vendredi 19 octobre 2012

Plus de services publics, plus d’impôts, plus d’emprunts… la vie à crédit (suite et fin)

Doit-on se rassurer parce que nous ne sommes pas les seuls à vivre à crédit ? Sans doute si l’on regarde la plupart des pays européens qui font comme nous. Mais la zone euro est moins endettée que les États-Unis me direz-vous. Je vous l’accorde mais tous vivent grâce à la planche à billets. Il n’y a plus que trois semaines d’ici aux élections présidentielles américaines. Et s’il y a bien une chose que la Fed de Bernanke ne veut pas voir durant ces trois semaines, c’est une baisse du marché boursier. C’est pour cette raison que le QE3 (Quantitative Easing ou la planche à billets) a été mis en place. Bernanke sait que si les républicains gagnent, son emploi est en danger.


Hollande vend la fin de la crise, Obama la solidité du marché boursier et une pause dans le chômage. Tous deux cachent la réalité. La France se désindustrialise et les Etats-Unis aussi. Nous profitons tous du système… en imprimant de l’argent… et en prétendant que nous avons le contrôle de la situation. La France se distingue car elle croit, ou fait semblant de croire par idéologie, que la dépense publique est faite pour donner à chacun ce qu’il souhaite pour vivre mieux. Les riches doivent payer beaucoup, tant qu’il y en a, et la classe moyenne aussi parce qu’elle est plus nombreuse, corvéable et qu’elle ne se délocalise pas

Les riches ou tous ceux qui gagnent beaucoup d’argent sont en plus suspects d’avoir dépouillé les pauvres, l’argent gagné par eux est toujours mal acquis et les actionnaires ne sont que des pompes à fric. Je n’ai pas été surpris par le départ de Bernard Arnault… J’ai entendu dire que beaucoup de gens partent… mais ça a été un choc de lire dans Le Figaro tous les avantages qu’il y a à quitter le pays. On ne s’attend pas à ce qu’un grand journal national encourage les gens à émigrer.

Cette propension à recourir à l’impôt par une myriade de prétextes, comme la vignette, la justice sociale, l’impôt solidarité, la TIPP pour le réseau routier et les radars, est très française. A chaque fois une partie seulement de la collecte va au but qui lui est assigné, le reste va dans le tonneau des danaïdes de l’Etat. C’est ainsi que le français finit par avoir horreur des impôts qui ne cessent de fleurir sous des noms divers et augmentent sans cesse.

Il s’ensuit une dérive vers des comportements d’échappatoire à l’impôt comme le marché noir des particuliers et des commerçants, artisans, PME, qui est illicite mais qui n’est qu’une pâle copie des manœuvres financières des grands groupes qui agissent eux licitement. Beaucoup s’expriment ainsi : « Maintenant, à la moindre transaction, on vous suggère que le prix sera plus bas si vous payez en liquide. Notre femme de ménage. Autrefois, on lui donnait un chèque. Maintenant, elle veut du liquide. Et si on fait intervenir un plombier ou un couvreur… on finit par payer au moins une partie de la facture en liquide. C’est la seule manière d’avoir un prix raisonnable. »

D’autres disent aussi : « L’autre chose, c’est que les petits commerçants en ont tellement assez du système qu’ils veulent vous aider à tricher. Ils mettront un faux prix sur la facture. Ou ils feront tout bonnement une fausse facture. Ils demandent du cash. Ils vous diront même comment éviter de payer la TVA ». Le consensus se fait sur ces derniers propos : “Le problème, c’est que la classe dirigeante — Hollande et tous ses amis — n’a pas la moindre idée de ce qui fait vraiment marcher un pays. Ils n’ont jamais eu d’emploi dans le privé. Ils n’ont jamais dû équilibrer un budget ou payer un employé. Tout ça, c’est de la théorie et de l’idéologie, pour eux. Ils ont passé leur vie à l’abri du monde réel, obtenant leur argent du gouvernement ou d’un parti politique. Pas étonnant qu’ils n’aient pas la moindre idée de la manière dont une économie fonctionne”… Trop d’impôts, tue l’impôt et le pays se ruine.

Le travail n’est plus dans l’esprit de beaucoup, chez les jeunes en particulier, que le moyen de vivre. Donc il faut travailler le moins possible pour gagner le plus possible, c’est ça le bonheur. Avec cette idée qui est partie des 35 heures, que nous sommes le seul pays à avoir adopté, nous sommes en train de créer une partie de génération qui ne travaillera jamais. Un exemple parmi d ‘autres : « Saviez-vous que les ‘pervenches’ qui distribuent les contraventions à Paris ont droit à 12 semaines de vacances par an ? Et elles prennent aussi une semaine ou deux, en moyenne, de congés maladie. Elles ne travaillent donc pas au moins trois mois par an. »

Un maire témoigne : “Des millions de jeunes sont déjà sortis système. Ils font semblant de chercher un emploi. Ils touchent de l’argent parce qu’ils sont au chômage. Ou bien parce qu’ils se forment à un nouveau métier. Ou ils touchent de l’argent… je ne sais pas pourquoi. Et ils viennent dans ma ville. Je ne sais pas pourquoi. Ils n’y trouveront jamais d’emploi. Ils viennent et ils traînent. Parfois, ils fondent une famille.

Vous savez, la loi nous oblige à fournir un endroit propre et convenable pour ceux qui n’ont pas d’endroit où vivre. Mais ces gens le transforment en décharge. Ils n’en ont rien à faire. Ils sont en dehors de tout le système légal. Ils restent là toute la journée. Ils se droguent. Ils vous mentent. Il y a de quoi rire, parce qu’on sait qu’ils mentent, et ils savent qu’on sait… mais que faire ? Il y en a de plus en plus, des gens comme ça. Combien de temps est-ce que ça peut durer ? »

Jusqu’à la faillite puis la guerre civile !

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon