mardi 9 août 2011

La dégradation de la dette US est voulue par Wall Street

Il est nécessaire de sortir de la logorrhée de nos dirigeants et médias du politiquement correct pour comprendre un peu mieux le dessous des cartes. J’ai eu l’occasion de vous dire combien nos états étaient de plus en plus à la merci des marchés et des banquiers. La tendance française à appeler de ses vœux une politique économique harmonisée européenne ne changera rien à la maîtrise financière de nos états mais accentuera au contraire notre descente.

La libre circulation des capitaux et la loi de la concurrence, pierres angulaires de la zone euro depuis Maastricht et Lisbonne, s’exerceront avec encore plus de force. Non-maîtres de notre économie et de notre monnaie, nous serons au mieux rabaissés au niveau de faire valoir de l’Allemagne. Le peuple des travailleurs continuera à rendre les riches du monde entier plus riches, en s’appauvrissant… grâce à la globalisation de l’économie mondiale et le jeu fou et carnassier des puissances financières et des multinationales.

Ceci ressort d’une interview, par un journaliste sur la chaîne de télévision RT Moscow, de leur analyste financier, Max Kaiser, en place à New-York. Les propos ont été tenus quelques heures avant la décision du Congrès américain sur la levée de la valeur maximum acceptable de la dette publique.

 « L’accord conclu par les législateurs pourrait bien échouer au Congrès dans les heures qui viennent. Quel risque que ça ait lieu à la dernière minute ? »

Kaiser : « Toutes les propositions consistent à ajouter de la dette à la dette. Le marché des obligations sera dégradé, il n’aura plus la note AAA (prémonitoire !), peu importe leur décision et c’est exactement ce que Wall Street et les banques veulent. On ne fait pas assez d’argent dans les échanges avec une dette de l’Etat US notée AAA. Les marges sont étroites et il n’y a pas tant d’argent à se faire pour les courtiers à Wall Street, que j’appelle les pleurnicheurs du 11 septembre comme Jamie Dimon et Lyod Blankfein. Ils veulent que la dette US soit dégradée au niveau « junks » (Obligations à haut risque et à taux d’intérêt élevés) parce que vous pouvez faire beaucoup plus d’argent à échanger des « junks .

Les marges sont alors énormes, il y a plus de volatilité, plus d’argent pour Blankfein et Dimon, les pleurnicheurs du 11 septembre, qui depuis 10 ans ont reçu tout l’argent qu’ils ont extorqué au gouvernement, que ce soit Hanl Paulson en 2008, ou maintenant à un Barack Obama qui est une simple marionnette de Wall Street. Ils extorquent encore pour des redistributions de l’argent gratuit aux banques « too big to fail » (Trop grosses pour chuter) et ça va se passer de la même manière que dans ces autres pays où ils ont dégradé la note. C’est super pour les banquiers, super pour les commissions, super pour les « boni » de Noël destinés à leurs gosses mais malheureusement si horrible pour ceux qui habitent dans ces pays. »

« Donc pour aller à l’essentiel, ce que vous dites, c’est que tout cela est orchestré ? »

Kaiser : « C’est dans leur intérêt. Le gros de l’économie en Amérique est dans les échanges de Wall Street. Donc ils contrôlent le PIB (Produit intérieur brut). Pour continuer à gagner de l’argent, ils ont besoin de nouvelles affaires et ressources. Changer la note AAA de l’Amérique en « junks » leur donnera Plein de milliards de dollars en commissions. C’est de l’économie simple, suivez l’argent ».

« Si tout le monde peut voir que c’est ajouter de la dette à la dette, comment le peuple américain en arrière-plan prend ça en compte ? »

Kaiser :  " Le public américain voit sa valeur décimée par les Banques de Wall Street. JP Morgan et Golden Sachs sont à la classe américaine ce que Buffalo Bill était à la population des bisons en Amérique. Leur intérêt est de les exterminer. Les démocrates visent un but politique, ils ont fait les plus fortes concessions pour obtenir cet accord. Ça n’implique pas de hausses d’impôts pour le moment. »

«  Le président républicain de la Chambre a dit à son parti que dans l’accord « rien ne viole nos principes ». Est-ce que ça signifie que les républicains sont meilleurs pour la stratégie de mise sous tension ou qu’ils ont plus de force d’influence quand c’est nécessaire ? »

Kaiser : « C’est idiot de penser à ça en termes de républicains contre démocrates. C’est comme je l’ai dit : épargnants contre spéculateurs. Les spéculateurs veulent des taux d’intérêt à 0% et ils veulent des bons du trésor au niveau « junk ». Les épargnants, qui n’ont aucun retour sur leur investissement parce que les taux sont à 0, achètent de l’or, qui va atteindre un niveau record aujourd’hui, et ont atteint des sommets dans toutes les devises. C’est ce que font les vigiles de l’argent parce qu’ils comprennent que la cleptomanie américaine et les gens de Wall Street tiennent les Américains par la gorge. Ils vont continuer à serrer jusqu’à mettre encore 50 ou 60 millions de gens en permanence dans la pauvreté et détruire cette économie dans le seul but de faire du fric rapidement.

Ces gens sont des terroristes financiers. C’est l’équipe des pleurnicheurs du 11 septembre qui inclue Blankfein et Dimon. Ce qu’Obama devrait faire, s’il travaille pour l’intérêt du peuple, ce serait de nationaliser JP Morgan et Goldensachs immédiatement, de virer ces voyous et tout recommencer car on a des monopoles prédateurs à Wall Street qui voudraient éliminer la classe moyenne pour faire du fric et c’est de la tyrannie. »

« Très bien, je veux aussi nos commentaires sur ce que vous pensez du président Obama, de ce qu’il a dit à ce sujet. Il a dit « nous ne serons pas face à ce genre de crise dans 6 mois ou 8 ou 12 mois, si ça passe ». Qu’en pensez-vous ? »

Kaiser : « Je crois qu’il s’arrache lui-même les poils du nombril et il prend son pied avec sa propre illusion, s’il croit que ça va s’éloigner bientôt. Il est dans l’erreur. »

Fin de l’interview

On sait aujourd’hui que les USA ont effectivement perdu la note AAA au moins par une agence de notation… les prédateurs vont pouvoir se régaler !

Ce n’est pas une crise financière qui s’ouvre, c’est une crise « systémique ».

Claude Trouvé