dimanche 4 novembre 2012

L’Europe meurt d’une démographie à l’abandon (2ème partie)

Nous avons vu dans le précédent article sur le sujet que la démographie est un facteur non exclusif mais prépondérant dans non seulement la survie mais la puissance d’une nation ou d’une civilisation. On peut lui opposer la surpopulation africaine qui ne donne pas encore une puissance politique notable dans la plupart des pays. A contrario on voit un pays comme la presqu’île du Qatar qui ne compte que 1.700.000 habitants détenir une puissance économique grâce au pétrole et surtout au gaz. Il faut donc bien y ajouter la puissance économique et le génie d’un peuple dans l’utilisation de son potentiel humain comme le fit l’Angleterre.

Il faut ajouter que si la démographie ne suffit pas à donner la puissance, la baisse de la natalité suite à une baisse de la fécondité est un facteur déterminant de l’extinction d’un peuple, d’une ethnie ou d’une civilisation. La puissance militaire a été obtenue aussi par la démographie même si les progrès technologiques dans la puissance et la précision des armes en relativisent de plus en plus l’importance. Les États-Unis dominent le monde, sa démographie, sa puissance militaire et sa monnaie lui assurent cette hégémonie. Le seul peuple qui peut la lui contester est celui qui a la plus grand nombre d’habitants.

En dehors de facteurs extérieurs comme les guerres et les épidémies, deux facteurs endogènes jouent sur la démographie d’un pays, les taux de fécondité et de mortalité. Pour qu’une population soit constante dans le temps, il faut qu’une génération remplace celle qui disparaît en nombre égal. Ceci peut être obtenu de deux façons.

La première est celle où le taux de fécondité ne décroît que juste dans la mesure où il compense une baisse du taux de mortalité, c’est le cas de pays évolué où le mode de vie et les mesures sanitaires prolongent la vie des habitants. Dans ce cas la population reste constante dans le temps mais son âge moyen ou médian augmente, la population vieillit. La seconde est la situation inverse, le taux de fécondité augmente ainsi que le taux de mortalité. C’est le cas des pays les plus pauvres de la planète qui procréent beaucoup pour survivre mais entraînent souvent une baisse des conditions sanitaires et donc une augmentation du taux de mortalité. La population est alors constante et rajeunit.

En dehors de ces cas limites de constance, on retrouve ces deux processus dans les augmentations ou les diminutions de population dans tous les pays du monde et globalement dans tous les continents. Il faut constater que tous, sauf l’Europe, ont une démographie positive. C’est le cas de l’Asie, surtout du Sud-Est, si l’on exclue la Russie, qui montre le meilleur dynamisme économique même si la Chine a mis un frein sur son expansion démographique. C’est le cas des Amériques où l’Amérique du Sud voit arriver des pays émergents. C’est le cas de l’Afrique qui procrée énormément mais n’arrive pas à son autosuffisance et risque de poser le premier problème de surpopulation du monde.

Il ne s’agit pas ici de résoudre le problème de la capacité ou non de la planète à accueillir un nombre croissant d’habitants au regard de ses ressources alimentaires et énergétiques mais de raisonner en relativité continent par continent, pays par pays. Ce raisonnement est valable que la population totale croisse ou décroisse. La survie est un combat permanent entre les peuples et la démographie relative en est une des principales clés. Il faut alors constater que l’Europe a la plus mauvaise carte pour son avenir.

L’Union européenne avait, en 2010, une population de 501,120 millions d’habitants et avait progressé de 3,4% depuis 2002, date de mise en service complète de l’euro, soit 0,442%/an. Mais dans le même temps l’âge médian passait de 39,2 ans à 41,7 ans soit un vieillissement de 0,8% par an ou 3,75mois/an. La population de l’UE  augmente mais elle vieillit. Plus inquiétant encore est la baisse du taux de fécondité déjà très bas et ne permettant pas le remplacement d’une génération qu’à condition de voir augmenter fortement l’espérance de vie.

C’est ce qui se produit dans l’UE où la population active va en diminuant puisque le remplacement des départs à la retraite n’est plus compensé par les naissances. Les pays peuvent se situer dans des situations très différentes et il est intéressant de comparer la France et l’Allemagne.

L’Allemagne a un taux de fécondité très bas, largement au-dessous de 2,1 à 2,2 chiffres permettant juste le remplacement des générations sans apport migratoire dans les pays évolués. Plus grave, la projection sur 2012 montre une probable diminution de celui-ci. Par ailleurs l’âge médian de sa population, âge qui partage en deux parties égales le nombre d’habitants, est 44,6 ans en 2012 et 6% en-dessous de celui de la zone euro. Depuis 2003 la population décroît de 0,14%/an. Ce pays se trouve devant le choix suivant, soit il promeut une politique vigoureuse de la natalité qui ne produira ses effets que dans une génération, soit il s’ouvre largement à l’immigration, soit il engrange le financement des pensions et des soins d’une population vieillissante. Il semble que jusqu’en 2011, c’était cette solution qui était retenue par ce pays.

Le cas de la France paraît alors idyllique. En flirtant avec un taux de natalité légèrement au-dessus de 2, elle n’assure pourtant pas son avenir démographique si ce taux n’augmente pas encore. Il le devrait vu l’évolution depuis 2002 mais les effets ne se feront pas sentir de suite et la population devrait continuer à vieillir. L’âge médian est passé de 37,9 ans à 40,0 ans de 2202 à 2011 soit 0,62%/an ou 2,8mois/an. La France vieillit et va continuer à vieillir pendant au moins une génération en restant la championne européenne des avortements légaux soit 250.000 par an. Elle va de plus affronter une autre difficulté avec un taux de fécondité de sa population autochtone inférieur à 1,8, sensiblement celui de l’Allemagne et un taux de fécondité entre 2,4 et 4 suivant l’origine de son flux migratoire depuis une trentaine d’années. Elle doit faire face à une migration de peuplement seule capable de maintenir sa démographie alors que sa population autochtone disparaît et vieillit.

L’UE a une démographie vieillissante et se prépare à une stagnation puis une diminution de sa population. Elle va être la cible des mouvements migratoires d’une Afrique maghrébine et sub-saharienne incapable de subvenir aux besoins alimentaires et énergétiques d’une population en forte croissance. Il est dramatique pour l’Europe que l’UE se désintéresse de sa démographie. C’est comme si elle se programmait déjà pour une immigration massive de peuplement qui peut générer de nouvelles guerres civiles. En effet, cette immigration importe majoritairement une autre civilisation qui présente des signes de volonté de non-intégration. Elle suggère même de promouvoir l’« aptitude endogène des sociétés européennes à se préparer au vieillissement », en comptant sur l’accroissement du travail féminin et les retraites par capitalisation.

Certains pays comme l’Angleterre et la Suède ont déjà réagi mais le silence des institutions européennes sur la question démographique est consternant. En mettant à l’index le système français du quotient familial, on peut même penser que sa politique est plus orientée vers l’égalité de traitement dans la société  selon l’orientation sexuelle et cherche à diaboliser la démographie, la modernité étant la baisse des naissances et le vieillissement. Cette politique peut être fatale même si certains affichent compter sur le phénomène migratoire.

La seule espèce menacée

Dont ne se préoccupe pas l’Europe,

Ce sont les européens !

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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