lundi 23 avril 2012

La faillite qui s’avance doit faire avancer des idées neuves !

La France est inévitablement sur un chemin qui ressemble à celui de l’Espagne. Le constat implacable de l’impuissance du monde politique va éclater au grand jour. La faillite est consommée en Grèce qui est un pays sous perfusion. Elle rôde déjà au Portugal, en Espagne, en Irlande et en Italie. Les Pays-Bas sont en crise avant les élections et refusent l’austérité imposée par Bruxelles.  Aucun des deux candidats à la présidence française n’a la formule magique qui peut permettre à la France de renouer avec la croissance tout en jugulant la dette. Les gouvernements de Droite et de Gauche ont failli. Depuis 1974 (élection de Giscard D’Estaing) à aujourd’hui, la dette française est passée de 21,1% du PIB à 87,4%.

Pourquoi l’Europe, où les principaux pays sont liés par l’euro, est-elle le sujet d’inquiétude de l’économie mondiale ?

C’est cela la bonne question à poser ! Peut-on avoir une monnaie avant d’avoir une nation détenant les pouvoirs régaliens ? L’euro a voulu réussir ce tour de force pour la première fois dans l’histoire de l’humanité. Les peuples de l’euro vont constater les uns après les autres que c’est raté.

« J'ai toujours considéré qu'une monnaie unique devrait être et ne pouvait être que le parachèvement de la réalisation d'une Union Economique et que de ce point de vue la création de l'Euro a été prématurée. » (Maurice Allais prix Nobel d'Economie)

Il faut tout reprendre à la base et refaire une Constitution Européenne où la démocratie et le libre choix des peuples de leur destin est clairement affiché. Voici ce qu’en dit Maurice Allais :

« Pour moi l'Organisation politique de l'ensemble des pays européens doit reposer sur une Confédération d'Etats souverains .

Cette Confédération doit reposer sur une Charte Confédérale, précisant limitativement les droits transférés à l'Autorité Confédérale et les modalités générales d'exercice de ces droits, l'application de cette Charte devant être entendue dans son sens le plus restrictif.

Cette Charte doit être rédigée par une Assemblée Confédérale et être approuvée par référendum le même jour dans tous les Etats membres de la Confédération européenne à une majorité qualifiée dans chaque Etat.

En fait, l'existence d'un "déficit démocratique" dont on se plaint tant ne résulte que de l'absence d'institutions démocratiques appropriées. Ce sont les peuples eux-mêmes qui doivent décider et rester maîtres de leur avenir.

Ceci étant, avec les pays de l’Europe du Sud, la France va vers la faillite car elle est en train de passer le point de non-retour. Il ne suffit pas de critiquer la politique de la BCE qui ne se contente que de limiter l’inflation, conformément à ses statuts, et qui ne crée pas de la monnaie pour la croissance. Elle l’a pourtant fait « à la marge », selon Angela Merkel mais la BCE ne veut plus sortir de son rôle.
« Les difficultés que nous rencontrons ne proviennent pas de la politique monétaire de la Banque Centrale Européenne mais de la politique de libre échangisme de l'Organisation de Bruxelles. » (Maurice Allais)

On constate une diminution des exportations de la Zone Euro et une augmentation de ses importations. Mais selon Maurice Allais « cet effet n'existe qu'en l'absence de toute protection tarifaire ou contingentaire de la Zone Euro et il ne pourrait être supprimé qu 'à la suite d'une profonde réforme du système monétaire international. »

Il faut sauver l’euro maintenant qu’il existe et a pris son poids dans les échanges internationaux. Il peut, devant l’affaiblissement prévisible du dollar comme monnaie de référence,  participer à un panier de monnaies qui peuvent être la nouvelle monnaie de référence mondiale. Mais il faut tenir compte de l’écart qui s’est agrandi entre les pays du Nord et du Sud de l’Europe. La monnaie unique doit devenir une monnaie commune liée d’une façon souple aux monnaies nationales et dont la valeur est déterminée à partir d’un panier de monnaies européennes, c’est ce que l’on a appelé le Serpent monétaire. La monnaie unique, l’euro actuel,  ne peut être que le résultat ultime du rapprochement de tous les pays sur une base d’égalité socio-économique et environnementale.

Trois idées fondamentales pour éviter les faillites des États :

Rebâtir l’Europe démocratique et confédérale

Donner aux pays une monnaie commune et non unique
Permettant aux plus pauvres de recoller au peloton de tête

Appliquer une politique tarifaire ou contingentaire
Sur les échanges internationaux.

Claude Trouvé