lundi 28 janvier 2013

Pas de croissance, plus de chômage

L’année 2013 sera pire que 2012 selon Angela Merkel. Nous sortons de la crise et la courbe du chômage va s’infléchir selon Hollande. C’est sans doute cela la grande différence entre l’Allemagne et la France, qui manie l’une le pragmatisme, l’autre l’exorcisme. Les derniers chiffres du chômage ne montrent pas de ralentissement du chômage puisque 2012 restera une année noire avec 285.000 chômeurs sans activité de plus inscrits à Pôle emploi (+10%), le fragile répit observé en décembre ne marquant pas une inversion de la tendance, pour les experts et le ministère.
Sur un an, le nombre de chômeurs sans activité (catégorie A) a augmenté de 10% pour atteindre 3.132.900 personnes, proche du pic historique de janvier 1997 (3.205.000 de chômeurs sans activité). La Franche-Comté est la région la plus frappée en 2012 (+15,6%).

Les prévisions ne laissent guère espérer d'amélioration dans les mois à venir et l’inversion de la courbe du chômage n’est pas pour demain. L’accord syndical sur la « flexisécurité » va d’ailleurs donner aux entreprises des facilités supplémentaires de licenciement. Ainsi Renault fait une pression sur les salariés et les usines continuent à fermer. L’industrie automobile est au plus mal.

La politique actuelle s’est orientée sur une forme de dévaluation interne, baisse des salaires horaires nets, sans diminuer les dépenses publiques. Elle aura pour effet d’augmenter la part du 1% des plus riches et la croissance n’étant pas au rendez-vous la compensation se fera sur les classes les plus pauvres par une répartition de la pénurie. Si la croissance est proche de zéro, comme on peut malheureusement le prévoir, et même si elle est conforme aux prévisions budgétaires de 0,8%, on ne peut craindre qu’une augmentation du chômage.

Le seul espoir peut être de constater une augmentation annuelle du chômage en 2013 inférieure à l’année précédente mais la perspective de voir le chômage diminuer est inenvisageable à moins d’un redémarrage de l’ensemble des pays européens ce que même le FMI ne prévoit pas. La diminution du chômage par les emplois publics aidés est coûteuse et improductive. C’est une diminution artificielle des demandeurs d’emploi à but social. De plus le nombre prévu n’est pas à la hauteur de la disparition des emplois.

En dehors d’une sortie de l’euro avec une dévaluation interne, ou une dévaluation de l’euro, il n’apparaît pas de solution permettant à notre compétitivité de devenir vraiment concurrentielle en Europe dans le premier cas ou dans le monde hors Europe dans le second. Il faut se souvenir qu’après la seconde guerre mondiale et jusqu’en 1960 la part de notre croissance industrielle du PIB était supérieure à celle de l’Allemagne alors que nous pratiquions la dévaluation externe, celle de la monnaie, de même pour l’Italie.

De même que l’augmentation de la pression fiscale

Ne génère pas la diminution des dépenses publiques
La dévaluation interne n’améliorera pas notre chômage.
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon   

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