mardi 13 novembre 2012

Des recettes à l’allemande pour sauver l’économie française ? (1ère partie)

L’Allemagne est préoccupée par la situation économique française, pas notre ministre des finances qui affiche son optimisme dans un taux de croissance prévisionnelle de 0,8%, double des prévisions du FMI et de Bruxelles. Il dit promouvoir une politique volontariste tout en étant réaliste. On ne voit guère, dans le mur de la dette que vont affronter les Etats-Unis, le défaut prévisible de la Grèce, le chômage espagnol et portugais, la chute de la croissance japonaise, le recul de la croissance de la zone euro et même de l’Allemagne, des raisons objectives de croire à une embellie issue de la croissance chinoise et coréenne.
Tous les indicateurs de notre santé économique sont au rouge et nous sommes dans un déclin depuis au moins 2003 pour la compétitivité et depuis 1974 pour l’augmentation de la dette. Mercredi 7 novembre, l’OCDE, le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce et l’Organisation internationale du travail, avertissent la France sur sa dérive budgétaire. Jeudi 8 novembre, c’était le tour de Bruxelles et vendredi 10 novembre, du Ministre allemand des Finances. Pour l’Allemagne « Gouverner c’est prévoir », pour la France « Gouverner, c’est plaire ».
Nous avons vu que nos dépenses publiques plombent notre dynamisme économique en incitant les gouvernements à emprunter et à augmenter la pression fiscale. On ne peut vouloir être compétitif en ayant le plus fort pourcentage européen de dépense publique et en ayant recours à l’emprunt. Notre principal marché est celui de l’Europe. Comme les pays du Sud de l’Europe nous avons un défaut de compétitivité, en particulier avec l’Allemagne qui tourne entre 15 et 20%.
Nous ne disposons plus de la monnaie pour nous ajuster, c’est donc sur notre gestion de la dépense publique et sur notre politique économique vis-à-vis des secteurs productifs qu’il faut nous tourner. Malheureusement tous les leviers dont nous disposons encore sont assujettis aux décisions de l’Europe. Les directions que la France doit appuyer au niveau de celle-ci auront donc une grande importance. Nous allons, dans plusieurs articles, essayer de dégager des idées sur ce qu’il faut faire ou ne pas faire, indépendamment du fait que l’euro continue à vivre ou non.
Un des grands « leitmotive » du gouvernement actuel est l’égalitarisme, la lutte contre les inégalités de revenus, que l’on peut traduire simplement par prendre chez les riches pour redonner aux pauvres. Ces inégalités sont mesurées par un indicateur mondial Gini. Sa valeur pour la France est proche de celles de la Suisse, de la Belgique, de la Finlande, de l’Autriche, des Pays-Bas, de la Norvège et même de l’Allemagne. De plus elle n’a gère évoluée depuis 1996. La France est plus égalitaire que la moyenne des pays de l’OCDE.
On est loin des cris d’orfraie de ceux qui crient à la montée des inégalités. On peut faire mieux comme la Suède certes mais les politiques confondent égalitarisme et justice. Ce qui est inacceptable pour le français moyen c’est que celui qui travaille plus ou mieux ne reçoive pas un meilleur salaire. A travail égal, salaire égal. Un travailleur doit gagner plus qu’un chômeur. C’est un sentiment de justice qui prévaut et non d’égalitarisme strict. D’après le rapport 2009-2010 de l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale « le taux de pauvreté monétaire s’est stabilisé au cours des années 2000 autour de 13%. »
Certes il est préoccupant de voir augmenter régulièrement notre taux de chômage qui engendre une baisse du pouvoir d’achat et il convient de relancer notre dynamisme économique. Cependant la solution du simple vase communiquant, riches vers pauvres, n’est ni la solution au problème de justice ni celle de l’amélioration du chômage ou de l’augmentation générale du pouvoir d’achat entamé depuis la crise. La France n’est pas un pays très inégalitaire. La réduction des inégalités n’est pas une priorité mais un argument électoraliste.
Une autre façon de mesurer la richesse relative des citoyens est d’évaluer la répartition statistique des patrimoines. Une étude du député Jérôme Chartier, portant sur les 10%, 5% et 1% des patrimoines les plus élevés et cela sur 7 pays (Canada, Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Uni, Italie, Suède) montre que dans tous les cas la France est de loin celui dont la distribution du patrimoine est la plus égalitaire ! Par contre la faiblesse du pourcentage des plus riches corrobore la constatation faite par le Ministère des Finances sur la diminution du nombre d’assujettissement à l’ISF. Les plus riches fuient notre pays et ceci ne tient pas compte de ceux qui partent à l’étranger fonder leur entreprise quand ils prévoient que rester en France leur ferait payer l’ISF.
L’idéologie du « sus aux riches ! » va à l’inverse du but recherché. Il nous faut au contraire des entrepreneurs qui réussissent, qui créent de la richesse et ne pas perpétrer des idées misérabilistes qui démotivent les forces productives du pays. On ne peut espérer réunir le pays sur une volonté de dynamisme économique si nous n’abandonnons pas ce mythe qui paralyse notre politique économique.
« Quand vous n’avez pas de création de richesses,
Comment faites-vous pour avoir une politique sociale ? »
Gérard Collomb, maire socialiste de Lyon
"Mon but d'est pas d'appauvrir les riches
Mais d'enrichir les pauvres"
Tony Blair
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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