vendredi 1 février 2013

Le mariage (de la perfidie) pour tous (suite)

Les usines ferment, le chômage augmente, la faillite de l'Etat est évoquée, la dette publique s'aggrave, nous vivons à crédit. L'urgence est dans ces menaces. Pourtant nous partaugeons dans un dialogue de sourds sur une évolution majeure de notre société, voire même de notre civilisation. Ce premier affrontement sur le mariage pour tous, aura une issue qui ne fait aucun doute puisque la majorité "Pour" est acquise à l'Assemblée Nationale. Il sera suivi d'une suite logique, préparée en connaissance de cause par le gouvernement, sur tout ce qui concerne la filiation avec les ouvertures vers la PMA (Procréation Médicalement Assistée) et, là ou plus tard, son prolongement inévitable vers la GPA (Gestion Pour Autrui).

C’est le cœur de l’évolution sociétale qui est repoussé perfidement à un deuxième vote pour marquer, sur le mariage pour tous, une avancée sur laquelle aucun gouvernement ne pourra plus revenir. On entend des voix , sur ce premier point du mariage pour tous, accuser les opposants d’homophobie alors que de toute évidence notre société a largement évolué. Le constat qu’une minorité d’hommes et de femmes puissent être attirés occasionnellement ou de façon durable par une personne de même sexe est clairement établi. Heureusement le fait de pouvoir choisir son mode de vie est admis par une très grande majorité de français.

Mais ce premier pas du mariage pour tous entraîne inéluctablement la possibilité, non seulement d’adopter mais de procréer d’une façon ou d’une autre, donc de filiation. Or c’est le lien de solidarité et de transmission par la filiation qui forme la cellule élémentaire du tissu social. « Le Code Civil est explicite et définit une tradition française inséparable de la République, qui fait de la Famille une affaire publique parce qu’elle fonde l’avenir de la Nation et justifie le soutien de l’Etat au travers d’une politique familiale spécifique. »

C’est pourquoi Christian Vanneste écrit au Président de la République : « Des couples, par nature stériles, ne peuvent à l’évidence s’inscrire dans cette logique. L’adoption, qui pourrait compenser cette situation, est un leurre puisque le nombre des parents en attente d’adoption est déjà supérieur à celui des enfants adoptables et qu’en revanche, des pays vont refuser l’adoption de leurs ressortissants dans des Etats acceptant l’adoption par des homosexuels. Les conséquences seront donc la légalisation de la Procréation Médicalement Assistée afin de donner aux couples lesbiens le « droit à l’enfant », et par souci d’égalité entre les sexes, la Gestation Pour Autrui pour répondre à la demande des couples masculins. Ces prolongements de la loi vont accroître les dépenses liées à la santé en accentuant le déséquilibre de l’Assurance Maladie. On demandera alors, au mépris de l’objection de conscience, à des assurés et à des contribuables que ces dispositions révoltent, de les financer. »

On s’aperçoit vite que le mariage pour tous n’amène rien par rapport à un PACS amélioré sur les droits du partenaire en cas de décès. Les véritables revendications des manifestants sont : « manifestation pour l’égalité des droits, le mariage, l’adoption, la PMA et la filiation pour tous les couples ». Comme le dit Aude Mirkovic, spécialiste de bioéthique, « ce projet prépare l'esclavage moderne des femmes qui loueront ou prêteront leur ventre, et la nouvelle traite des enfants fabriqués pour l'adoption ».

Ce qui est insupportable c’est que cette Présidence « normale » cultive l’ambivalence. François Hollande avait indiqué lors de plusieurs interviews qu’il était favorable à la PMA  comme lors de celui par le magazine Têtu. Mais devant l’Assemblée Nationale, madame Christiane Taubira lors de son intervention devant les députés, prétend que la PMA n’est pas un engagement du président socialiste car elle ne figurait pas dans ses « 60 engagements » présidentiels. Mardi 29 janvier, la circulaire de Christiane Taubira sur la GPA a été dévoilée. Facilitant l’accès à la nationalité française d’enfants nés à l’étranger par GPA, elle encourage le recours à des pratiques illégales et constitue un premier acte dans la légalisation future de la GPA en France.

Il paraît évident que cette évocation de la GPA n’est pas un simple accident, mais une tactique réfléchie dans une stratégie du mensonge. Najat Vallaud-Belkacem signait en 2010 une tribune dans Le Monde pour soutenir la GPA, ces derniers jours elle répète à qui veut l’entendre qu’il n’est « pas question d’autoriser la gestation pour autrui après le mariage pour tous ». Par ailleurs elle déclare que le "texte sur la PMA devrait être prêt pour le mois de mars" et "voté avalt fin 2013". Citons Elisabeth Guigou, qui nous jurait en 1988 que le "mariage" gay ne suivrait pas le PACS et qui est maintenant pour le mariage homosexuel, l'adoption et favorable à un deuxième temps de discussion sur la PMA. Elle pousse la perfidie politique jusqu'à avouer qu'au moment de la discussion sur le PACS, la filiation avait été écartée pour permettre le vote de ceui-ci... en attendant le prochain gouvernement socialiste pour le reste.



La démocratie veut que le peuple soit souverain

Sur ce qui touche aux fondements de sa société.

Les manœuvres politiques perfides discréditent ses représentants.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon.

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