dimanche 21 octobre 2012

Quand la France sème à tous vents, tue ses entreprises et appauvrit son peuple…

Prévisions budgétaires 2013 en quelques chiffres :

Endettement de la France : 91,3% du Produit Intérieur Brut.
Balance commerciale : -69,5 Mds (-71,3 en 2012)
Déficit budgétaire : -61,6 Mds(2,95% du PIB)
Charge de la dette : 46,9 Mds
PIB : 2088,8 Mds€ (+4,61% par rapport à 2011 et +0,8% par rapport à 2012)
Impôts sur les sociétés : 52,3 Mds€ (+33,76% par rapport à 2011)
Impôts sur les revenus : 72,6 Mds€ (+41,0% par rapport à 2011)
TVA : 141,4 Mds€ (+7,2% par rapport à 2011)
Taux de dépenses publiques/PIB : 56,3% (Allemagne 46,7%)
Recettes fiscales nettes : 298,5 Mds (+17,06% par rapport à 2011)
Recettes nettes : 312,7 Mds (+15,2% par rapport à 2011)
Pensions : 45,2 Mds (+7,1% par rapport à 2012)

Ce que nous coûte l’Europe :

  • PSR Union Européenne : 19,6 Mds
  • Mécanisme Européen de Stabilité : 6,5 Mds (Non prévu au budget)
  • Banque Européenne d’Investissement : 1,6 Mds€ (Non prévu au budget)
  • Soit 27,7 Mds au total (plus que le budget de l’Enseignement supérieur et 8,9% des recettes)

La France peut cependant se permettre d’effacer les dettes de la Guinée-Bissau, des Comores, de Madagascar, de la Côte d’Ivoire, des Seychelles, du Congo, du Malawi, du Togo et de prêter au Maroc, au Nigéria, aux Philippines, au Vietnam, à l’Ouganda, au Mexique, à la Mauritanie, à l’Egypte, au Sénégal, à Mayotte et à la Grèce… grâce à des emprunts !

La France peut aussi se permettre de dépenser :

  • 500 millions pour le droit d’asile.
  • 640 millions pour l’AME (sécu des clandestins en 2011). Elles augmentent quatre fois plus vite que celles du régime général. 73.000 bénéficiaires en 2000 et 220.000 aujourd’hui. La fraude à l’admission (51% selon une enquête) et aux prestations est importante ainsi que le trafic du Subutex, produit de substitution de l’héroïne. Les abus sont dénoncés par nombre de médecins. Les seules conditions requises pour obtenir l'AME sont : 3 mois de résidence en France et des ressources inférieures à 661/mois. La gauche a supprimé l’agrément préalable de la Sécu pour les traitements de plus de 15.000 en même temps que le droit d’accès de 30 euros.

La France peut également se permettre des croisades, soit disant pour la démocratie, en Afghanistan, en Lybie, en Syrie et probablement au Mali. En 2011, selon Hervé Morin ( !), la guerre en Afghanistan avait déjà coûté 600 millions d’euros et nous y avons laissé 91 morts et des centaines de blessés.

Tout ceci montre que la France sème à tous vents sans se soucier de ses réelles capacités de financement. Le résultat c’est que son PIB ne croit plus suffisamment pour alimenter les recettes fiscales. Le gouvernement se tourne majoritairement vers l’impôt et, en deux ans, une énorme augmentation de la pression fiscale sur les sociétés de +37,6% qui est de nature à freiner encore plus la croissance. Relativement ce qui pèse sur le consommateur (revenus et TVA) ne représente que +16,7% mais est aussi de nature à freiner la consommation intérieure en diminuant le pouvoir d’achat. Par contre le taux de  dépenses publiques reste stable 56,3% en 2012 et 2013 par rapport au PIB ce qui veut dire que sa valeur va augmenter de près de 1% en 2013.

Avec un déficit de 19,7% de ses recettes la France est encore loin de réaliser l’équilibre budgétaire. En effet, en période de croissance nulle, pour ne pas dire récessive, c’est une augmentation des recettes fiscales de 20,6% qu’il faut encore ajouter. Si la pression sur les entreprises ne peut plus être augmentée, c’est une augmentation de près de 30% qu’il faudra opérer sur l’ensemble revenus+TVA !

La France devrait se demander pourquoi la Suède, qui a un modèle social proche du nôtre, réussit à avoir une balance positive du commerce extérieur, un chômage plus faible, un déficit nul et une dette trois fois inférieure à la nôtre. On peut y trouver plusieurs raisons principales. Elle a rajusté son modèle social en le rendant plus efficace et plus protecteur du travailleur que du chômeur. En contrepartie elle a développé une structure performante d’aide au retour à l’emploi, une formation adaptée aux besoins et un niveau d’enseignement élevé. L’âge moyen de la retraite est à 66 ans pour 59 chez nous. Il faut ajouter qu’elle a joué sur sa monnaie, la couronne suédoise, en la dévaluant de 25% pendant la crise pour retrouver aujourd’hui son niveau antérieur… Mais cela est un sujet qui fâche le PS, le Centre et l’UMP, alors motus !

Sortir du culte de la dépense et des avantages acquis,

Uniformiser public et privé dans ses droits et ses devoirs,

Sortir d’un discours de lutte des classes entre ouvriers et patrons,

Sont un préalable pour remettre la France dans une acceptation moderne du travail.

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon