mercredi 10 avril 2013

France-Europe, quel avenir ?

Le problème numéro 1 de la France n’est pas celui de la moralité publique mais bien celui de la compétence de nos gouvernants. Mazarin fut un excellent ministre des Finances sous le règne de Louis XIV, c’est ce qu’il a apporté à la France et… à sa cassette personnelle ! Aujourd’hui on pourrait presque dire qu’entre deux maux il va falloir choisir. D’ailleurs Jérôme Cahuzac avait une autorité et une compétence parait-il. Si son successeur est d’une probité exemplaire mais incompétent et faible, la France sera perdante.
Les deux seraient souhaitables évidemment mais les tricheurs et les fraudeurs existeront toujours. L’étalage des patrimoines sur la place publique n’y changera rien. Les valises diplomatiques et les paradis fiscaux ne sont pas prêts de disparaître. C’est depuis l’école jusqu’à l’ENA que la probité doit entrer dans la conscience de ceux qui se destinent à servir leur pays.

Passons donc plutôt aux choses sérieuses, celles qui vont influencer notre avenir et celui de notre descendance. Que doit devenir la France dans l’Union Européenne et dans la mondialisation ? Quelle démocratie veut le peuple de France ? Quelle Europe veut-il construire ? L’Europe actuelle peut-elle continuer ainsi ? Autant de questions qui se posent aujourd’hui et bien plus encore demain. Notre pays voit chaque jour son économie reculer et le beau temps est toujours pour demain. Le peuple sombre dans la désillusion et le reniement de la classe politique.

Il est de plus en plus évident que la France ne peut pas retrouver de la croissance et assainir ses finances publiques dans le carcan actuel de l’euro. Non seulement l’UE a été construite sans véritable démocratie définissant ce qu’elle doit être et ses limites territoriales mais elle n’est le fruit que de la pression allemande lors de sa réunification. Depuis les politiques économiques et budgétaires des deux pays ne cessent de s’éloigner.

Rien ne peut être construit de durable sans la volonté exprimée des peuples. Aucune forme d’Union ne peut résister à un non-assentiment collectif, et cela d’autant plus que les liens entre les peuples veulent être forts. L’UE se délite petit à petit dans son noyau dur, l’eurozone. L’écart entre les santés économiques des pays ne cesse de s’agrandir en même temps que la solidarité s’affaiblit. L’exemple récent en est la Grèce où l’on demande à l’épargne privée d’ajouter 37 milliards pour pouvoir toucher l’aide promise.

Il n’existe que deux solutions, soit une Europe fédérale, soit une Europe des nations et tous les efforts dans le temps doivent converger vers l’un de ces buts. La situation bâtarde actuelle ne peut être que vouée à l’échec. La première solution c’est l’Europe de Jean Monnet… un seul peuple à terme avec un Parlement, un exécutif européen et une Banque Centrale alimentant directement l’Etat européen. La seconde c’est l’Europe de De Gaulle, la mise en commun des intérêts de Nations gardant leur autonomie. Ce choix ne peut appartenir qu’aux peuples concernés.

Dans le cas du choix fédéral, c’est un choix pratiquement sans retour qui demande un consensus très majoritaire et la disparition des Etats. Son fonctionnement demande une monnaie unique, probablement à terme une langue unique et un fort sentiment nationaliste européen. Cet objectif doit être clairement affiché et fédérer les peuples au-delà de tous les clivages culturels, religieux et historiques. Les limites territoriales et les conditions d’intégration à remplir doivent être parfaitement définies pour que la démocratie s’exprime sans tromperie. Rien ne dit  que les peuples le veuillent aujourd’hui.

La seconde alternative c’est l’Europe des Nations. Elle n’exclue pas à terme une évolution vers le confédéralisme ou le fédéralisme. Elle s’appuie sur le bon sens qui veut que chacun comprenne que l’union sur les buts à atteindre, librement consentie, fait la force et que les sujets qui préoccupent les nations sont très proches les uns des autres. La Défense, l’immigration, le contrat social, la recherche, l’éducation, autant de sujets sur lesquels on peut converger. Mais rien n’exclut la politique économique, budgétaire et bancaire. C’est une politique des petits pas guidée par la volonté des peuples. Le temps fait son œuvre et les réussites successives sont alors le ferment d’un nationalisme européen indispensable mais qui depuis Maastricht n’a toujours pas éclot.


La France a un avenir dans le monde grâce à l’Europe


Mais celui qu’elle se forge n’appartient plus à son peuple.


Son fonctionnement bâtard s’englue dans les nationalismes,


Son hypertrophie technocratique et territoriale,


Tuent l’esprit européen et notre pays avec !




Claude Trouvé

Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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