch, qui maintenait notre triple A vient de nous abaisser d’un cran et le citoyen ne sait plus s’il doit laisser son argent à la Caisse d’Epargne, qui va ne plus rien rapporter et devient la convoitise d’un Etat en difficulté, ou sur son Assurance-vie ou son compte bancaire. L’Europe vient en effet d’avaliser que les déposants peuvent être prélevés en cas de faillite de leur banque au-delà de 100.000 euros à hauteur de 8% de la somme… pour l’instant ! L’Europe déçoit et montre de plus en plus son identité anti-démocratique, prédatrice et aux mains des puissances économiques et financières.


Les classes ouvrières ne trouvent plus, dans une social-démocratie sourde, la défense qu’elles souhaitent. Ceux qui habitent dans des quartiers où une population nouvelle s’installe de plus en plus profondément et nourrit délinquance et chômage ne croient plus en des jours meilleurs. Ils s’éparpillent entre d’une part un embryon socialo-communiste qui élève fort la voix et crie à la tromperie et d’autre part un parti de protestataires hétéroclites à l’extrême-droite. On voit même les fonctionnaires, soutien historique du socialisme, désespérer devant le blocage de leurs rémunérations sans perspective d’avenir et dans des contraintes de productivité souvent à contre-courant de ce qu’est la conception du travail bien fait qui les caractérise.
 

Ne parlons pas des auto-entrepreneurs qui voient amputé leur statut au profit de ressources nouvelles pour l’Etat, des artisans, commerçants, PME, qui croulent sous une paperasserie toujours plus envahissante. Il faut avoir rédigé un bulletin de paie pour en avoir une idée. Ne parlons pas des obligations toutes plus paralysantes les unes que les autres à satisfaire à partir de 50 salariés. Ne parlons pas du monde de la petite agriculture qui ne survit que grâce aux subventions, rackettée par les grandes surfaces, disposant de retraites misérables et au sein de laquelle le nombre de suicides est trois fois plus élevé que dans les autres corporations.


Les médecins se font rares et désertent les campagnes pendant que des médecins étrangers peuplent nos hôpitaux. Les moyens de la justice sont de plus en plus ridicules et les actes des jugements attendent des semaines avant qu’une dactylo soit disponible. Le nombre d’affaires sur lesquelles un juge doit se pencher est en constante augmentation et les prisons sont surpeuplées ce qui nous vaut la réprobation de Bruxelles. D’une façon générale la justice n’a pas des moyens à la hauteur d’un pays comme le nôtre.

Dans le domaine de l’Education Nationale, on constate que la sécurité dans l’école n’est pas vraiment assurée et que les manquements à la discipline sont de plus en plus fréquents. Le pourcentage d’enfants ne sachant pas correctement lire, écrire et compter à la fin du primaire augmente pendant que les pourcentages de réussite au baccalauréat dépassent les 90%. Ceci remet en cause l’utilité de cet examen qui fait s’engouffrer pour des études longues un nombre d’étudiants trop important. Certains n’iront pas au bout d’études trop difficiles pour eux, d’autres ne trouveront pas de travail en fin d’études. Dans le même temps les métiers manuels ne trouvent souvent pas de gens qualifiés, tourneurs, fraiseurs, soudeurs, électriciens, contremaîtres, chefs d’équipes, chefs de chantier, etc.

Le citoyen a peur pour son avenir et celui de ses enfants et ne peut que constater l’état dans lequel les deux grands partis, qui se sont partagé le pouvoir, ont mené notre pays. La perte de démocratie, pour les décisions engageant notre pays ou l’avenir de notre société, devient une constante de la politique. Les uns et les autres n’écoutent plus les grands mouvements populaires et manœuvrent avec une démocratie parlementaire bloquée sur une pensée unique qui ne laisse aucune place à une représentativité normale de l’ensemble des opinions du peuple.

Il est clair que beaucoup de français entrent désormais dans un esprit frondeur qui ne se reconnait plus dans les partis traditionnels. Ils viennent plus de droite que de gauche puisque c’est la gauche qui est au pouvoir mais ce qui les caractérise c’est d’être un mouvement nouveau, hétéroclite, contestataire des deux partis qui se partagent le pouvoir dans une pensée unique mais uni sur les valeurs de la République, de la société et de la démocratie. Il peut accueillir des sensibilités de gauche et de droite dans un élan de salut public. C’est pourquoi j’évoque le Tea Party né d’un mouvement populaire aux Etats-Unis dont 57% des américains reconnaissent l’utilité dans la vie publique américaine. Il cible en plus le refus de la pression fiscale mais nous savons que la France est en tête des pays européens pour le poids de la fiscalité. Malgré les critiques que l’on peut lui faire il ouvre une voie que nous serions bien avisés de prendre.

Les conditions sont désormais réunies pour qu’un grand mouvement populaire, nouveau et non extrême, mette à mal des partis sclérosés qui ont perdu le sens de l’Etat, et du bien commun, pour écouter les sirènes des puissances financières et bancaires et spolier le peuple à leur profit en lâchant opportunément quelques miettes électorales aux corporatismes qui les soutiennent. Hommes et femmes politiques rebelles et honnêtes, hommes et femmes de la société civile révoltés, jeunes entreprenants et patriotes peuvent créer un grand élan national avant que la misère et le désespoir ne s’emparent d’une nation à l’identité chancelante et finalement broyée en régions malléables par le Nouvel Ordre Mondial !

Luttons pour que les mécontents, les spoliés, les patriotes, 

Tendent la main les uns vers les autres pour braver 

Ceux qui les entourloupent et les appauvrissent 

Depuis plus de trente ans !


Claude Trouvé 
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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