mardi 5 mars 2013

Recul de la démocratie et chômage vont de pair

Dans toute l’Union Européenne et particulièrement dans la zone euro, la démocratie recule. Le citoyen se sent de plus en plus isolé des centres de décision et il constate que ses représentants parlementaires jouent dans leur majorité le jeu d’une pensée unique soutenue par les grandes puissances financières. Il perçoit que son avis compte de moins en moins et qu’on hésite à le lui demander sur les grandes orientations européennes et les évolutions de société.
Il constate aussi que les promesses des candidats à la Présidence ne sont que des attrape-nigauds car le pouvoir d’achat est touché par une hausse de la fiscalité et que le chômage est en augmentation constante. Il constate aussi que les recettes proposées ne font qu’approfondir la misère des peuples en difficulté et que l’Etat ne se mobilise que pour trouver de nouvelles taxations et des suppressions d’avantages du citoyen. Les économies de fonctionnement de l’appareil d’Etat restent marginales.
La France voit baisser sa consommation intérieure dans le dernier trimestre, signe que le pouvoir d’achat se ressent de la politique économique du pays. Aujourd’hui une partie du peuple de gauche était dans la rue, pour dire non au chômage et aux fermetures d’usines en refusant l’accord signé en janvier. La remise en cause de cet accord est l’illustration des désillusions du peuple. On ne croit plus à son efficacité mais on est sûr de perdre des droits. Les manifestations continueront en avril au moment de son vote au Parlement.

La France n’est qu’au début d’une évolution vers celles contre l’austérité et le chômage. Les gouvernements restent sourds dans tous les pays du sud de l’Europe. Le citoyen n’a pas de poids dans les manifestations pacifiques, les décisions sont prises par la troïka (UE, BCE, FMI). La démocratie participative est réduite à sa portion congrue et il n’est plus sûr que ce qui sort des élections ou des référendums (en supposant qu’ils puissent encore exister) soit pris en compte.
C’est pourquoi les manifestations populaires deviennent de plus en plus dures et que des affrontements sanglants soient à craindre dans l’avenir proche. La France manifeste encore dans le calme mais le chômage risque d’exploser à l’automne si la consommation intérieure continue à se dégrader. La situation de nos voisins, Italie et Espagne, est très précaire. On peut même craindre en Espagne une véritable révolution dans un pays qui n’est sorti d’une dictature militaire que depuis peu. Le peuple portugais sombre dans la pauvreté et manifeste de plus en plus violemment.
L’impéritie de nos dirigeants est telle qu’aucune solution, aucune perspective crédible ne ressort des deux partis politiques qui sont englués dans le dogme de l’euro et tendent les bras vers les menottes de Bruxelles pour les mener vers le « paradis ». Le génie des gouvernants est de « faire passer la pilule », son action, celle de la « méthode Coué ». Point de réforme en vue de l’action administrative qui soulagerait nos dépenses, point de réforme de l’Education Nationale qui dépense plus que certains autres pays pour un moindre résultat, mais on va se nourrir au rééquilibrage de la Sécurité Sociale par une baisse des prestations ou des cotisations majorées…
Nul ne pouvait croire que notre déficit public tiendrait la promesse des 3% pour 2013, nul ne peut croire que le chômage baissera en fin 2013 mais nos gouvernants l’ont affirmé sans broncher. Le peuple, bafoué et muselé, pourrait bien entrer en révolte, pratiquer la démocratie des peuples du printemps arabe… en emprisonnant ses dirigeants et reprendre le pouvoir comme en Islande !
Quand la France est en danger et elle l’est
L’histoire nous montre que tout peut arriver !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon