mardi 4 juin 2013

Un rabotage du quotient familial inconscient ou hypocrite ?

Avant de reprendre une analyse des mesures de politique économique intérieure à mettre en œuvre, il faut porter un jugement sur la dernière mesure gouvernementale. On peut s’insurger comme Jacques Myard : « Il y avait un seul domaine auquel il ne fallait pas toucher, c'était celui des allocations familiales ! Et bien les Socialistes l'ont fait en baissant fortement le quotient familial pour les enfants à charge. » On peut aussi, dans une période d’austérité, estimer que le coût des allocations familiales à hauteur de 70 milliards est trop lourd, que la France est le pays qui investit le plus dans la politique familiale et qu’il faut consentir une réduction de l’effort dans ce sens. Notre pays a en effet le meilleur taux de natalité des pays européens.
 
On peut s’en tenir à ce dernier raisonnement purement économique, sourd et aveugle sur toute autre considération. Mais on peut objecter que le principe de l'Universalité est détruit et qu’initialement, tous citoyens, toutes familles sans distinction de revenus pouvaient prétendre à la couverture sociale. Il s’agit d’un principe d’équité et non d’égalité correspondant à une incitation à la procréation et l’éducation d’enfants qui représentent l’avenir de la nation. Le fait de procéder à une discrimination selon le niveau de revenus détruit de fait ce principe d’équité.

C’est donc un changement fondamental dans la constance de la politique menée depuis les lendemains de la deuxième guerre mondiale. Qu’est-ce qui peut justifier un tel changement ? Si c’est que nous voulons diminuer l’effort sur la politique familiale, on pourrait le comprendre. En effet la natalité en France est globalement bonne mais elle est surtout beaucoup plus élevée dans une population immigrée ou post-immigrée dont les enfants trouvent moins de travail que les autres dans une période, de plus, d’augmentation du chômage.

D’une part on constate que les pays européens qui offrent les aides les plus élevées sont aussi ceux qui en moyenne ont le meilleur taux de natalité. Il y a donc bien une liaison de cause à effet. Alors dans ce cas il est dangereux de diminuer l’incitation pour les ménages aisés qui offrent les meilleures perspectives d’avenir à leurs enfants. Avant la guerre on en était arrivé à la politique de l’enfant unique dans les ménages aisés pour préserver un héritage conséquent et non morcelé. Les ménages aisés ne sont pas ceux qui sont spontanément les plus incités à créer une famille nombreuse hors celles de catholiques pratiquants.

Ce n’est pas la raison évoquée par cette mesure de rabotage mais on peut se dire que l’effet à en attendre ne va pas dans le bon sens. S’il s’agit d’assurer la pérennité des allocations familiales dans la justice sociale, deux remarques s’imposent. La branche allocations familiales de la Sécu n’est pas en déficit mais supporte des charges qui devraient être reportées sur les branches vieillesse et santé et le déficit en cours est exceptionnel. Il s’agit donc d’une raison économique qui cible la famille et non l’ensemble des citoyens pour réduire l’ampleur du nombre de protestataires.

Ceci est d’autant plus évident que c’est un moyen de ne pas avouer qu’il s’agit d’une augmentation de la pression fiscale globale. Si pour le même objectif on avait choisi de relever l’impôt sur les revenus, cela aurait d’une part élargi le nombre de mécontents et mis aux yeux de tous que la promesse de non augmentation des impôts n’était pas tenue. Il s’agit donc d’une mesure hypocrite enveloppée dans une promesse de création de crèches pour un moindre coût évidemment, domaine où la France est bien plus gréée que sa voisine l’Allemagne.

Le gouvernement qui doit s’attaquer aux allocations retraite n’est évidemment pas prêt à remettre sur cette branche ce qui devrait l’être en provenance des allocations familiales. Economie sur les plus faciles à ponctionner, et embrouille sur la méthode et l’objectif, sont des raisons de plus de se détacher de nos gouvernants pour un peuple berné en permanence. Au passage après les riches on vient de définir une nouvelle classe, les ménages aisés. Plus l’austérité va se mettre en place plus le seuil de l’aisance aura tendance à descendre vers le bas. C’est ce qui attend les français.

On peut comprendre que cette politique de « réduction des subventions », utilisée conjointement aux taxes et impôts soit mal reçue. Elle cible en effet la politique familiale à un moment où l’Union Européenne veut imposer les aides familiales aux enfants immigrés même nés à l’étranger et au moment où les Comores demandent la reconnaissance des mariages polygames. La vraie politique familiale de la France serait-elle le mariage gay avec adoption d’enfants puis à venir la fécondation par choix dans des banques de sperme ou de ventres de femmes rémunérées ?   

Le gouvernement socialiste ne fait que rendre plus systématique la réduction du déficit par le rognage des aides, les taxes et les impôts pour la plus grande partie de celle-ci et des économies maigrichonnes sur des postes budgétaires soulevant le minimum de protestataires. En toute honnêteté, croyez-vous qu’il s’agit d’une politique courageuse de la France ?


Hypocrisie, inefficacité, objectifs aveuglément budgétaires,

Asservissement à l’Union Européenne

Le lot d’une France qui tombe !

Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon