mercredi 27 mars 2013

Trop d’Etat tue l’Etat et la monnaie tue le consommateur

Le processus de destruction de l’échafaudage européen suit son cours. Il n’y a rien à changer par rapport aux prévisions que nous pouvions faire il y a désormais vingt mois. Les derniers chiffres de l’Insee pour la France et ceux de l’OCDE sont sans appel. La pâle embellie de la croissance française du troisième trimestre 2012 de +0,2%  se voit infirmée par une croissance négative de -0,1% au quatrième trimestre pour clôturer l’année avec une croissance nulle. Il sera difficile à François Hollande de dire demain qu’il fait mieux que son prédécesseur en 2011 où la croissance était de 1,7% !

Il est vrai que la croissance de l’UE et particulièrement de la zone euro est en baisse avec -0,6% mais comme pour le chômage la France est sur la ligne de partage entre l’Europe du sud et celle du Nord. L’Europe du sud subit de plein fouet les mesures d’austérité. Les perspectives 2013 d’Eurostat pour la France ne sont que de +0,1% de croissance, autrement dit aucune perspective d’amélioration significative ne se fait jour. Le gouvernement revoit son budget sur la base de +0,3% de croissance au lieu de 0,8% au départ. Autant dire qu’il fait encore un pari d’optimisme béat.

Par ailleurs, contrairement à l’Allemagne, il ne tiendra pas ses promesses initiales sur le déficit budgétaire et s’accroche à sa promesse d’inflexion de la courbe du chômage. Cet engagement est d’ailleurs trompeur et laisse la possibilité de dire que tout va mieux parce que le chômage augmente moins vite ! En fait on va laisser filer le déficit pour dégager des fonds pour des emplois aidés ou publics. Ce n’est évidemment pas la solution au chômage et tout juste une mesure sociale qui repousse la résolution du chômage à plus tard en prenant sur l’argent du citoyen.

L’Etat vit à crédit et il emprunte en repoussant la ponction sur le consommateur vers les années suivantes. Le crédit n’est pas une création de richesse mais un simple report de dette. Nous vivons donc dans l’illusion. L’illusion aussi que l’Etat peut intervenir pour créer de la croissance par l’injonction de liquidités sur les canards boiteux de son économie. L’industrie automobile en est l’exemple le plus frappant. Prendre de l’argent au consommateur pour tenir la tête hors de l’eau d’une industrie en difficulté est un gaspillage d’énergie qui serait mieux placée ailleurs, ne serait-ce qu’en diminuant la fiscalité.

L’Etat est sorti de ses fonctions régaliennes axées sur la sécurité intérieure et extérieure de notre pays, attributions qui nous lancent d’ailleurs dans des croisades meurtrières et coûteuses. Pourtant nos frontières ne sont pas menacées alors que la sécurité intérieure est de moins en moins assurée. Avec 57% de notre PIB obtenus par les dépenses publiques, l’Etat a une emprise paralysante sur l’économie privée productrice de richesse.

Notre monnaie, l’euro, ne cesse de se dévaluer. La BCE injecte de l’argent qu’il ne peut garantir. Nous subissons une dévaluation de fait. L’Etat se finance par la fiscalité et l’emprunt pour pouvoir dépenser plus que l’économie lui amène de recettes. La hausse de la fiscalité amène une baisse du pouvoir d’achat comme en 2012 où il a baissé de 0,4% et diminue la compétitivité des entreprises. L’Etat-providence est aux abois avec des prestations sociales qui accumulent de la dette, des retraites qui s’annoncent impossibles à financer et une dette qui s’alourdit.

Où croyez-vous qu’est la solution ? Si la dévaluation de la monnaie ne va pas assez vite pour diminuer la dette, il reste ce qui est dans notre poche, sur notre livret, sur notre assurance-vie, sur notre compte bancaire. Il y a peu de temps cela faisait rire le citoyen tant cela lui paraissait invraisemblable. Il a fallu la faillite annoncée de Chypre pour que cette éventualité trouble les citoyens attentifs. Le président de la commission des finances européennes en a de plus, imprudemment laissé filer l’idée.

Six ou sept Etats européens et leurs banques ne peuvent plus s’auto-suffire ou s’entraider. La défiance des investisseurs s’accroit pour eux et leur argent va vers d’autres pays plus sûrs. Nous y échappons encore mais pas pour longtemps au train où vont les choses et seulement pour être moins risqués que d’autres. Nous sommes livrés à des Etats prédateurs dont la férocité sur les citoyens ne peut que croître avec le danger. La collusion incestueuse entre banques et Etats livre le rentier, le retraité, l’épargnant, pieds et mains liés, à la voracité des gouvernants. Seul le citoyen, producteur de richesse, peut espérer un régime de faveur.

L’Etat n’est pas protecteur mais prédateur !

Son gibier ? Notre argent !

Claude Trouvé        
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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