vendredi 9 septembre 2011

La mort programmée de la pensée unique

Les tabous tombent au fur et à mesure que la crise envahit le monde occidental. La pensée unique est confrontée à la réalité des effets désastreux dont elle est responsable. Les Etats-Unis sont au bord de la faillite que seule leur position économico-militaire leur permet d’éviter tant que le dollar reste la monnaie de référence. Ils lancent un troisième « quantitative easing », un Q3 de 447 milliards de dollars sous le couvert de la défense de l’emploi, nouvelle relance de l’économie qui n’a pas plus de chances de réussir que les deux précédentes.

Ce sont eux qui sont à l’origine de la crise par la monnaie virtuelle répandue sur l’économie et les emprunts à taux très faibles et non sécurisés. La pensée unique économique va de nouveau créer les mêmes effets avec le Q3. Les riches vont s’enrichir un peu plus, les grands financiers, les multinationales. La croissance retombera comme un soufflet et le peuple paiera.

Les marchés ne croient plus à une sortie de crise rapide. Tout est à reconstruire après une purge sévère pour revenir sur ce qui est vraiment la croissance. C’est la production de biens à moindre coût ce qui augmente le pouvoir d’achat et « enrichit » donc le consommateur, ce n’est pas la « planche à billets ». Les plans de relance, que l’on veut faire passer pour des plans emploi, ne peuvent pas résoudre les effets de la crise mais en plus ils l’amplifient. Sarkozy vient de féliciter Obama pour son plan, on voit donc qu’il n’a encore rien compris. Si cela marchait avec les Q1 et Q2 cela n’aurait pas nécessité un Q3 dans l’urgence.

La France est aussi dans l’urgence, on commence à en appeler à la solidarité nationale. La gauche crie à l’incompétence du gouvernement actuel oubliant que c’est elle qui a, la première, précipité « l’Europe sociale » dans « l’Europe des marchands », et a généré ainsi, par le libre-échange, l’euro et la circulation des capitaux, une régression sociale dans notre pays. La pensée unique s’est emparée de la droite après la gauche. Le résultat est catastrophique. La Chine exploite sans retenue le grand marché européen. Les écarts entre les pays européens s’agrandissent et les faillites de certains sont en route.

Le carcan de la pensée unique nous a placés dans le carcan de l’Europe et plus encore de l’euro. La prise en compte des différences socio-économiques des différents pays devient impossible. Devant l’accroissement général de la dette on édicte des règles uniques et sensées, à priori, s’adapter aux réalités de tous les pays européens. C’est un non-sens et la sanction va être sévère. On ne peut plus cacher que la survie de la Grèce dans l’euro est peu probable. Un tabou vient de tomber, comme celui de la note AAA des Etats-Unis.

L’Espagne a lancé des obligations d’état pour 3,3 milliards en août et la France, le 15 septembre, va faire de même pour 7 à 8,5 milliards. L’urgence se fait de plus en plus jour. La sécurité sociale annonce un déficit record de 31 milliards d’euros soit 15 milliards à trouver en plus. Le déficit du commerce extérieur s’accroît.

La pensée unique c’est, on va injecter de l’argent pour relancer l’emploi par la croissance. Le « made in France » se vend mal, les impositions nouvelles ne peuvent agir que négativement sur la consommation intérieure. Alors que peut-on espérer des emplois créés sinon de faire des stocks de produits ou augmenter le nombre de fonctionnaires et des emplois de services ?

La pensée unique c’est se donner la croissance comme objectif alors que le véritable objectif c’est l’emploi qui n’est pas lié à la croissance d’une façon stricte. La pensée unique c’est exporter plus que l’on importe, comme en Allemagne. C’est aussi faux à moyen terme, c’est forcer les pays clients à s’appauvrir. Nos élites ont toutes été formées sur cette pensée qui nous mène dans le précipice. Ce tabou va tomber sous les effets de la crise.

Un autre tabou est le protectionnisme. Ceux qui l’évoquaient étaient traités d’ignares et dédaigneusement mis à l’écart. Philippe De Villiers a été de ceux-là. La différence énorme de coût entre les produits fabriqués en Chine ne laisse aucune chance à des produits équivalents français sauf si l’on délocalise. Ces deux alternatives sont aussi détestables. Mais ceci est aussi vrai, à moindre échelle, avec les pays de l’est. Nous nous désindustrialisons et toutes les petites entreprises n’ont plus que le marché intérieur. L’équilibre du commerce extérieur est devenu impossible. Le libre-échange a fait ses ravages. Le tabou d’un protectionnisme intelligent va tomber, déjà des barrières douanières se remettent en place.

Un autre tabou de la pensée unique, c’est le racisme et l’immigration. Parler de l’immigration, comme autre chose qu’une bénédiction, était impossible sans passer pour un affreux raciste. Dans la plupart des pays d’Europe, l’immigration pose un problème de nombre et de culture. On ose parler désormais du problème du nombre, le tabou est écorné mais il est encore quasi-impossible d’aborder le problème culturel et cultuel. Pourtant le nombre des français de culture différente, qui s’intègrent désormais de plus en plus mal, va inexorablement augmenter grâce au regroupement familial, au droit du sol et à la fécondité très supérieure de ces émigrés provenant principalement du sud.  Les problèmes de chômage, de sécurité vont se faire de plus en plus entendre si l’intégration n’est pas mieux réussie. Ce tabou va aussi tomber.

Tout est dans la vitesse avec laquelle ces tabous vont disparaître. La gouvernance budgétaire, voire économique nous guette. L’Allemagne heureusement se rebiffe, espérons que nous nous sortirons de la « peste » économique qui nous a atteint, comme le disait La Fontaine :

« Ils ne mourraient pas tous mais tous étaient atteints. »

Le MPF croit en notre survie
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Claude Trouvé