dimanche 21 août 2011

Les enjeux vitaux pour la France devenus des… jeux politiques

Les vacanciers sont de retour pour la plupart mais déjà les politiques sont en action pour asséner des vérités invérifiables, peaufinées au gré des sondages et du « mieux plaire ». On voit ainsi les Verts se parer de réflexions profondes sur l’économie à base d’augmentation d’impôts (une nouveauté !), les socialistes se montrer plus vertueux que la « règle d’Or » en demandant son application pour 2013 tout en refusant de la voter !


François Hollande réalise ainsi un joli tour de passe-passe avec une patate chaude dans la main droite et le cœur sur la main gauche. Martine Aubry en appelle à une autre politique qu’elle ne conçoit encore pas très bien elle-même sauf la solidarité européenne pour les plus faibles dont elle se dit que nous pourrions faire partie bientôt. Ségolène Royale redécouvre les petites et moyennes entreprises qui ont fleuri en Vendée (cherchez grâce à qui !) à aider en prenant dans les caisses vides de l’état. Mélenchon rejette tout en bloc et se jette sur les grandes fortunes (0,1% de la population) pour éponger la dette et les multinationales (qui ont déjà mis leur argent à l’abri dans les paradis fiscaux).

Je n’épargnerai pas François Bayrou qui a gagné sa notoriété en démarchant pour l’Europe « heureuse qui protège » et qui ne peut donc soutenir que « plus d’Europe et vive l’euro » pour ne pas se déjuger. On voit bien que les Suisses regrettent de ne pas faire partie de la zone euro car leur monnaie devient un refuge des liquidités mondiales et obligent leurs ressortissants à faire leurs courses en France… les pauvres comme ils doivent regretter !

Heureusement nous avons le gouvernement et l’UMP godillot avec son unique responsable, le président lui-même. Son premier ministre, qui avait déclaré la France en faillite à son arrivée, vient d’avoir le droit d’informer les syndicats que la rentrée va devoir leur demander des sacrifices et le Figaro prépare l’opinion. Donc ou bien l’euro ne nous a pas assez protégés ou bien on l’a mal utilisé. En l’occurrence ce sont les deux mon Général ! Alors on agit en trois temps, la règle d’Or d’abord. Elle piège les socialistes, elle contente Angela Merkel, elle tente d’amadouer le FMI et les agences de notation et enfin elle n’engage à rien car elle ne définit aucune notion de temps et engage juste à se donner les moyens d’y arriver. Or quand on n’a pas les moyens, on ne peut être tenu de ne pas atteindre le résultat.

Le deuxième temps c'est pour mercredi 24 août. On va nous concocter un plan de rigueur acceptable électoralement mais sûrement pas suffisant aux yeux de ceux qui jugent la France. Lorsque les 2% de croissance ne seront pas atteints pour 2011, il y aura donc un troisième temps de rigueur mais celui-là quasi imposé de l'extérieur. Le gouvernement pourra ainsi dire que c'est la faute de Bruxelles ou des agences de notation. La pilule en trois temps, comme la valse, c'est d'un raffinement !

Tout cela pourrait nous intéresser comme des compétitions de chars romains dans l’arène des présidentielles. Malheureusement les défis économiques et de société vont nous sauter à la figure à court terme pour les premiers et à moyen terme pour les seconds. Tous nos futurs candidats ou presque, ne nous proposent que des solutions éculées ou électoralistes.

La France ne peut se sortir du carcan de la mondialisation et du carcan de l’euro si nous continuons vers le seul espoir de « la gouvernance européenne » qui ne peut que convenir, pour un temps, à l’Allemagne. Ce temps, c’est celui qu’elle mettra à se rendre compte qu’elle ne peut sauver tous les éclopés et que l’affaiblissement des économies des pays voisins ruine l’excédent de sa balance commerciale. Il faut progressivement sortir de ces carcans même si ce n’est pas chose facile et non attendre qu’une véritable catastrophe arrive !

L’appendicite est plus facilement opérable à froid qu’à chaud !
Parler de l’emploi avant de répondre à ce préalable c’est agiter le miroir aux alouettes.

Un deuxième grand défi est le défi de société qui met en cause la sécurité, la cohésion sociale, l’immigration et la politique d’intégration. Ne pas prendre ce problème à bras le corps, c’est comme tenir dans la main une grenade dégoupillée. Elle va fatalement vous exploser à la figure. J’ai eu l’occasion de prouver par les chiffres que la population des immigrés ou des issus d’immigrés va croître inexorablement même avec une immigration zéro. Or les nouveaux arrivants et les jeunes de la culture des pays du sud sont de moins en moins aptes à l’intégration. Certains même méprisent la France et on ne peut se contenter d’exemples de jeunes intégrés, assimilés et ayant réussi. La réalité est toute autre dans les ghettos de nos grandes villes en France et dans une grande partie de l’Europe.

« Il n’y a pas de vent favorable pour ceux qui ne savent pas où ils veulent aller » (Sénèque)
Malheureusement les jumelles de la plupart de nos candidats
sont devenues des loupes !

Claude Trouvé