lundi 11 février 2013

Une révolution monétaire mondiale est en cours.

Nous vivons une évolution de notre société qui mobilise toutes les énergies parlementaires pour un aboutissement qui peut de ne pas en être un, PMA et GPA risquant d’être repoussés aux calendes grecques. Par ailleurs la survie de l’euro sur 17 pays, et même celle de l’UE à bientôt 28 pays, est soumise à des menaces de scission de plus en plus précises. De plus nous sommes désormais entraînés dans une guerre au Mali dont on ne peut prévoir la fin, car l’ennemi s’est dérobé et va reprendre ses tactiques de harcèlement et d’attentats-suicides.
Dans un climat économique européen pour le moins atone, la France se débat dans une crise de la dette et du déficit public avec une croissance en berne et un commerce extérieur largement déficitaire. C’est pourtant sur le plan monétaire qu’un grand bouleversement se prépare lentement mais sûrement. Toute l’économie mondiale et donc la nôtre va en être affectée.
L’économie mondiale est basée sur le dollar, monnaie dans laquelle se fait l’essentiel des échanges commerciaux. Depuis les accords qui ont déconnecté le dollar de son ancienne équivalence or, le dollar est resté la monnaie de référence, celle du pays le plus puissant militairement et économiquement. Si les Etats-Unis restent le pays au plus fort PIB avec 15.000Mds$, il est au prise avec une dette qui atteint 16.400Mds$. Ce mur de la dette est en passe d’être repoussé plus loin pour éviter une cessation de paiement des dépenses publiques. En clair les Etats-Unis, par les « Quantitative Easing », font marcher la planche à billets sans pour autant accéder à un niveau de croissance et de dépenses publiques qui permettent de rembourser, voire même de juguler, la dette.
Par ailleurs la Chine vient de devenir la première puissance commerciale du monde avec un volume d’import-export de 3.870Mds$ contre 3.820Mds$ pour les Etats-Unis. Après la convertibilité en or du dollar, une deuxième raison de fragilité du dollar comme monnaie de référence se fait jour. La Chine rêve de voir le yuan détrôner le dollar, alors qu’une partie du commerce du sud-est asiatique se pratique déjà dans cette monnaie.
La difficulté réside dans le fait qu’avec un commerce intense et bénéficiaire avec les EU, la Chine a amassé une quantité considérable de dollars et d’obligations américaines. Il lui faut donc s’en débarrasser lentement, pour éviter de créer un mouvement de panique, et acheter de l’or. C’est ce qu’elle fait. La Chine produit de l’or et en importe, encore dernièrement depuis Hong-Kong. On peut estimer qu’elle détient plus de 1.000 tonnes d’or. A raison de 1600$ pour 25grammes environ cela doit faire de l’ordre de 64Mds$.
Le yuan est sous-évalué disent les pays exportateurs et la course à la dévaluation est ouverte dans les pays développés, Japon, Royaume-Uni, Etats-Unis. On va donc vers un grand rééquilibrage des valeurs des monnaies entre elles et, dans un avenir assez proche, la remise en cause du dollar come seule monnaie de référence.
Le monde est par ailleurs sur une montagne de dettes et cela ne peut durer éternellement.  C’est donc vers une grande dépression monétaire compétitive que nous nous dirigeons. Dans tout cela on jouera à l’euro comme au bilboquet, car l’euro qui attire ne supportera pas longtemps une surévaluation en désaccord avec ses performances économiques. La France, arrimée à une monnaie déjà trop forte pour elle, peut s’apprêter à souffrir.
Nos gouvernants vont amèrement découvrir que la monnaie est un levier indispensable à la régulation de l’économie… et qu’il était plus facile de dévaluer le franc que l’euro !

Plus que les participations de l’Etat dans les entreprises en difficulté
Plus que les crédits d’impôts, plus que la « flexi-sécurité »
La monnaie est l’arme de l’Etat en temps de crise…
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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