mardi 24 avril 2012

Hollande va s’atomiser sur le mur de la dette !

Pourquoi Hollande, pourquoi lui spécialement ?

La dette est là et frappera les deux prétendants à la présidence du pays. Les deux ont mis en cause la BCE mais selon Agefi  « La réactivation du programme de rachat (des obligations pourries) par la BCE ne réglera rien ». Mais Hollande veut que l’on introduise de la croissance dans les traités, comme s’il suffisait d’écrire cela pour l’obtenir. Selon les Echos « L’ennui est que la zone euro dispose d’une stratégie d’austérité mais d’aucune stratégie de croissance. »

Les élections présidentielles françaises ne doivent pas nous rendre myopes : la crise européenne continue. Les taux d’emprunt de l’Espagne ont dépassé 7% la semaine dernière. Des dettes se sont amoncelées sur un pari de croissance future. Ce pari (stupide et dangereux pour des pays vieillissants à dépenses sociales déjà très élevées) est perdu. Il ne reste que les dettes sans la croissance. Les dettes sont tellement monstrueuses que l’austérité budgétaire ne peut les résorber. « Imprimer de l’argent n’est pas la panacée », rappelle L’Agefi. Comme le dénonce le quotidien suisse Le Temps, « la France n’a jamais seulement initié le premier pas de l’austérité. »

Il y a, chez Hollande, un autre engagement qui va atomiser son programme. Déjà Jospin, pour récupérer les voix écologistes, avait fait arrêter Superphénix, fleuron de l’avancée technologique française qui garantissait l’avenir énergétique de la France et sa suprématie mondiale dans ce domaine. Ce fut un énorme gâchis pour la science et un énorme gâchis financier qui nous a obligés à rembourser nos partenaires italiens en particulier. Hollande réédite dans le domaine du nucléaire.

Le programme socialiste prévoit de mettre un coup d’arrêt au nucléaire. On peut glaner quelques voies en prétendant démolir des chaudières radioactives, puisque c’est sale – beurk… Le cours d’EDF a donc plongé de 27% depuis la signature de l’accord entre le Parti socialiste et les écologistes en novembre 2011. « La capitalisation d’EDF représente tout juste la moitié de la valeurs d’actifs estimée du parc de centrale nucléaire françaises » rapporte L’Agefi.

« Mais avons-nous seulement les moyens d’arrêter le nucléaire alors que les prix du pétrole sont à leur sommet et que les importations pétrolières plombent notre balance commerciale ? Cette question n’effleure pas les candidats à la direction du pays. Selon Crédit Suisse, si EDF devait réduire de 75% à 52% sa part de nucléaire, il devrait acheter sur le marché environ 130 térawattheures auprès de concurrents, soit un budget de 7 Mds€ par an aux cours actuels de l’électricité (source : Les Echos N°2105). Or réduire la part du nucléaire de 75% à 50% coûterait à la France 60 milliards d’euros, selon The Wall Street Journal du 10 novembre 2011. Là, il s’agit d’un chiffrage global, coûts industriels compris. » (Simone Wapler)
Malgré le beau discours d’Eva Joly, il est faux de croire que l’on va trouver des emplois de remplacement avec les énergies renouvelables. La casse en emplois sera très lourde car les centrales nucléaires et leurs sous-traitants emploient du monde – beaucoup de monde. La dépense supplémentaire est incontournable. En effet soit on achète de l'électricité à l’étranger soit on a mis en place des énergies renouvelables fournissant un courant au moins deux ou trois plus cher.
C’est bien beau de vouloir une France industrielle, mais tout a un revers. Côté énergies de remplacement, les fameuses énergies vertes, il semblerait que ce ne soit pas le fabuleux gisement de croissance qu’on nous vante. Selon l’institut allemand, « les énergies renouvelables demandent beaucoup de capital mais moins de main d’œuvre que les énergies conventionnelles » nous indique Les Echos qui consacre une grande page à l’expérience allemande (qui continue d’ailleurs à nous acheter de l’électricité nucléaire)...
Si les allemands le disent ce doit être vrai puisqu’ils se retirent du nucléaire sous la pression écologique. Personne n’évoque comment combler le trou. On s’endette ou on fait payer industrie et particuliers. Est-ce le moment quand la dette explose ?
On constate que la France se drape dans de grands principes qui font fi de la réalité du monde d’aujourd’hui, principes qui deviennent alors mortifères. On brade le nucléaire à prix d’or au nom du sauvetage de la planète (lui qui n’émet pas de CO²) et de la sécurité industrielle (mieux assurée par le nucléaire que par l’industrie chimique en France, cf AZF). On fait des croisades pour la démocratie, au prix des vies de nos soldats en Afghanistan, et pour l’islam comme en Libye et en Syrie, comme si nous étions la bonne conscience du monde et chargés de la faire respecter. On signe des traités pour un rêve de fraternité européenne avec des menottes monétaires confectionnées par l’Allemagne et on lui paie, par notre commerce extérieur, une période faste pendant que nous creusons la dette.

La crise a englué l’agitation de Sarkozy
 dans du papier « tue-mouches ».

Les « amis » de Hollande et son indécision
le plongeront dans l’asphyxie budgétaire
et nous dans une grippe de pauvreté espagnole.

Claude Trouvé