mercredi 23 mai 2012

La Grèce nous renvoie l’image de ce qui nous attend.

J’aurais aimé vous entretenir d’un autre sujet que celui de cette Europe du sud qui franchit de plus en plus vite les étapes qui mènent à la faillite. Mais l’actualité devient brûlante. Les gens que je contacte durant cette campagne électorale montrent une inquiétude grandissante en particulier ceux qui sont des acteurs attentifs et concernés directement par la santé économique de notre pays, les commerçants, les PME, les professions libérales, les paysans et les retraités.

Cette inquiétude contraste encore avec le discours des fonctionnaires qui, dans l’ensemble, se réjouissent de l’arrivée d’un nouveau gouvernement. Ils restent dans l’espoir du changement et du confort des postes d’état assurés pour la durée de leur vie professionnelle. Cela se comprend de travailleurs qui se sentent (ou se croient) à l’abri. On me dit pourtant que certaines catégories d’entre eux sont payées avec retard. 

Cette population reste dans une douce illusion du pouvoir que peut avoir le nouveau gouvernement sur le cours des choses alors que les dogmes qui les meuvent sont les mêmes que ceux des précédents et aboutiront aux mêmes résultats.  Comme le disait Einstein, une expérience peut ne pas donner les résultats attendus mais la bêtise est de croire qu’en la recommençant elle va donner des résultats différents.

Au cours de ces deux dernières années, mus par l'angoisse, les Grecs ont retiré la somme nette de 72 milliards d'euros du système bancaire -- soit près d'un tiers du total des dépôts bancaires court terme. Il se murmure même que les retraits se sont accélérés ces derniers jours, alors que la possibilité "inimaginable" que la Grèce puisse sortir du bloc de l'euro devient de plus en plus imaginable.

Qui pourrait leur reprocher quand ils pressentent que demain leur argent peut ne plus rien valoir puisque la situation de leur pays et d’une partie de l’Europe s’aggrave chaque jour. Ils le retirent avant qu’on leur transforme leur avoir en drachmes qui ne vaudront plus rien ou si peu. Mais le domino Grèce pousse celui de l’Espagne.

« Les Espagnols, tout aussi angoissés, font également la queue pour retirer leurs euros du système bancaire. Ils ne sont pas les seuls : beaucoup d'investisseurs obligataires se comportent de même : ils écoulent à bas prix les obligations de l'Etat espagnol et/ou achètent des assurances contre un défaut du gouvernement espagnol. » (Chronique Agora)

L'attisement des troubles en Grèce, interfère sur le  marché obligataire espagnol alors qu’il est connu que l’Espagne a des difficultés budgétaires.

Le graphique ci-joint montre clairement l’accélération des évènements pour ce pays qui, avec le Portugal, est le plus menacé à court terme. On voit en plus que l’augmentation des CDS croît encore plus vite que le rendement des obligations, ce qui traduit une accélération de la perte de confiance des assureurs. Le défaut de l’Espagne est considéré comme de plus en plus probable.

Aucun des problèmes qui frappent l’Europe, et en particulier celle du Sud, n’est résolu. A force de n’apporter aucune solution aux vrais problèmes, le risque grandissant de désintégration a poussé la BCE a sorti le LTRO de son chapeau. Elle a envoyé une masse énorme de liquidités mise à la disposition des banques qui ont fait sourire les marchés pendant… trois mois et le soufflet est retombé au même point boursier qu’avant. Le plus drôle, si j’ose dire, c’est que vu les menaces qui pèsent sur l’Italie, le Portugal, l’Espagne, les banques ont préféré prendre des obligations de la BCE. Ce qui veut dire retour à l’envoyeur… 

Faudra-t-il que les français se ruent sur les banques,

Comme les grecs et les espagnols,

Pour que les prédictions et les solutions

Du Mouvement Pour la France soient entendues ?

Claude Trouvé
Candidat dans la 5ème circonscription de l’Hérault