lundi 3 juin 2013

Oui la France peut s’en sortir ! (4ème partie)

Avant d’aborder les mesures de politique intérieure il nous faut mesurer l’impact de la sortie de la monnaie unique et des effets de la remise en cause de la liberté de circulation sans contrainte des hommes, des capitaux et des marchandises. Avec une politique de contrôle aux frontières nous pourrions faire une politique d’immigration adaptée à notre pays : choisir l’origine des demandeurs d’immigration, choisir les qualifications qui seraient utiles, rendre plus sévères les conditions d’acquisition de la nationalité française, celles des permis de séjour et du regroupement familial.
 
Sur la circulation des capitaux, le contrôle de l’évasion fiscale et d’une spéculation orientée vers le profit sans véritable aide à l’économie, l’impossibilité pour le système bancaire mondial de jouer sur la menace de retrait des capitaux, etc. permettraient à l’Etat de disposer de moyens d’action indépendants et renforcés sur l’assainissement de ce secteur. La maîtrise monétaire ne peut être réalisée sans possibilité d’action sur la circulation des capitaux pour assurer la stabilité financière. Il faut rappeler ce qu'en disait Philippe De Villiers :

« L'Union Européenne porte en elle le libre-échangisme mondialisé, qui profite avant tout aux plus riches, aux plus grands et aux plus rapides. Le phénomène croissant des paradis fiscaux et de l'évasion fiscale n'en est que la conséquence. Il serait illusoire de vouloir les combattre sans rétablir certaines formes de frontières protectrices. »

Ces frontières protectrices s’appliquent aussi à la circulation des marchandises. Les propos d’Arnaud Montebourg à ce propos illustrent l’ambiguïté de la position française actuelle. En se faisant le chantre du « Made in France », il est en pleine contradiction avec l’idée de libre-échange et d’Europe économique qui implique que nous devrions alors défendre le « Made in Europe ». Par ailleurs les mesures protectionnistes sur des marchandises importées, chinoises en particulier, au nom d’un « juste échange », sont non seulement contraires à l’acceptation de l’Europe au libre-échangisme mondial mais cette direction politique ignore qu’elles doivent alors s’appliquer aussi à l’intérieur de l’UE vis-à-vis des pays à bas coût.

Une politique économique ne peut ignorer la politique monétaire et les deux doivent pouvoir être exprimées sans ambiguïté pour exercer un contrôle efficace sur les flux de circulation des marchandises et des capitaux dans notre pays. C’est une condition impérative de souveraineté si la France veut s’en sortir sans subir l’influence de pays et de puissances financières dont les intérêts ne sont pas les nôtres. La politique actuelle se concentre sur des objectifs purement budgétaires tout en faisant miroiter aux citoyens la réduction du chômage pour une date toujours repoussée en avant mais affirmée certaine.

Une politique budgétaire se concentre sur deux volets, les recettes et les dépenses. Du côté recettes on a l’impôt et de l’autre les dépenses publiques et l’intérêt de la dette. L’intérêt de la dette étant imposé, la diminution des dépenses publiques est un exercice que l’Etat ne pratique malheureusement qu’en dernier ressort. Le plus gros poste est celui des fonctionnaires, électorat d’un grand poids surtout pour la gauche. Seul le budget militaire peut alors être rogné dans une indifférence suffisante, l’antimilitarisme faisant facilement recette. Pour le reste on grappille par ci par là et on lance quelques mesurettes sociales.

Du côté recettes, l’impôt se nourrit sur les particuliers et les entreprises. Les augmenter c’est accroître la pression fiscale donc diminuer le pouvoir d’achat et la compétitivité des entreprises. Le seul levier qui reste est la croissance qui permet aux entreprises de payer plus d’impôts sur plus de profits.  Or la croissance n’est pas en vue en Europe malgré la baisse du taux directeur de la BCE à 0,5% et l’affirmation de Mario Draghi d’une embellie à la fin de l’année, en écho aux propos de notre Président. De toute évidence il ne s’agit que de rassurer les marchés, préoccupation majeure de cet ancien banquier.


La pratique de l’impôt est donc une arme à double tranchant et elle impose une répartition équitable et équilibrée entre les dépenses de fonctionnement et d’investissement pour trouver sa justification et son intérêt. Je me permets de citer ce qu’en disait Philippe De Villiers qui a eu le désavantage de dire trop tôt ce qui est repris désormais dans les discours politiques mais pas dans les actes :


« L'impôt n'est pas seulement une charge à laquelle chacun cherche à se soustraire, il a aussi un sens plus profond. La contribution fiscale est l'acceptation d'une communauté de partage, envers laquelle l'individu, le foyer ou encore l'entreprise ont des devoirs. L'impôt doit néanmoins être juste et proportionné; son produit doit être utilisé de manière rationnelle. Il en sera d'autant mieux accepté. »


Le taux d’imposition en France étant l’un des plus élevés d’Europe, il est donc peu probable que la solution soit de ce côté, à part dans d’une répartition plus équitable de celui-ci. En dehors des dépenses publiques ordinaires, les budgets de la santé, des retraites et des allocations familiales, aux mains des syndicats salariés et patronaux, ne sont pas équilibrés. C’est donc l’ensemble des dépenses qui est à remettre sur les rails. C’est cet aspect de la dépense publique qui mérite que des solutions équitables lui soient appliquées dans le sens de la diminution globale des dépenses de l’Etat. Il nous faut en reparler.


Maîtrise de la monnaie, maîtrise de la circulation des capitaux,


Maîtrise des importations destructrices d’industries,


Maîtrise des dépenses publiques,


Ouvrent la voie à…


La croissance !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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