lundi 30 juillet 2012

L’Allemagne doute de l’euro et de la Grèce, les banquiers nous attendent.

L’Allemagne est la caution qui permet à la France d'emprunter à un taux qu'elle ne mérite pas. L’état de son opinion est le véritable baromètre des chances de survie de cette monnaie. Dimanche, un sondage Emnid, pour l'hebdomadaire Bild am Sonntag, nous indique que seuls 27% des Allemands pensent désormais que la situation économique est meilleure avec l'euro, mais pour 51% elle le serait sans l’euro (et 71% souhaiteraient que la Grèce sorte si elle renie ses promesses). C'est un tournant psychologique majeur dans cette crise. Les politiques allemands ne pourront continuer longtemps à soutenir les pays en difficulté sur un budget ou la croissance diminue dans un contexte mondial plutôt morose.

La première inquiétude vient de la Grèce qui se trouve au pied du mur. Les bailleurs de fonds (UE, BCE, FMI) sont actuellement en Grèce pour évaluer les progrès du gouvernement dans la conduite de ces réformes. Leur rapport déterminera si la Grèce recevra la prochaine tranche de 31,5 milliards d'euros du programme d'aide nécessaire pour maintenir son économie à flot. Les ministres allemands ne montrent pas sur ce point un grand optimisme. Il est fort à craindre que, sur le poids de l’opinion publique, l’Allemagne refuse tout effort supplémentaire sur son budget.

Le ministre allemand de l'Economie Philipp Roesler a estimé dans un entretien au journal qu'il y avait « des doutes considérables sur le fait que la Grèce tienne ses promesses de réformes. Aucune administration fiscale fonctionnelle n'a encore été mise en place. En outre, il n'y a eu pratiquement aucune avancée dans la privatisation des biens publics promise. » De son côté, le ministre allemand des Finances Wolfgang Schäuble, dans une interview à l'hebdomadaire Welt am Sonntag, a rappelé la position de Berlin, qui demande l'exécution des réformes à la lettre. "Le programme d'aide est déjà très accommodant. Il n'y a pas de place pour de nouvelles concessions".

La sortie de la Grèce de la zone euro serait la dernière chance de sauver l’euro après les déclarations de Mario Draghi et des deux principaux pays. Cette avalanche de déclarations dans le but de ne pas revivre le mois d’août 2011 ne résout pas grand-chose. Il est clair que l’Allemagne a donné sa bénédiction à la BCE pour intervenir massivement pendant ce mois de vacances… au diable les statuts de cet organisme qui le lui interdisent, nécessité fait loi.

Du côté américain la croissance et l’emploi ne vont pas bien à 100 jours des élections. La Fed se dirige vraisemblablement vers un Quantitative Easing QE3 pour soi-disant booster l’économie. On a vu ce qu’il est advenu des deux premiers… une quasi-stagnation de l’économie et une augmentation de la dette… autrement dit de l’argent parti en fumée. Les keynésiens, qui n’ont retenu de leur maître que ce qui les arrange, disent que cela n’a pas d’importance… pour les E.U… à voir !

On pourrait donc voir une offensive généralisée des banques centrales. La Banque d'Angleterre va mettre en place et éventuellement renforcer l'utilisation déjà annoncée de la planche à billets.

La Banque du Japon devrait intervenir sur le yen pour briser la ruée vers les devises refuges.
Et la Banque Centrale Européenne pourrait acheter, sauf si les taux baissent comme ils ont déjà baissé sur des simples déclarations, acheter de la dette espagnole et italienne.

A titre d’exemple de l’efficacité de ces mesures de rachat des emprunts d’Etat  à partie de rien, il est intéressant de regarder l’action de la Banque d’Angleterre. Son QE est de 375Mds£, soit 23,4% du PIB, avec la récente passe de 50Mds£ décidée en juillet, selon The Guardian. Résultat ? Un PIB en baisse de 0,7%, le pire score depuis 2009. Et le Royaume-Uni affiche le plus gros déficit d'Europe !
  
Il devient de plus en plus clair que notre avenir est entre les mains des banquiers et certains peuples européens sont en train de payer très cher pour permettre à ces banquiers de les dominer encore plus par l’argent. Des pays sont saignés à blanc comme la Grèce, mais elle n’est que l’un des premiers… après l’Islande. On parle peu de ce pays mais je vous invite à regarder cette vidéo, vous comprendrez qu’il y a une porte de sortie pour un peuple fier et courageux et quels sont les prédateurs.


"Deux choses sont infinies : l'univers et la bêtise humaine.

Mais en ce qui concerne l'univers,

Je n'en ai pas encore acquis la certitude absolue."

Albert Einstein

Claude Trouvé
Coordonnateur du MPF du Languedoc-Roussillon