vendredi 13 janvier 2012

Un débat gauche-droite révolu

Alors que le président lance un nouveau ballon d’essai sur le mariage homosexuel à moins de cent jours de la présidentielle et que le présentoir de la gauche s’avère aussi désespérément vide, le débat entre ses deux opposants ne sortirait-il pas d’une histoire révolue de la France le jour de la perte du triple A ?

On ne peut que s’apitoyer sur un président-candidat qui lance chaque jour soit une idée qu’il avait eue, mais qu’il n’a pu ou voulu réaliser, soit une idée qu’il n’aura pas le temps de faire voter. On peut s’inquiéter de la tournure de l’invective « à la tronçonneuse » de ses despérados devant les français qui espèrent de la hauteur et du concret dans les débats.

Mais hélas le camp d’en face est retranché dans la gauche du cœur, de la justice, de l’homophilie et de la diminution des inégalités quand le pays va devoir s’humilier et se serrer la ceinture pour faire face aux remboursements de la dette et de ses intérêts pour un montant de l’ordre de 200 milliards en 2012.
Les deux camps sont accrochés à deux dogmes, à deux bouées de sauvetage, l’euro et le libre-échangisme, même si sur ce dernier point on murmure des exceptions. Le sauvetage de la France se conjugue en rigueur, synonyme d’impôts et taxes, taxe sociale, taxe sur les boissons, taxe sur les parcs d’attraction, taxe Tobin pour les uns rénovation du système fiscal pour les autres. Tout le monde sait que, sous prétexte de remise à plat de la fiscalité pour raison d’inégalité, la facture sera plus lourde pour les classes moyennes et supérieures pour surtout accroître les recettes de l’état.

Rigueur et croissance se regardant en chien de faïence et la dette croissant au rythme de notre déficit extérieur, il vient un moment où il faut se demander si le train, dans lequel on est monté, n’est pas engagé sur une voie de garage, donc sans issue, conduisant à un crash imminent.

La plupart des français, en particulier ceux vivant en zone urbaine, voient arriver deux problèmes majeurs, le spectre d’une France à la grecque et une culture envahissante et de plus en plus exigeante sur la reconnaissance des droits de sa propre religion. C’est cela la vision et la peur des français, c’est exactement celle que ne veulent pas voir les représentants des deux partis qui dirigent la France depuis trente ans.

Certains d’entre eux pensent que le danger de sortie de l’euro est encore plus grand et qu’il faut s’accrocher à cette conquête du vivre-en-paix. Les mêmes pensent que le multiculturalisme présente beaucoup plus d’avantages que d’inconvénients. D’autres, de plus en plus nombreux, voient que l’Europe est construite sur des fondations qui ne résistent pas aux intempéries et que le flux migratoire alimente une religion par son arrivée continue et sa fécondité supérieure. Ils se projettent dans un avenir de pauvreté grandissante et de soumission à cette religion mêlant le temporel et le spirituel dans une loi supérieure à celle des états, la charia.
C’est sur ces deux orientations de résolution des problèmes quotidiens, de l’emploi, du panier de la ménagère, des prestations sociales que l’opinion se divise. Les partisans d’un vrai changement, classés par les autres en « aventureux irresponsables » et les partisans d’un statu quo, classés par la partie adverse  en « moutons de Panurge » glissant vers l’abîme.

C’est le vrai clivage de l’opinion française à laquelle se mêle un nombre de nouveaux votants français, jeunes pour la plupart, qui rejettent leur pays d’accueil en refusant l’assimilation et même l’intégration. Sur ce dernier point il faut prendre conscience que certaines villes deviennent à majorité musulmane et que cette élection présidentielle est sans doute la dernière où ne se fait pas encore jour un affrontement électoral, pour le moins, entre laïcs, chrétiens, juifs d’une part et musulmans d’autre part. Les évènements sporadiques mais violents qui se déroulent dans de nombreux pays d’Europe en sont les prémices.

Il est de la plus grande importance pour la France que ce vrai débat ait lieu et ne soit pas occulté par des discussions sur des sujets qui ne peuvent trouver de solutions que si la France a trouvé sa voie et s’y engage avec le soutien du peuple. Le recul de la démocratie a laissé les politiques décider sans consultation ou en la bafouant. L’Europe fédérale fait son chemin sous la pression des lobbies et des technocrates, les pouvoirs régaliens des nations se réduisent mais les peuples l’ont-ils vraiment décidé ? Ce qui régale les puissances de l’argent a peu de chances de laisser des ortolans aux peuples.

Cette division s’affirme de jour en jour. Sera-t-elle suffisamment forte pour faire émerger des challengers au deuxième tour de la présidentielle ? Cette probabilité n’est en tous cas plus négligeable. Il est temps d’en prendre conscience, le MPF s’apprête à y défendre ses idées et à se mobiliser pour les législatives.

Le paysan doit semer avant de pouvoir récolter.

La croissance ne se décrète pas, elle se prépare et se construit

Pour acheter des produits français, il faut d’abord pouvoir en offrir.

(Petites pensées paysannes à l’usage de nos futurs dirigeants)

Claude Trouvé