vendredi 20 avril 2012

Voter ou non ? Mais pour qui ?

Les français n’ont jamais été dans une telle indécision sur leurs intentions de vote. Jamais autant de français n’auront hésité entre l’abstention, le vote blanc et le vote pour un candidat. Jamais sans doute, il n’y aura autant d’électeurs qui, dans l’isoloir, glisseront leur bulletin dans l’enveloppe avec hésitation et dans l’appréhension de ne pas avoir fait le bon choix. C’est déjà le premier résultat d’une campagne qui n’a pas permis de parler du vrai défit devant lequel se trouve la France.

Le MPF de Philippe De Villiers n’est pas présent dans cette campagne et se réserve pour les législatives. Cela lui permet d’avoir un regard serein sur l’ensemble des candidats présents dans cette élection. Nous mesurons l’angoisse des français devant une situation de leur pays qu’ils perçoivent confusément mais qu’on leur présente à travers le prisme déformant des partis au pouvoir depuis trente ans. Quinze ans de gouvernement de gauche et seize ans de gouvernement de droite nous ont amené à une dette insupportable de 1700 milliards et à engloutir plus de 80% de nos impôts sur le revenu dans le paiement des intérêts de la dette.

Oui la France est en danger parce que l’on ne peut pas continuer avec une balance des paiements qui se détériore d’année en année. La balance des paiements c’est le solde de toutes nos transactions internationales, c’est le bilan des flux d’argent entrants et sortants de notre pays. C’est comme notre différence entre les dépenses et les recettes dans notre budget familial. La France a une balance des paiements déficitaire de 43 milliards d’euros en 2011 soit 86% des intérêts annuels de remboursement de la dette et près de 16% des recettes fiscales. Dans la même année l’Allemagne affichait un excédent de 147,7 milliards d’euros ! Cet écart de plus de 190 milliards entre les deux pays fait toute la différence de nos économies.

Plus l’Allemagne se nourrit du fonctionnement de la zone euro avec la France pour principal client, plus nous nous appauvrissons. L’Allemagne s’appuie sur les pays de l’est à bas salaires et développe des industries dans des secteurs où elle vend facilement, principalement dans la zone euro. Il nous faut sortir de ce piège infernal dans lequel nous nous sommes volontairement mis.

Alors que nous propose la gauche de la gauche ? La dictature prolétarienne, l’ouverture sans limite à l’immigration clandestine ou non sur les slogans de « il faut prendre l’argent chez les riches et nationaliser les banques » et de « Le racisme est le facteur de fracture sociale qu’il faut réduire ». Si la diminution des inégalités, de quelque sorte qu’elle soit, est souhaitable, tout est dans les causes à inventorier et dans les remèdes à y apporter.

Le premier mal est la diminution de l’emploi. Celui-là se traite par la compétitivité et la reconquête de parts de marché. Elle se traite aussi par de grands programmes structurels redonnant soit de nouveaux marchés soit améliorant la compétitivité ou les deux à la fois. L’augmentation des salaires ne peut être que la participation au bénéfice de la croissance, encore faut-il que les conditions de celle-ci en soient créées. Pour ce qui est de l’immigration, le premier aspect est l’assimilation des nouveaux arrivants. Elle est liée au flux d’entrée, à notre capacité d’assimilation et à la difficulté d’intégrer chaque culture importée.

On ne peut occulter le fait que la culture musulmane est plus difficilement assimilable dans la mesure où la charia, lois instituant l’inséparabilité du temporel et du spirituel, défie les lois de la république et la laïcité. Le second aspect est l’aspect économique. On peut difficilement nier que dans un pays où 5 millions de personnes sont au chômage total ou partiel, l’arrivée d’immigrés complique le problème. Par ailleurs l’arrivée d’individus en majorité sans qualification fait qu’ils nourrissent, plus que d’autres, le chômage et les charges sociales.

La gauche ne promet pas grand-chose de nouveau si ce n’est son credo habituel de l’augmentation des fonctionnaires qui forment la plus grande partie de son électorat. Elle mise sur la diminution de la dette à base principalement d’augmentation des impôts dont des charges sur les entreprises. La croissance par la demande intérieure n’a de sens que lorsque l’on a jugulé le déficit de notre commerce extérieur. Par ailleurs son action sur l’UE ne peut être plus efficace que celle du gouvernement de droite car elle a aussi signé ou adoubé les traités qui nous lient à elle.

Par les partis de gauche on ne peut espérer quoi que ce soit pour éviter l’abîme qui s’ouvre devant nous, c’est le premier constat qui s’impose à l’observateur qui ne regarde pas son intérêt personnel immédiat mais celui de la France à moyen terme. On ne peut voter à gauche que sous deux conditions. La première c’est que l’on a toujours voté à gauche et que l’on ne veut pas en savoir plus. La deuxième c’est que l'on prend conscience que depuis trente ans nous sommes mal gouvernés et que celui qui doit payer les pots cassés c’est Sarkozy. C’est la sanction personnelle à la hauteur des espérances qu’il a soulevées, des promesses non tenues, des « bling-blings », des contradictions de son action.

La crise est passée par là, la France l’a traversée comme elle a pu dans le cadre des traités et de la monnaie. Elle n’en ressort guère mieux que l’Italie et l’Espagne sur ses perspectives d’avenir. Elle reste engluée dans une zone euro, sujet mondial d’inquiétude où l’Allemagne et quelques pays du nord ont su tirer leur épingle du jeu aux dépens des autres. Sarkozy a creusé la dette pour adoucir l’impact de la crise en repoussant le prix à payer sur la réduction des dépenses de l’Etat et sur un nécessaire effort national de la population.

Il faut repartir sur d’autres bases ce n’est donc pas le vote à gauche qui est la solution. Il faut que la droite comprenne que la solution pour la France est ailleurs que dans l’UE telle qu’elle est bâtie. Pour ce premier tour c’est donc tous ceux qui ouvrent des perspectives nouvelles qui doivent retenir notre attention. Le choix est restreint mais il existe et ils représentent la dynamique de la France, son envie de survivre et de rebâtir un avenir meilleur. Ils vont obliger la droite à repenser la politique de la France dans le contexte européen et mondial. Il faut repenser la mondialisation, il faut repenser une politique d’austérité basée sur les économies de l’Etat plutôt que sur les taxes et impôts nouveaux. Il faut redonner des perspectives d’avenir à un peuple angoissé.

Mais votez, votez pour un vrai changement après trente ans de mauvaise gestion bipartite ! S'abstenir ou voter blanc c'est prendre le risque de voir un président, un gouvernement, un Sénat, la très grande majorité des régions et des départements, puis sans doute une Assemblée Nationale, tous inféodés à la gauche. Être totalement gouvernés par un parti unique, ce n'est plus la démocratie, c'est une dictature.

Repenser l’avenir au risque de se tromper

Est préférable à se consumer

Dans des recettes qui ont failli.

Claude Trouvé