mercredi 26 juin 2013

De deux mensonges sort la vérité

Nous voilà à mi-2013 et on parle du budget 2014. Qu’en est-il de la réalisation des prévisions budgétaires 2013 ? Que prévoit le gouvernement pour 2014 ? Gauche et Droite s’affrontent dans un combat stérile mais le citoyen ne sait plus où est la vérité dans un domaine économique ou même les experts se perdent dès qu’ils abandonnent les recettes du bon sens.

Budget tenu à Gauche, 20 milliards de déficit à Droite, tels sont les anathèmes que Gauche et Droite se jettent à la figure. Ce débat est stérile car politisé. Il ne profite pas à la France aux yeux de Bruxelles en jetant le doute sur la possibilité pour celle-ci de tenir son engagement de ramener le déficit budgétaire à 3% en 2015. Il en ressort simplement que l’un des deux ment, mais en réalité ce sont les deux.

La Droite s’accroche au déficit budgétaire de 3% en 2013 qui était son engagement avant de quitter le pouvoir et évalue les montants en jeu sur cette base. Or le budget 2013 a été réajusté sur un déficit de 3,7% du PIB en fonction d’un recul de deux ans accordé par Bruxelles pour atteindre cet objectif de 3%. Le gouvernement est dans son droit de s’en tenir à un engagement à 3,7% qu’il prétend (presque) tenir, mais il ne parle que de la maîtrise des dépenses au niveau prévu tout en concédant que les recettes ne seront pas au rendez-vous.

C’est donc du camouflage gouvernemental et on se garde bien de claironner la prévision de baisse de recettes puisque dépense maîtrisée et baisse des recettes veut dire augmentation du déficit… le 3,7% ne peut être tenu et sera donc entre 3,8 et 4% du PIB. Les conséquences immédiates ne sont pas dramatiques car l’ensemble des acteurs financiers et des investisseurs en ont déjà tenu compte avec une augmentation sensible à 2,5% des taux d’intérêt des emprunts souverains. De plus ceci s’applique sur des taux à 10 ans très bas et n’aura pas un impact très important aujourd’hui.

Mais la France est sous surveillance de Bruxelles et des investisseurs quant à sa capacité à maîtriser son déficit en agissant sur ses dépenses. Le chantier des retraites et particulièrement dans le collimateur. Or rien ne semble montrer une réelle volonté du gouvernement de prendre des mesures radicales. Par ailleurs la prévision de diminution des dépenses publiques de 1,5 milliards pour 2014 n’apparaît que comme une manœuvre politique tant son montant est dérisoire devant 1.100 milliards de dépenses.

C’est là que la France est attendue et un avis défavorable de Bruxelles entamera son crédit et agira inexorablement sur ses taux d’emprunt. La menace d’un ralentissement des liquidités émises par la Fed (85 milliards par mois) et qui nourrit un peu la consommation américaine, la croissance en déclin en Chine, la politique kamikaze du Japon au bord du gouffre, les difficultés de certains pays émergents (Brésil en particulier), la récession dans la plupart des pays européens sont autant de menaces sur une reprise de la croissance en France.

Un ralentissement de notre déficit commercial n’est même pas une bonne nouvelle s’il est acquis par une diminution de nos importations. La valse-hésitation entre croissance et austérité ne définit qu’une politique de tapage de tête sur les murs de la croissance atone et de l’austérité improductive. Il ne reste qu’une issue possible dans le carcan de l’euro pour une politique gouvernementale, diminuer les dépenses inutiles (il y en a !), pour alléger les impôts et lancer des dépenses productives dans les infrastructures.

La marge de manœuvre est étroite et si l’attractivité de nos produits peut se trouver améliorer dans un certain nombre de pays européens, elle ne suffira pas à relancer notre économie en dehors de l‘Europe. Si la France ne parvient pas à se réformer en profondeur alors que d’autres pays l’ont fait, elle ne peut qu’aggraver son déficit budgétaire, balbutier sa croissance, emprunter à des taux de plus en plus élevés et finalement faire partie des pays demandant l’aide, donc la tutelle, de la troïka (UE,BCE,FMI).

Le peuple commence à comprendre que l’euromark tue la France à petit feu et que la gouvernance économique appelée par les vœux des européistes veut dire perte de souveraineté, perte de démocratie et transfert de l’argent des pauvres et de la classe moyenne vers les plus riches et les grandes puissances économiques et financières. La seule sortie possible, où les sacrifices imposés permettent de sortir d’une situation de creusement des inégalités entre les pays européens, est une monnaie avec un degré de maîtrise nationale adaptée aux circonstances économiques mondiales. Le Serpent Monétaire Européen avait donné toutes satisfactions avant que l’on nous impose l’euro…

Les affirmations, sans démonstration et sans volonté d’en discuter, d’une sortie impossible ou catastrophique de l’euro actuel ne montre que la faiblesse de celles-ci dans une période où l’euro se voit sans cesse mis sous perfusion et de nombreux pays au bord de l’implosion. 

La stérilité de nos partis majoritaires est affligeante,

Et complice devant le poids des banques et des lobbies,

Qui font de l’Europe leur « machin » technocratique,

Leur « pompe à fric » antidémocratique !


Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon


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