dimanche 9 septembre 2012

La France court vers 2013… à tombeau ouvert !

François Hollande va parler… pour dire quoi ? Je maîtrise la situation (on s‘endette toujours). J’ai demandé de la croissance (c’est écrit grâce à lui dans le nouveau traité européen…bravo… et en France par décret ?). Je veux de la justice sociale en taxant les riches (… avant qu’ils partent ?). J’honore ma priorité pour la jeunesse avec des emplois aidés dans le secteur public (pour dynamiser le secteur productif ?). Je redonne 1000 postes aux enseignants car l’investissement dans le domaine éducatif est primordial (le coût par élève sera ainsi beaucoup plus élevé qu’en Allemagne qui nous devance au classement PISA). Je crée une Banque nationale d’Investissement pour doper l’industrie (Banque nationale confiée au privé Lazard pour des industries en manque de motivation d’investissement). Je maîtrise l’insécurité avec 200 policiers supplémentaires (simple… il a suffit que la moitié du gouvernement réfléchisse après les 15 crimes à Marseille, les émeutes à Amiens, les agressions physiques, les milliers de voitures incendiées, les centaines de bâtiments publics vandalisés, les églises profanées)…


Non François Hollande ne plastronne plus, il va préparer l’opinion aux taxes et impôts nouveaux, aux réductions d’avantages fiscaux en tout genre. En 2012 il a surfé sur un budget préparé par les précédents en ajoutant de-ci de-là des friandises, pour les smicards et les travailleurs ayant une longue carrière professionnelle. Sous le couvert de la justice sociale il a fait de la communication politique à peu de frais. La baisse des taux d’emprunt à court terme lui permettra d’alléger un peu la dette mais sans combler les pertes d’une quasi-récession en cours.

Mais 2013 s’annonce sous les plus mauvais auspices. Sur le premier trimestre 2012, la dette s’est alourdie de 72,1 milliards alors que le déficit prévu pour 2012 a été voté à hauteur de 74,367 milliards, donc pour toute l’année. Elle va s’ajouter à la dette connue au 1er trimestre 2012 de 1789,4 milliards dont le remboursement ne représente pas moins de 6 années de travail des français. A la fin de l’année nous allons certainement dépasser les 90% du PIB. Nous sommes déjà le 20ème pays monde le plus endetté par rapport au PIB, juste un peu mieux que l’Egypte.

Nous sommes aussi le deuxième pays de l’OCDE en termes de pression fiscale avec 56% alors que celle-ci est de 45% en Allemagne. L’annonce de nouveaux impôts sera donc difficile à supporter par les consommateurs et par contrecoup par le secteur productif. L’accroissement du PIB pour 2012 est d’ores et déjà en dehors des prévisions du budget voté et les perspectives de croissance pour 2013 sont revues à la baisse et ne devraient pas dépasser les 0,5%. L’engagement de réduire le déficit à 3% ne peut être tenu qu’avec une pression fiscale très fortement augmentée. A titre d’information, 1% sur la TVA rapporte 1,5 milliard. Or il faut trouver au moins 33 milliards de recettes supplémentaires ou, si l’on veut rêver, d’économies des dépenses publiques.

Mais il y a plus grave, car c’est 600 milliards qu’il faut emprunter en 2013 dont 429 pour payer les emprunts arrivés à terme. Nous sommes donc suspendus aux agences de notation qui nous ont mis sous surveillance négative pour deux d’entre elles. Les facilités actuelles qui nous permettent d’emprunter, dues aux difficultés de nombreux pays d’Europe et à notre accrochage à l’Allemagne, peuvent nous quitter d’un moment à l’autre. Si l’on peut penser qu’il sera possible d’emprunter cette somme, le taux risque par contre d’augmenter rapidement et 1% de plus c’est 6 milliards nouveaux à trouver.

En panne de compétitivité, sous une lourde pression fiscale, fortement endettée, la France ne peut s’en sortir que par une réduction drastique des dépenses publiques au profit d’un allègement de la pression fiscale en particulier sur les charges sociales. Or cette voie est la plus difficile à réaliser pour nos gouvernements depuis plus de trente ans. Elle ne s’annonce pas plus pour 2013.

La seconde solution serait la remise en compétitivité en jouant sur la monnaie mais ceci est écarté… pour l’instant. Le dogme de l’euro nous paralyse toujours. Munis de cette corde au coup lestée des aides aux Etats en difficulté nous sommes entraînés vers le fond sans espoir de refaire surface. Notre seule consolation c’est de constater que nous coulons moins vite que d’autres.

Faut-il se réjouir de voir nos dirigeants européens constater que l’Europe est le continent le plus en panne de croissance  et continuer à enchaîner les peuples à un euro qui les conduit à la pauvreté ? Faut-il se réjouir de voir qu’après les « subprime », qui ont ruiné nombre d’américains et quelques banques, ce soit cette fois les Etats eux-mêmes qui se mettent en faillite ? Il faut chercher à qui profite le crime… c’est vite vu… aux politiques que l’euro porte au pouvoir national ou européen et aux banquiers. Les premiers peuvent dépenser plus et les seconds gagner plus.

La communication des gouvernants anesthésie les peuples

Le temps qu’on creuse leur tombeau

Avec leur argent !

Virons-les !
Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon

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