dimanche 25 novembre 2012

Des recettes à l’allemande pour sauver l’économie française ? (4ème partie)

L'école de commerce suisse International Institute for Management Development vient de publier son classement 2012 des 30 pays les plus compétitifs du monde. C'est-à-dire qu'ils sont ceux qui combinent le mieux "leurs ressources économiques et humaines dans le but d'accroître leur prospérité". En particulier, chacun des trois champions a  été récompensé pour le dynamisme de ses entreprises (Hong Kong), sa capacité à innover (Etats-Unis) et son système budgétaire sain (Suisse) qui attire les investisseurs.
L’Autriche est à la 21ème place, l’Irlande à la 20ème, le Royaume-Uni à la 18ème, la Finlande à la 17ème, les Pays-Bas à la 11ème, le Luxembourg à la 12ème, le Danemark à la 13ème, l’Allemagne à la 9ème, la Norvège à la 8ème, la Suède à la 5ème. La France ? Elle est à la 29ème place juste derrière le Chili, 12ème pays européen,  10ème pays de l’UE, 9ème pays de la zone euro ! On ne peut que constater pour la France une compétitivité en berne. Par contre il est exclu de retenir le fait que nos entreprises manquent de dynamisme, car il n’y a qu’à voir le nombre d’auto-entrepreneurs qui se créent chaque année et la réussite de nos patrons français dans les grandes entreprises étrangères pour rejeter cet argument. Ils manquent surtout de marges bénéficiaires qui ralentissent les investissements et les recherches et développements.
Le gouvernement ne peut se retrancher derrière l’argument de l’effort sur les coûts hors salaires incombant aux entreprises. Les entreprises font tout pour minimiser les coûts car il en va de leur survie avant même d’engranger des bénéfices. Le responsable c’est l’Etat français. La France est le pays de l’Europe où il est le plus présent, se mêlant de tout, contrôlant, changeant à tout bout de champ les lois, les décrets, les réglementations, les impôts et les taxes. Il empêche les entreprises de travailler dans un environnement serein. Il opte pour le libéralisme, signe pour la mondialisation et se comporte comme un pays communiste vis-à-vis de l’économie et de son tissu productif.
La France n’a pas compris que l’Europe n’est plus le nombril du monde, que des puissances émergentes d’Amérique du Sud mais surtout d’Asie du Sud-est tirent vers eux le dynamisme économique mondial. De plus le classement des nations montre que l’euro n’est pas un avantage pour les pays du sud, ni même un meilleur choix pour les pays du Nord puisque la Suisse, la Suède et la Norvège devancent l’Allemagne. Ceci étant on constate que, si la France ne met pas en place de profondes réformes structurelles, elle ne peut que régresser par rapport à la moyenne des pays européens eux-mêmes en déclin par rapport aux autres grandes puissances économiques. Il est symptomatique de retrouver 5 pays de l’Asie du Sud-est dans les 15 premières places alors que le Japon est à la 27ème place, soit guère mieux placé que nous et en perte de vitesse comme nous.
L’égalité est la passion dominante des Français qui souhaitent, en majorité et plus ou moins consciemment, qu’un salaire maximum soit imposé par la loi. L’envie est un sentiment très répandu : si votre voisin achète une voiture neuve, votre niveau de vie baisse. L’exploitation de l’envie est ainsi un des principaux leviers d’un programme électoral. Finalement l’égalitarisme, posé en principe majeur finit par freiner le progrès social et tuer la croissance.
Jean-Paul II avait eu l’intelligence de le constater : « Ce qu’il y a de mauvais dans une solution qui, sous l’apparence d’un renversement des situations des pauvres et des riches, portait en réalité préjudice à ceux-là mêmes qu’on se promettait d’aider ». L’exemple-type est le RSA qui est devenu, pour une grande part, un revenu supplémentaire d’assistanat qui finit par être versé à des citoyens qui ne sont pas en difficulté et qui n’incite pas les travailleurs à temps partiel à retrouver le plein emploi.
La démocratie parlementaire, monopolisée par deux partis majoritaires, se traduit par un éloignement du peuple dès que le Président est élu. La renonciation ou pour le moins le frein mis à l’utilisation du référendum en est la plus claire démonstration. Le refus de la Constitution européenne par le peuple a été bafoué et la démocratie parlementaire n’a plus été ensuite représentative du peuple. Tout participe à un poids paralysant de l’Etat dans un monde où le dynamisme, la créativité, l’adaptation permanente aux besoins, la sanction immédiate et dure des mal adaptés au marché sont les lois économiques universelles, encore plus impératives depuis l’augmentation des échanges mondiaux.
Trop d’Etat, trop de fonctionnaires,
Trop de social dilapidé hors de ses buts,
Trop d’éloignement du peuple des décisions majeures
Enserrent le cœur de la France dans un étau !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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