mardi 30 août 2011

L’heure de vérité a sonné !

Les cloches se taisent, les minarets s’élèvent mais l’heure de la prière s’impose. Qu’Allah nous protège, si Dieu nous fuit. Nos candidats sont sourds, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font !

Le FMI, par la voix de Christine Lagarde, vient de publier ses prévisions de croissance pour la France. Si la prévision de 2011 est légèrement au-dessus de celle du ministère des finances, avec 1,8% au lieu de 1,75%, sans doute précaution politique du gouvernement pour finir en beauté, il n’est pas de même pour 2012. Alors que le gouvernement vient de ramener son taux de croissance de 2,5% à 2%, Le FMI indique 1,6% pour la France !

C’est une véritable bombe que les médias ne répercutent pas, ni le gouvernement et pourtant ? Avec l’hypothèse d’une inflation limitée à 1,5%, la croissance réelle serait ramenée à 0,1% soit un PIB de 1934,7 Mds€ environ en euros 2011. La dette attendue à 4,6% du PIB serait alors limitée à 89Mds€ et l’apport supplémentaire de recettes fiscales réduit à 0,9Mds€. La dette prévue, mais qui sera certainement dépassée pour 2011, serait de 118,3Mds€. Vouloir atteindre les 89Mds€ suppose donc, par rapport à 2011, une réduction de celle-ci de 28,4 Mds€ (118,3-0,9-89) !

Ce n’est plus 20 milliards d’euros qu’il faut trouver pour 2012 mais plus de 28 milliards d’euros !

Comment peut-on se présenter à l’élection présidentielle sans tenir compte de ces prévisions qui s’appuient sur des constatations proches de l’échéance donc de plus en plus probables ! Le budget 2012 intéresse au premier chef les candidats. Sarkozy ne pourra pas encore nous faire le coup de la crise après fait chanter que la crise était derrière nous, puis que nous en sortions et que le chômage allait diminuer grâce aux actions du gouvernement, tout en affirmant que sans croissance le chômage augmente !

Mais les socialistes qui veulent aussi, c’est nouveau, réduire la dette et qui n’ont jamais vu autre chose que d’augmenter les impôts pour créer des emplois fictifs et les salaires pour augmenter la consommation intérieure, comment peuvent-ils pérorer à perdre haleine en dehors de toute évaluation chiffrée crédible ?

Le pays est à la croisée des chemins. Les agences de notation deviennent une épée de Damoclès sur les pays imprévoyants. L’économie européenne faiblit et prend toujours du retard par rapport au reste du monde. L’Allemagne qui dépend de ses voisins pour la plus grande part de sa richesse exportatrice va elle-même subir une baisse importante de sa croissance. L’heure de la vérité a sonné.

Il est des remèdes de cheval qui tue la bête et la rigueur drastique et imposée sans nuance peut être aussi néfaste que salutaire. L’euro et même l’Europe lie tous nos pays entre eux et chacun doit faire face à des situations différentes. Chacun doit prendre ses responsabilités et non s’en remettre à la solidarité européenne. Ceci implique non une gouvernance européenne même économique mais au contraire un élargissement des capacités individuelles de réaction des états. La gouvernance européenne ne pourrait d’ailleurs avoir une efficacité réelle que si elle avait un véritable budget européen, ce que l'on nous pousse à accepter.

Mais cela c’est la disparition des états car qui tient les finances tient le reste. C’est une Europe de plus en plus éloignée des peuples, ouverte aux technocrates et aux puissants financiers qui ne sera qu’un premier pas vers la gouvernance mondiale qui se met lentement en place avec un G20 bientôt réduit à G2.


L’heure déchirante des bilans a sonné.

La route de la rédemption est étroite et pleine d’embûches.

Le MPF qui avait vu juste doit y participer !


Claude Trouvé