lundi 11 juillet 2011

Un autre regard sur la Libye.

La victoire en chantant pour le 14 juillet ?

Le 14 juillet approche et Sarkozy veut passer le message d’une victoire en Libye. Malheureusement les militaires ne peuvent faire plus et la victoire militaire risque fort de ne pas être au rendez-vous.  Le conflit qui devait être réglé en trois jours dure depuis trois mois et demi. Alors il faut mener des négociations au pas de charge pour tenir l’échéance. Le peuple français commence à s’impatienter et les alliés ont entrepris de faire leurs comptes. La France aurait dépensé déjà 160 millions d’euros, une goutte d’eau dans le budget de la Défense de 40 Mds€ selon Gérard Longuet. Mais à l’heure des restrictions budgétaires le peuple risque de ne pas comprendre la logique qui veut que l’on dépense dans une guerre qui ne représente pas un danger pour notre pays . L'Italie, en proie au risque de faillite, retire d'ailleurs un navire porte-hélicoptères. La Russie et l’Afrique du Sud poussent désormais à la négociation.

Un émissaire de l’ONU est parti à Tripoli. Autant négocier avec Kadhafi directement, le CNT des insurgés n’existe que par la volonté des occidentaux et de Sarkozy en particulier. Les insurgés, malgré les parachutages d’armes, les conseillers militaires sur place, la maîtrise du ciel et l’aide d’Al-Qaïda, ne font pas plier « le guide ». Plus le temps passe, plus celui-ci va passer pour un martyr et bientôt pour un héros. Le missile, le tuant… malencontreusement, ne peut plus être perçu autrement qu’un assassinat par l’Algérie, l’Afrique du Sud et d’autres pays africains.

Si Sarkozy ne tire pas un bénéfice sur le plan politique français, pourquoi s’est-il engagé dans cette galère ?

Depuis que nous avons rallié l’OTAN, la France est devenue le vassal des États-Unis. Le rapprochement avec les britanniques, notre engagement en Afghanistan et en Libye sont autant de signes de notre nouvelle politique. Ce n’est évidemment pas notre altruisme légendaire pour les peuples opprimés, si bien représenté par l’impérialisme humanitaire de la gauche, qui nous a lancé précipitamment dans ce conflit. Les militaires demandaient plusieurs semaines pour le préparer. Sous la pression américaine estimant que nous étions presque sur place, le gouvernement  a pensé le régler en trois jours !

Il faut donc se pencher sur la motivation des Etats-Unis. Depuis vingt ans ceux-ci observent la montée en puissance de la Chine. Toute leur stratégie est orientée vers ce futur ennemi et ils veulent se dépêcher de profiter de leur puissance militaire actuelle pour se rendre maître avant eux de toutes les sources et routes de l’énergie. La Chine déploie une grande activité en Afrique et ses besoins en pétrole croissent chaque année.

Il faut donc se rendre maître des pays producteurs et des voies de transit. Lybie, Algérie, Yémen sont des cibles à déstabiliser. Les Etats-Unis s’y sont employés en encourageant des mouvements contestataires. Il restait à mettre l’allumette pour que tout s’enflamme par contagion. L’allumette a été la montée des produits alimentaires de base comme l’huile et le sucre. Il suffisait alors de s’appuyer sur les mouvements religieux intégristes mis sous surveillance par les dirigeants autoritaires des différents pays visés.

La Tunisie, l’Egypte, la Lybie, le Yémen puis la Syrie se sont enflammés. L’Algérie a résisté et Kadhafi n’a pas plié jusqu’ici. Il a fallu déclencher un conflit sur des bases humanitaires commodes. La guerre s’éternisant, le but du contrôle de son pétrole peut être obtenu par la négociation. C’est le revirement qui est en train de se faire et auquel en bon vassal nous sommes conviés.

La Libye est une guerre « chinoise » des États-Unis, bien loin des raisons humanitaires et de libération des peuples opprimés que le gouvernement et la gauche nous font croire. Le CNT des insurgés n’est qu’un jouet aux mains des occidentaux et donc des États-Unis.

Pendant ce temps-là nos soldats meurent en Afghanistan et nos pilotes risquent leur vie en Libye pour… les États-Unis. La France a perdu son indépendance, le MPF ne peut que le dénoncer.

Claude Trouvé