mercredi 29 août 2012

L’Islam à la conquête de l’Occident… (6ème partie)


Le monde islamique est divers et c’est sa seule faiblesse. L’opposition chiites, sunnites est la principale mais n’est pas la seule. Le conflit syrien en est une démonstration puisque nous avons affaire à un gouvernement syrien alaouite, variante du chiisme, contre une partie de son peuple incité et aidé par le sunnisme. C’est le point de faiblesse de l’idéologie islamique même s’il n’empêche nullement son expansion. Une épreuve de force est engagée entre les deux grandes tendances. Les sunnites sont soutenus par l’Arabie Saoudite et le Qatar, qui fournissent les moyens financiers. Son bras politique et religieux est les Frères Musulmans. Les chiites sont présents et soutenus par l’Iran  sur un axe Iran, Irak, Syrie, Liban. La rivalité entre les deux « califes » s’autoalimente du pétrole extrait.

Les deux tendances veulent rétablir un califat, c’est-à-dire une union derrière un Calife choisi par eux. Pour les sunnites, le lieu d’implantation de celui-ci est Jérusalem avant de le mettre à Rome. Pour l’instant ce sont les sunnites qui progressent politiquement. Les Frères Musulmans  s’installent en Tunisie, Lybie, Egypte et agissent sur la Syrie. Le plus important est l’arrivée du Frère Musulman Mohammed Morsi à la présidence de l’Égypte. Cette dernière a un rayonnement considérable sur le monde islamique.

Les Frères musulmans offrent une façade extérieure essentiellement religieuse à l’image de Tariq Ramadan. La confrérie a été créée en 1928 par Hassan al-Banna, le grand-père de Tariq Ramadan. Elle est la plus puissante et la plus influente organisation islamiste du monde arabe. Elle est à l'origine de la doctrine moderne de la guerre sainte (djihad). On retrouve ce dualisme qui perturbe tant la logique et la rationalité de notre civilisation occidentale.

Les Frères Musulmans agissent pacifiquement ou non. Selon les circonstances ils manipulent la prise de pouvoir politique ou le terrorisme mais l’objectif est le même, c’est l’islamisation du monde. Ils n’ont pas hésité à soutenir Al-Qaïda mais ils soutiennent aussi l’enseignement islamique et présentent l’Islam comme une religion de paix dans tout le monde occidental. L'Egyptien Ayman al-Zawahiri, numéro deux d'al-Qaida, est un ancien des Frères Musulmans qui a été emprisonné par Nasser. Le temps n’est pas un problème pour eux, ils avancent leurs pions et l’islamisation progresse par l’immigration, la conversion et la procréation dans toute l’Europe. Par ailleurs ils combattent toute déviance par rapport aux fondements du sunnisme, en rivalité parfois avec le wahhabisme, dans les pays à majorité musulmane ou les Etats arabes laïcs.

C’est la tactique de l’immigration de peuplement qui comprend plusieurs phases. La première qui est celle des premières arrivées dans un pays européen est celle de la juxtaposition sans problème à la population autochtone. La seconde est la phase essentiellement procréatrice avec une présence de plus en plus visible et une ghettoïsation qui permet de définir des territoires musulmans. Cette deuxième phase est en cours. Elle crée des zones d’exclusion de la population indigène, et développe des revendications religieuses. C’est le respect progressif de la charia imposé à une population permissive et la création des lieux de culte et d’enseignement du Coran.

Cette phase peut durer quelques dizaines d’années mais elle se conclue obligatoirement par une prise de poids politique telle que l’Islam devient religion d’État. La charia s’impose alors avec la dhimmitude ou la conversion imposée au peuple d’origine, ce dernier étant devenu minoritaire.

L’association des Frères Musulmans est une organisation panislamique dont la principale doctrine est une opposition qui peut être violente contre les Etats arabes laïcs. C’est ce qui se passe en Égypte où les Coptes sont maltraités et viennent de subir la première crucifixion. C’est aussi pourquoi ils interviennent en Syrie « diplomatiquement » et militairement par le biais de groupes terroristes radicaux venus de l’étranger.

Il faut enfin dire que l’objectif d’islamisation du monde rejoint en ce moment celui des Etats-Unis. Ceux-ci ont programmé, dès après le 11 septembre, une guerre contre la Libye, la Syrie et l’Iran de façon à établir une ceinture autour de l’expansion de la Russie vers les mers du Sud et de bloquer la Chine dans sa politique de phagocytage des ressources minières et pétrolières. On est en face d’une collusion d’intérêts qui se garde d’apparaître au grand jour, cachée dans ce but, facilement assimilable par la crédulité publique, du printemps arabe qui a remplacé pour la Libye et la Syrie celui de la lutte contre le terrorisme pour la guerre en Afghanistan.

C’est toujours ainsi que l’on justifie les guerres pour sécher les larmes des parents, qui enterrent leurs fils morts au champ d’honneur, et que l’on justifie d’aider des guerres civiles qui s’épuiseraient d’elles-mêmes faute d’argent, donc d’armes. Mais qu’on le veuille ou non, devant l’offensive du panislamisme, il s’agit bien d’un choc de civilisation qui renait d’une histoire de 1400 ans.

L’Islamisme peut être considéré comme l’extension, à l’ensemble du monde musulman, du mouvement des Frères musulmans qui est né au Proche-Orient. Sa doctrine est traditionaliste et dualiste. « L’Islam est dogme et culte, patrie et nationalité, religion et État, spiritualité et action, Coran et sabre ».

Au-delà de la compétition des États et de l'instrumentalisation du religieux par ceux-ci, la continuité du choc des civilisations ne fait aucun doute. Nous avons grandi dans l'écho sourd de chocs titanesques, de Poitiers en 732 à Navarin (bataille navale entre une flotte ottomane et une flotte franco-anglo-russe en 1827 ayant permis l'indépendance de la Grèce), en passant par les huit Croisades de 1095 à 1291, la chute de Constantinople en 1453 et le siège de Vienne en 1683. Une telle profondeur historique ne peut être évacuée par la négation des faits, sur le prétexte de l'intégration en Europe des immigrés musulmans ou de la Turquie.

"Dans la Tradition islamique indiscutée, deux aires géographiques sont à considérer : la maison de l'Islam et le monde des Infidèles. Soit encore, la géographie de la Vérité et la géographie des erreurs. Tant que la "Vérité" n'aura pas triomphé des erreurs, les deux mondes seront en guerre. C'est la raison pour laquelle la tradition islamique nomme le monde des Infidèles, la Maison de la Guerre." Aymeric Chauprade_Géopolitique

Quand on connaît les plans et vues de l’adversaire,

Quand leur cheval de Troie lance ses émissaires,

Le refuge est les lois et leur application

Et non de leur céder par des dérogations !

Claude Trouvé 

Coordonateur du MPF du Languedoc-Roussillon