lundi 22 avril 2013

Le bout du tunnel est bouché

Pendant que le gouvernement divise le peuple français sur un sujet de société, reste sourd devant l’ampleur des manifestations, et passe par la majorité parlementaire pour s’en sortir, la situation de la France et de ses citoyens se dégrade inexorablement. Ce gouvernement est enfermé dans une impasse dont ne peut espérer sortir rapidement comme on l’a fait espérer aux Français pour conquérir le pouvoir.


L’austérité à l’allemande ravage toutes les économies des pays du sud de l’Europe, la planche billets n’est pas le moteur de la croissance espérée au Japon et aux Etats-Unis et le moteur chinois se grippe. La France ne dispose plus d’une puissance industrielle et d’une compétitivité permettant d’éviter la récession. Son taux de fiscalité ne laisse plus de marge de manœuvre et son coût social n’est plus assumé que par l’emprunt public. Le déficit de son commerce extérieur, sa passivité devant les réformes structurelles indispensables, son impossibilité d’utiliser l’outil monétaire ne laisse que peu de place à une véritable politique de redressement.

Le cap politique est d’une grande confusion entre politique d’austérité et politique de croissance, le seul cap est en fait l’attentisme, le gros dos, en attendant que la croissance revienne. On en revient aux pratiques ancestrales de la prière et des sacrifices pour faire tomber la pluie de la croissance. Je dis ancestraux, car il va s’agir de sacrifices humains avec la montée du chômage et de la pauvreté.

"Alors que le pouvoir d'achat des Français a baissé pour la première fois en 30 ans en 2012, les Français estiment que la situation risque d'empirer en 2013 et se préparent à réduire encore leurs dépenses en renonçant à des achats plaisir, et pour certains même à rogner sur l'essentiel" explique un sondage 60 millions de consommateurs/Mediaprism.

Le Figaro explique : "En cause: l'augmentation des impôts et taxes, citée par 71,6%, mais également la hausse de prix de plusieurs dépenses contraintes comme l'énergie (85,6%), les produits de grande consommation (72,9%) et le carburant (69,5%). Résultat: près d'un quart des Français déclare avoir désormais "de plus en plus de mal à joindre les deux bouts en fin de mois" (48,4% chez les personnes gagnant moins de 1 500 euros), et plus de quatre sur 10 annoncent "avoir supprimé certaines dépenses et se priver plus qu'avant"."

Le budget 2013 ne tiendra pas les promesses du gouvernement et celui de 2014 ne tiendra pas non plus celui de ne pas augmenter la fiscalité car les réformes de fonds n’ont pas été engagées. La situation économique mondiale ne tient que par les pays émergents et l’Europe apparaît de plus en plus comme le continent malade qui s’engage dans un engrenage infernal où elle entraîne notre pays.

Collée à la politique allemande, sous la menace d’agences de notation si elle ne tient pas ses promesses sur le déficit budgétaire, soumise au dogme de l’euro sous peine de catastrophe proclamée, la France est comme asphyxiée et ne tient plus son rang que par ses engagements militaires. Elle ne les assume plus au mieux qu’à deux avec le Royaume-Uni et même quasiment seule au Mali. Elle est entrée dans le tunnel de la récession, et ce tunnel est bouché.

Le cycle infernal, hausse d’impôts, hausse du chômage, perte de pouvoir d’achat, croissance nulle ou récession ne peut déboucher que sur un serrage de ceinture drastique. Déjà 52,9% des français puisent dans leur épargne et le cap du rognage sur les dépenses non essentielles est dépassé. Sans changement véritable de politique économique, incluant la remise en cause de l’application des traités européens, voire de l’euro, et des réformes structurelles en profondeur axées sur une diminution de la dépense publique, le français ne pourra que compter sur lui-même pour s’en sortir… à moins qu’il sorte ceux qui nous gouvernent depuis trente ans.

Il y a un temps pour la réflexion, un temps pour la concertation,
 
Ce gouvernement n’a pris le temps ni pour l’un ni pour l’autre,

Il n’a donc aucune chance de trouver la bonne recette

Sinon celle de l’attentisme, synonyme de l’inaction !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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