mardi 15 mai 2012

Pour un gouvernement de salut public…

Le destin de la France va se jouer aux législatives de juin.

La gauche nous vante une Assemblée à gauche, soit le totalitarisme de gauche. On ne peut admettre que la gauche tue la démocratie en proposant une politique semblable à celle suivie jusqu’ici mais plus coûteuse.

Il devient probable que la France ne pourra honorer en 2013 les 3% de déficit budgétaire, règle qui a été approuvée en 2009. Vendredi Bruxelles va donner vendredi ses prévisions pour notre pays de3,9% de déficit. Si celui-ci maintient son chiffre de 3%, il devra le justifier dans des prévisions de croissance en baisse et des perspectives de dépenses supplémentaires. On ne voit pas comment cela pourrait être réalisé sans des coupes budgétaires et des impôts supplémentaires.

« La France, partie de très haut avec un déficit de 7,5 % du PIB en 2009, figure aussi parmi les pays qui ont le moins bien engagé leur atterrissage: 5,3 % en 2012, c'est-à-dire plus près de l'Espagne, du Portugal ou de la Grèce que de l'Allemagne (1 %), ou de l'Italie (2,1 %) d'après les prévisions de l'UE à l'automne. Avec Nicolas Sarkozy, «Paris a suivi une des trajectoires les plus faciles», reconnaît un haut responsable européen. La marche paraît d'autant plus haute à l'arrivée de François Hollande: il lui faudrait économiser l'équivalent de 2 points de PIB, soit 40 milliards d'euros, malgré les promesses électorales. »(Le Figaro)

De plus la France voit s’amonceler les nuages sur l’Europe. La Grèce est à l’agonie et son sortie de l’euro se prépare à Bruxelles, au FMI, dans les capitales étrangères et dans les banques. Christine Lagarde évoque la possibilité d’une « sortie ordonnée », c’est tout dire. François Baroin en quittant son ministère des Finances a en évalué à 50 milliards le coût pour la France. Le risque de contamination à l’ensemble des PIIGS n’est pas impossible.

 L’Espagne emprunte à plus de 6%, franchissant ainsi le seuil fatidique au-delà duquel le remboursement de la dette est très difficile. Les agences de notation ne vont pas manquer d’en tenir compte. De plus la récession s’aggrave ainsi que les mouvements sociaux… l’Espagne est réellement en danger. L’Italie subit un plan d’austérité beaucoup plus drastique que la France et sa croissance en fait les frais alors que le peuple commence à descendre dans la rue pour manifester. Le Portugal et l’Irlande sont aussi dans le collimateur et dans la récession. La croissance de l’UE est très ralentie même si l’Allemagne s’en tire encore bien mais jusqu’à quand ?

La France est dans la situation du cocher qui ne maîtrise plus son attelage de chevaux, qui galopent à hue et à dia, et qui croit encore éviter le précipice. Son salut ne tient plus qu’une seule décision, sauter à terre. C’est la décision difficile à prendre car la réception sera dure et dangereuse mais plus il attend plus la vitesse augmente et plus le saut est risqué. C’est l’attitude de la France encore actuellement.

Depuis 1974, date à laquelle notre dette a commencé à grossir, nos gouvernements de droite et de gauche ont dépensé l’argent public pour satisfaire les demandes des uns et des autres, souvent dans des buts électoraux. Le dernier président, qui a dû en plus faire face à la crise, l’a aggravée plus que les autres pour se ressaisir en fin de mandat. La France doit maintenant payer ses erreurs, ses trente-cinq heures, ses « croisades » inutiles, ses largesses à ceux qui se sont invités en France, légalement ou non, à la recherche d’un emploi improbable ou pour raison de santé ou par regroupement familial, ses taxations excessives de l’outil productif, son laxisme dans les dépenses de l’Etat, ses observatoires inutilement couteux… en bref son manque de gestion rigoureuse des deniers publics !

Dans une Europe de tous les dangers, il faut dire la vérité à nos concitoyens. La France a besoin d’un gouvernement de salut public, avant que le peuple ne descende dans la rue, et doit choisir une autre route que celle que l’attelage UMPS a suivi depuis 38 ans. Elle n’a pas besoin de révolutionnaires de droite ou de gauche mais elle a besoin d’assumer fermement son poids dans le monde en choisissant sa propre route et non celle que l’on a quasiment imposée jusqu’ici, voie sans issue pour la plupart des pays d’Europe. L’heure de dire quelle Europe veut la France a sonné, le peuple doit se prononcer et lui seul. Rien de durable ne peut se construire sans son assentiment.

Il faut écouter les indignés plus que les notables

Leur voix ne sera pas toujours « mezzo voce ».

La France a besoin de se rassembler

Et de briser les chaînes de l’euro

pour une autre route !
Claude Trouvé