vendredi 27 avril 2012

Le chômage est-il un mal français ou européen ?

Les chiffres du chômage pour le premier trimestre 2012 viennent de tomber. En France métropolitaine ils ont augmenté en mars pour le onzième mois consécutif, pour atteindre 2,884 millions de personnes. En incluant les personnes exerçant une activité réduite (catégorie A +, B et C), ce sont 4,309 millions de personnes qui cherchaient un travail fin mars, soit une hausse de 30.700 demandeurs d'emploi (+ 0,7 % sur un mois). Outre-mer compris, 4,582 millions de demandeurs d'emploi étaient recensés, sans activité ou avec activité réduite.

Le président-sortant est attaqué pour avoir augmenté le chômage durant son mandat. Effectivement le chômage est passé de 8,4% en 2007 à 9,8% en 2010. Après une légère baisse en 2008, il a cru depuis 2009 en réponse à la crise qui a frappé l’Europe. Il faut toutefois noter qu’il était de 10,0% en février 2012 alors qu’on notait 10,2% dans l’UE et 10,8% dans la zone euro. Il est donc faux de dire que Sarkozy est responsable de l’augmentation du chômage. La France fait légèrement mieux que la moyenne des pays européens.

Il est plus intéressant de regarder le taux d’emploi qui prend en compte le travail à temps partiel et de se comparer aux autres pays proches de nous. Sur le graphique ci-contre on constate que le taux d’emploi de la France suit exactement le taux moyen de l’UE ! Les écarts entre les pays sont évidemment très grands. Ce taux voisine les 75% aux Pays-Bas et n’est qu’un peu plus de 55% en Italie.

On note que le taux d’emploi en France a peu varié depuis 2008 alors qu’il est en constante augmentation en Allemagne et en passe de rejoindre celui des Pays-Bas. Si l’on élargit notre vue sur l’ensemble des pays de l’Europe, on constate que la France arrive en 13ème position sur les 27 pays de l’UE. Il est infondé de dire que Sarkozy a failli sur le chômage. On peut dire seulement que le chômage a évolué comme la moyenne des pays européens sans plus. Ce n’est ni un cri de victoire, ni un constat d’échec.

Si l’Espagne s’enfonce dans le chômage avec 24,4% en mars 2012, l’Italie se signale par un taux d’emploi très bas. Taux d’emploi et taux de chômage sont les deux marqueurs les plus significatifs de la santé d’un pays. On peut ainsi noter que la Suisse, avec un taux d’emploi de 80%, montre un dynamisme que seules l’Islande et la Norvège peuvent lui contester. Ces trois pays ne sont pas dans l’UE en 2010 et ont la maîtrise de leur monnaie. Si on ajoute le Danemark et la Suède qui ont aussi la maîtrise de leur monnaie, on a cinq des six pays ayant le plus fort taux d’emploi européen. Sans être une démonstration du poids bénéfique de la maîtrise de la monnaie, on constate que c’est loin d’être un handicap !

Il est une évidence que nos candidats oublient, c’est que les mesures d’accompagnement du chômage, de formation ne font que retarder les échéances ou atténuer l’impact du chômage. La relance de l’activité est le seul vrai remède et le monde industriel n’attend que la simplification des charges administratives, les facilités d’entreprendre, d’investir et d’innover, dans la flexibilité et la liberté d’emploi et de licenciement. Moins l’Etat sera interventionniste, paperassier et collecteur d'impôts et taxes, plus le monde industriel, libéral et artisanal saura retrouver les voies du succès. Le malheur, c’est que les politiques croient toujours que c’est eux qui ont la solution, il ne leur suffit pas d’assumer leurs pouvoirs régaliens et de protecteur des plus faibles.

Pour faire baisser le chômage

Il faut d’abord créer de l’emploi, du « vrai » emploi.

Le reste est un pansement sur une jambe de bois.
Claude Trouvé