mercredi 23 novembre 2011

L’art de masquer les vrais problèmes

La bataille fait rage chez les Verts, la candidate Eva Joly, est devenue la tête de turc pour les partis de gauche et de droite mais aussi de l’intérieur. Elle est mise sous tutelle avant de la diriger vers la porte de sortie. Je n’ai pas de sympathie particulière pour cette candidate dont les positions sur le nucléaire sont diamétralement opposées aux miennes mais cette chasse aux sorcières a quelque chose d’indécent.

Cette candidate a pour elle les accents de sincérité et de probité, faits rares dans la sphère politique mais elle est issue de la société civile et elle n’est pas banquière. C’est une faille mortelle. On attendait son premier faux pas de communication avec délectation pour s’en débarrasser et détourner l’attention des français sur les difficultés graves qui les attendent.

Les deux principaux candidats n’ont aucune solution nous permettant de sortir de notre inexorable appauvrissement. Les mesures du gouvernement ne sont pas à la hauteur du problème posé et Hollande n’est pas plus crédible avec ses dépenses annoncées. La France demande du secours avec une nouvelle BCE et s’oppose à l’Allemagne. La réunion des trois principaux pays fondateurs ressemble fort à une réunion de la dernière chance et va indisposer un peu plus les quatorze autres membres. Comment peuvent-ils supporter longtemps que tout se joue à deux ou à trois ?

Sarkozy espère que Monti se joindra à sa thèse pour faire pression sur Angela mais l’Allemagne se sent de plus en plus étrangère à la politique menée dans ces deux pays. Le couple Merkozy n’est plus « cosy » du tout ! L’Espagne va annoncer une situation plus difficile que prévu avec son nouveau président. Elle va argumenter pour obtenir des prêts à taux plus bas que celui supérieur à 7% auquel elle vient d’être obligée de consentir. La bourse continue à s’effondrer. La note AAA est de nouveau mise sous condition par une autre agence de notation.

Pendant ce temps la sphère politique gauche et droite se gausse sur le dos d’une candidate, candide en politique et mal armée pour ce genre de joutes. On amuse les électeurs avec des joutes oratoires pour masquer la pauvreté du discours politique actuel, creux et vide de tout espoir de dynamiser le pays. On cache l’impact des mesures prises sur le pouvoir d’achat, on déshabille Pierre pour habiller Paul comme pour les prestations familiales. On bâtit un budget sur des prévisions de croissance illusoires ou un programme de candidat sur des dépenses qui ne seront finalement que payées par un accroissement de la dette.

Churchill disait « Je vous propose des larmes et du sang »

Nous aurons bientôt les larmes

Espérons ne pas être saignés jusqu’au sang !

Claude Trouvé