jeudi 19 avril 2012

Mélenchon-Aubry-Hollande, un trio explosif…

L’heure du choix est arrivée et, pour beaucoup d’entre nous, c’est choisir dans un brouillard épais où chacun a l’impression d’être dans le domaine du non-dit, tant l’avenir s’annonce sombre. La banque d’Amérique vient d’estimer, à tort ou à raison, que la France est deuxième dans les pays à risque derrière l’Espagne. Vrai ou non ceci reflète l’attitude des milieux financiers dont, qu’on le veuille ou non, nous avons besoin.

Il faut se mettre dans la perspective d’une victoire de François Hollande et des conséquences que cela entraîne pour orienter notre choix. Il faut d’abord constater que nous sommes de moins en moins indépendants des décisions de l’UE. Or celle-ci vient récemment d’inviter les nations européennes à abaisser les charges sociales. A contrario Mélenchon et Hollande veulent les augmenter en particulier sur les 2,5 millions de professions artisanales, commerçantes et libérales pour 1,7 à 2 milliards par an. Ces professions sont les premiers employeurs français et cette augmentation ne peut qu’aggraver le chômage et faciliter les importations des pays à bas salaires. 

L’UE estime que « la mobilité du travail n’est pas suffisante en Europe ». Hollande ne s’y oppose pas. On voit déjà les dégâts que cela procure dans le secteur des transports. De plus en plus de chauffeurs de Pologne et de l’Europe de l’est se substituent aux chauffeurs français pour des salaires à moitié prix mais très supérieurs à ceux de leur pays. Ceci entraîne, non seulement du chômage mais une baisse corrélative des salaires de cette profession pour tous. 

Plus précisément la Commissaire Laszlo Ando exerce depuis le 17 février une pression sur 9 gouvernements européens (Belgique, Allemagne, France, Luxembourg, Pays-Bas, Malte, Royaume-Uni, Irlande, Autriche) pour l’emploi de travailleurs venant de Bulgarie et de Roumanie. C’est le retour de la directive Bolkestein, des plombiers polonais, avec accès à la fonction publique. Nous sommes dans la période de restriction de 7 ans qui se termine au 1er janvier 2014. Hollande lui ne s’y opposera pas au nom de la liberté de libre circulation qu’il a approuvée.

Ce n’est pas tout. La Commission Européenne estime que le SMIC est trop élevé en France et freine sa compétitivité économique. Hollande propose de le relever de 0,1 à 0,2% en plus de l’indexation. Ceci a forcément un effet sur toute l’échelle des salaires. Nous sommes déjà l’un des trois pays européens où le SMIC est le plus élevé, est-ce raisonnable d’agrandir l’écart ?

Mais là Mélenchon, dont le poids sera important dans les décisions d’un gouvernement de gauche par ses représentants à des postes ministériels, a une toute autre approche encore plus déraisonnable. Il veut un SMIC européen. Comment peut-on imaginer qu’une Europe, malade dans le monde économique, pourrait supporter un SMIC calé sur les meilleures valeurs européennes de celui-ci ? Le nivellement, sous la pression des lobbies financiers, ne peut que produire un SMIC européen très dévalué par rapport au SMIC français soit 600 à 700 euros/mois.

Mais ce trio se caractérise par l’augmentation des prélèvements obligatoires avec une augmentation de 1,8 point sur 5 ans soit 46,9% en 2017 ce qui serait un record historique selon le Figaro du 05/04/12. Le poids relatif au PIB des salaires des fonctionnaires est un des plus élevés de l’UE et l’accroissement de ceux-ci découle en grande partie de l’augmentation des fonctionnaires des collectivités territoriales, tenues en très grande majorité par des socialistes. Ce n’est pas ainsi que la charge des dépenses d’Etat va se réduire, et la dette ne peut que s’aggraver ou bien le citoyen sera mis sous le pressoir… en attendant la croissance comme on prie pour que la pluie tombe !  

Mais c’est dans le domaine de l’immigration que ce trio, Mélenchon en tête, marque une nouvelle avancée dans l’arrivée du flux migratoire et dans son traitement privilégié. Nous allons en reparler avant dimanche. Ces débats pour l’élection présidentielle ont occulté le vrai débat qui n’est plus ni de gauche ni de droite comme on le voit dans la répartition de la classe ouvrière entre Mélenchon et Le Pen. Il est dans un vrai choix de société. Les sujets classiques de niveau de vie, de sécurité, d’emploi, qui émaillent traditionnellement les débats, ont fleuri comme si le monde n’avait pas changé. Or nous sommes devant un véritable choix de société tant en ce qui concerne le fonctionnement de l’Europe, ses pouvoirs, ses limites, son organisation, que sur la culture, la population que nous pouvons accueillir en France sans nous y dissoudre.

Cette campagne électorale est ratée. La voix n’est pas donnée au peuple pour qu’il s’autodétermine, ce qui revient à une confiscation de la liberté d’expression par ceux qui sont censés les représenter. Ne soyons pas étonnés si l’abstentionnisme fleurit et si on vote plus contre que pour.

La soumission à une dictature prolétarienne et à celle des puissances financières

Va plonger la France dans une période d’affaiblissement et d’appauvrissement.

Nous allons devoir nous battre pour choisir notre destin

et garder notre identité.

Claude Trouvé