dimanche 19 mai 2013

Mariage pour tous ou le passage en force

331 voix pour, 225 voix contre. Après 172 heures de débats, 5 300 amendements examinés et une dizaine de manifestations, le projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels a définitivement été adopté par le Parlement, mardi 23 avril, après une seconde lecture à l'Assemblée nationale. Le Sénat avait, lui, approuvé ce texte le 12 avril. Les sénateurs UMP et UDI-UC, opposés à ce projet, ont alors saisi le Conseil constitutionnel dans la foulée.
 
Le Conseil constitutionnel a validé la loi ouvrant le mariage aux homosexuels ce vendredi 17 mai, mais les Sages ont, dans le même temps émis une "réserve". L'objectif est que, dorénavant, soit appliquée l'exigence constitutionnelle de "l'intérêt de l'enfant", dans la délivrance de l'agrément permettant l'adoption, et dans les décisions d'adoption prononcées par les tribunaux. La loi vient d’être promulguée le 18 mai par le Président de la République.


 Le premier changement majeur est l’ajout d’un article, le 143, au Code civil, en préalable au chapitre "Du mariage". Il stipule que "le mariage est contracté par deux personnes de sexe différent ou de même sexe". Jusqu'alors, la loi n’affirmait pas que le mariage concerne l’union d’un homme et d’une femme. Ce fait semblait tellement évident aux différents législateurs que nul ne l'avait inscrit dans la loi. Ce texte donne aussi la possibilité pour un Français d’épouser un étranger du même sexe que lui, et autorise deux ressortissants étrangers homosexuels à se marier en France, même si leur loi nationale l’interdit.


Le droit de se marier ouvre de fait celui d'adopter et d’éduquer ensemble un enfant pour les couples. Là où le Pacs ne reconnaît qu’un seul parent comme "adoptant", le mariage donne l'autorité parentale aux deux époux. Cet élargissement de la loi permettra aussi aux nouveaux mariés d’adopter l’enfant de leur conjoint, et de donner ainsi à cet enfant deux parents.


Le Code du travail, jusque-là exclusivement fondé sur le couple hétérosexuel, sera élargi aux couples de même sexe. Ils auront désormais accès aux congés paternité et d'adoption, à l'accompagnement à la mobilité géographique et à la complémentaire santé dont bénéficient les personnes mariées dans le cadre de leur entreprise. Par rapport au Pacs, le mariage accorde davantage de droits aux époux. En cas de décès de l'un d'eux, ils peuvent hériter de l’autre, même en l'absence de testament, et toucher la pension de réversion de leur conjoint.


La Procréation Médicalement Assistée et le statut de « beaux-parents » seront abordés dans une loi sur la famille dans le courant de l’année. La loi va donc s’appliquer et le premier mariage gay aura lieu dans un fief socialiste à Montpellier le 29 mai.


Il est donc temps de tirer les premières conclusions de cette grave affaire de changement de notre société, changement qui continue à diviser les français. Le premier constat est que l’union par le mariage n’était pas demandée par la majorité homosexuelle et que rien ne permet de penser que c’était la volonté d’une majorité du peuple français. Le référendum qui l’aurait prouvé n’a pu être demandé ni par la voie de l’initiative populaire, considéré comme hors de son champ d’application, ni par une volonté gouvernementale.


Il y a là une volonté de passage en force et dans le préambule du texte on constate la duplicité de la Ministre de la Justice qui écrit ceci :

« L’idée de l’ouverture du mariage aux personnes de même sexe a constamment progressé depuis le vote de la loi n° 99-944 du 15 novembre 1999 relative au pacte civil de solidarité, une majorité de français y étant aujourd’hui favorable. »


Le mariage pour tous ne peut être dissocié de l’adoption qui en découle naturellement, un mariage qui n’ouvrirait aucun droit supplémentaire n’aurait aucun sens. Par contre l’adoption touche à l’évolution de l’enfant dans un contexte favorable ou non à son épanouissement, c’est bien la raison de fond qui est au cœur de l’opposition à cette loi. On ne peut affirmer que le contexte homosexuel soit majoritairement aussi favorable au développement de l’enfant et que l’adoption n’ajoute pas une difficulté supplémentaire à l’homosexualité d’un couple.


Enfin on constate que la compréhensible revendication des couples homosexuels sur la transmission des biens par héritage ainsi que les avantages sociaux auraient très bien pu être ajoutés au PACS. Or cette revendication avait beaucoup plus de demandeurs homosexuels que le passage du PACS au mariage.


Il sera difficile de revenir sur cette loi dans un prochain quinquennat car ce serait léser les nouveaux mariés homosexuels et le Président ne peut plus se dédire. Mais c’est une bien mauvaise affaire pour la France et un grand recul de la démocratie. Le point positif c’est le réveil de la démocratie participative en particulier chez les jeunes. Le peuple prend conscience que seule la rue lui permettra de se faire entendre, la représentation parlementaire ne l’écoute plus et vit pour son propre compte d’ambitions et de lois favorables à sa réélection.


Hollande a définitivement perdu le respect des français


L’enfer de la contestation lui est désormais promis


Il a gagné l’austérité… de la confiance


Le peuple lui en tiendra rigueur


De façon croissante !


Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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