dimanche 12 août 2012

Il nous reste la musique pour les mœurs et l’humour pour en sourire

La France est en vacances et ma plume est paresseuse. Le soleil, lui,  est de plomb, le bain ne rafraichit que quelques instants et l'atteinte des sommets nous trempe de sueur. Alors il nous reste la nuit et la voûte céleste zébrée de météorites, autant de signes révélateurs de la petitesse de notre condition humaine devant l’immensité de l’univers.

Dans le silence de la nuit, on prend alors conscience de la relativité des choses. E=mc² tombe des étoiles. L’humilité nous envahit dans un réflexe d’autodérision. C’est bien ainsi qu’il faut prendre les choses car nous ne faisons qu’un court passage dans l’histoire de notre pays et du monde. Dérision… un mot plein de sagesse que l’humour sait habilement magnifier dans le sourire qu’il nous arrache. Jean de La Fontaine en a été un grand-maître, peintre sans concession de nos travers et du pouvoir dans une représentation souvent bestiaire. La magistrale mise en lumière de la dérision et du ridicule en a fait une inoubliable leçon de morale pour petits et grands.

Il est encore des plumes qui savent toujours montrer que la nature humaine n’a pas changé et la décrire joliment à la manière de La Fontaine. On ne peut résister à la belle écriture, celle qui perpétue notre culture que l’on veut nous arracher dans des communications entre humains qui se rapprochent des onomatopées (Bing Bang Kiss Kiss). Place à l’humour d’un poète inconnu…

Voilà  plus de quatre ans qu'un coq en rien gaulois
Gouvernait sans partage et imposait sa loi.
Nombre de volatiles n'osaient le contredire
Bien  qu'il fut bas sur pattes, c'est le moins qu'on puisse  dire.
D'origine hongroise, ce coq trop  agité
Ne laissait à personne le soin de décider.
  
Oui mais dans quelques mois il faudrait  bien choisir
Un chef  pour la basse-cour. Qui allait-on élire ?
« On ne veut plus du coq, il nous a affamés
Gardant  le blé pour lui et pour tous ses poulets »
Disaient les pensionnaires de notre  basse-cour.
« Voyons un peu pour qui voter au premier tour.»
   
Trouver un prétendant n'était pas chose  aisée,
On le voulait plus grand, pas trop mou et racé.
Une faisane royale aux dernières élections
Avait  perdu des plumes dans cette confrontation,
D'ailleurs perdu aussi la confiance de ses  potes
Qui cherchaient quelqu'un d'autre pour battre le despote.

Un jars avait la côte, vieux mâle grisonnant ;
Dominer et niquer, tel était son passe-temps.
Partout, dans chaque recoin, on le voyait le  soir
Sauter toutes les oies, qu'elles soient blanches ou  noires.
« Pas question de le prendre, il pense trop à la chose.
Qu'il  aille se faire soigner, que nos oies se reposent »
 
Clamait un fier dindon venu droit de  Hollande
Qui  jurait d'exaucer jusqu'aux moindres demandes.
Il avait réussi à se débarrasser
D'une  grosse dinde chti qui voulait s'imposer
En cherchant le soutien des poules et des  faisanes
Par  l'interdit des œufs de plus de trente-cinq grammes.
 
Ce Dindon courtisait une cane colvert.
Migratrice, elle venait d'un pays où l'hiver
Est plus rude qu'en France et pour son  grand bonheur
Avait  mis hors combat un pigeon voyageur.
 
Au demeurant jolie, elle jugeait qu'il  fallait
Pour pouvoir l'emporter promettre aux poulets
Nourriture plus saine, une vie plus aisée,
Mais  sans OGM et blé labellisé.
Le Dindon disait oui mais en réalité
C'était juste pour lui prendre les voix qu'il  convoitait.
 
Et pour tout perturber, voila qu'un vieux  poulet
Qui avait trépassé, était ressuscité.
Prétextant qu'il avait ainsi côtoyé Dieu,
La  place de dirigeant, il appelait de ses vœux.
 
Ajoutez à ceux là une sorte de poule d'eau,
Une  espèce marine qui parlait fort et haut
Et voulait qu’Allah sorte de son poulailler
Mettre  les poules tête nue qui avaient immigré.  
« Elles viennent nous envahir et manger notre  blé
Si on les laisse faire, nos cous elles vont  plumer.
   
Renvoyons-les chez elles à coups de pieds  aux cul(te)s !»
Tels  étaient les propos de notre gallinule.
Il y en aura bien d'autres d'ici les  élections,
Candidats qui voudront susciter des passions,
   
Des paons et des canards essayant de faire croire
Que dans la basse-cour il faut reprendre espoir,
Que le bonheur est là, juste à portée de  patte.
Vous y croyez vraiment ? Mais que vous êtes tartes !

Après ce succulent pastiche on peut retrouver le sourire. Pour l'espérance et l'adoucissement des mœurs, je vous convie à un concert pas comme les autres dans l'Hymne à la Joie…


Ce moment de communication musicale est un signe que tout n’est pas perdu pour l’humanité mais…

"Si vous ne changez pas en vous-même,
Ne demandez pas que le monde change"

Claude Trouvé
Coordonnateur MPF du Languedoc-Roussillon