mercredi 30 mai 2012

Le temps des promesses tiendra... jusqu’au 17 juin.

Le président a fait un discours normalement conforme à ses promesses électorales dans un flou artistique sauf en ce qui concerne la Syrie où les grands pays occidentaux s‘étaient mis d’accord sur une position commune. Le renvoi des ambassadeurs syriens s’est fait sans attendre les conclusions du rapport des observateurs de l’ONU, lesquels absoudraient le gouvernement syrien aux dernières nouvelles. Cette précipitation occidentale est devenue suspecte, aussi suspecte que la décision d’envoyer des armes à des rebelles contre un gouvernement légal qu’il soit dictatorial ou non.

On retrouve la volonté d’éviction de toutes les dictatures ou régimes forts qui sont peu manipulables au gré de la stratégie américaine. Celle-ci est toujours la stratégie d’éviction de la Russie et de la Chine hors des zones de production des denrées énergétiques et minières. La Russie ayant sur la méditerranée un seul port d’accueil permanent pour ses navires de guerre, on voit mal celle-ci céder sur un point capital de sa stratégie depuis le temps des tsars !

La promesse de continuer la pression sur la Syrie est donc tenue et Bernard Henry-Lévy réapparaît en chantre de la démocratie occidentale, directement applicable à des peuples qui n’ont aucune idée des dangers de sa pratique sans y être progressivement formés. Tout cela ne peut qu’aboutir à un conflit d’ampleur mondiale si l’on continue sur la voie entreprise.

La promesse sur le retrait des troupes de l’Afghanistan ne demande qu’un effort de logistique puisqu’il était déjà prévu mais plus lentement. Nous ne disposons pas de moyens opérationnels pour effectuer un retrait rapide. Il nous faut des avions porteurs que nous n’avons pas et négocier des voies de passage au Pakistan. Il faudra sans doute plus de temps et d’argent que l’en veut bien nous dire. Peu importe, la promesse est tenue… aujourd’hui.

Mais le temps des promesses de dépenses a sombré aujourd’hui déjà dans le rapport de la Cour des Comptes qui annonce que, sans nouvelles mesures de réduction des dépenses, nous ne pourrons pas tenir nos engagements de réduction de la dette. Devant une croissance insuffisante, le président va devoir revoir sa copie. Mais la Commission de Bruxelles tance littéralement la France qui ne prend ni les mesures d’austérité suffisantes ni les bonnes mesures de relance de la croissance. Cela fait beaucoup pour un seul homme qui a tendance à penser que les choses s’arrangent toutes seules.

En plus notre président a une façon assez particulière d’évaluer ses dépenses de déplacement pour apparaître un homme « normal ». L’économie de deux avions sur son trajet Paris-Bruxelles n’est en fait que d’un car en cas de déplacement terrestre, un avion de secours doit toujours être affecté et fait le déplacement au cas où… En plus tout son parcours terrestre doit être sécurisé en particulier sur tous les ponts et localités traversées. Bref le coût total n’a pas été fait visiblement. Ces promesses d’économie ne sont que de la communication.

Alors que l’Europe du sud prend l’eau et que la France se fait tancer, le président réaffirme aux français, droit dans les yeux, qu’il va tenir ses promesses des présidentielles… le temps d’une nouvelle campagne électorale.

La seule promesse qu’il serait sûr de tenir

C’est celle d’années difficiles

Dont on ne peut sortir tant qu'on n’a pas la recette.
Claude Trouvé
Candidat aux législatives 2012 dans la 5ème circonscription de l’Hérault