mardi 12 juillet 2011

Tempête sur l’Europe, laboratoire de la gouvernance mondiale

A la fin du siècle dernier des politiques et des économistes avaient écrit des mises en garde sur l’euro et la mondialisation. Les clairons puissants des médias et du politiquement correct avaient réduits leurs propos au rang de murmures et les intéressés au rang de demeurés.

Aujourd’hui c’est le branle-bas de combat.

Une réunion extraordinaire est annoncée d’urgence vendredi 15 entre les dirigeants de la zone euro. La Banque centrale européenne aurait procédé pour calmer les esprits à des rachats de titres de dettes italienne et espagnole. Autrement dit la planche à billets serait en marche.

"Un véritable vent de panique a soufflé sur le secteur financier provoqué par l'envolée des taux italiens et espagnols sur le marché obligataire qui laisse entrevoir une contagion de la crise à d'autres pays européens", a expliqué Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert gestion privée.

Rome voit depuis vendredi les taux auxquels elle se finance sur le marché de la dette atteindre des niveaux record depuis la création de la zone euro. Ils ont dépassé ce mardi à 10 ans les 5,5%. Les taux espagnols à même échéance ont approché les 6%, un record depuis 1997. Afin de calmer les marchés, l'Italie accélère l'adoption du plan de rigueur.

Les difficultés qui persistent pour régler le dossier grec ont été une autre source importante de tension. Les modalités d'une participation du secteur privé à un second plan d'aide à Athènes continuent en effet de diviser les responsables européens, qui ont engagé une série de réunions cruciales à Bruxelles.

"Un sentiment d’urgence s’installe, et les délais pour trouver le moyen et les modalités de la participation des créanciers privés dans le cadre du refinancement de la Grèce pénalisent de manière croissante" l’ensemble des marchés, a souligné François Duhen, stratégiste au Crédit Mutuel-CIC.

Dernière entrée dans l'Union européenne, la Roumanie bénéficie d'importants fonds communautaires pour combler son retard de développement mais le taux d'absorption "désastreux" de cet argent suscite une vive polémique, les autorités étant accusées d'incompétence et d'opacité. (AFP 12/07/11)

"Qui prendra ses responsabilités pour le désastre? Qui quittera le gouvernement car la Roumanie a réussi la triste performance d'absorber moins de 3,5% des fonds mis à sa disposition par l'UE" depuis 2007, s'interroge le journaliste Dan Tapalaga dans un éditorial sur le site d'information en ligne Hotnews.ro

Sarkozy, sous l’influence évidente de l’Allemagne, parle de « règles d’or constitutionnelles » pour les finances publiques. Mais qui a allumé l'incendie depuis trente ans ?

Le laboratoire européen de la gouvernance mondiale qui vend de la mondialisation heureuse va bientôt demander de l’aide mondiale. Il va subir les fourches caudines du FMI et se plier à une mise sous tutelle. L’objectif de la gouvernance mondiale sera atteint.

De même que l’on doit se plier aux directives incontestables de l’OMS pour les pandémies annoncées, aux directives incontestables du GIEC pour les changements climatiques, il faudra se plier aux directives tout aussi incontournables en matière de gestion financière, économique, budgétaire et fiscale.

"Toutes les relations de l’Union européenne avec les autres Etats ont un but unique, les convertir au libre-échange et conditionner ses aides et assistance à l’adoption de mesures concrètes de libéralisation". (George Corm) 

 

Aux Etats-Unis cela ne va pas mieux mais le dollar est encore maître du monde économique et financier. Le déficit commercial s'est nettement creusé en mai, dépassant 50 milliards de dollars pour la première fois depuis octobre 2008. Après la chute très probable de l’euro dans un premier temps, nous assisterons ensuite à la chute du dollar et la Chine s’éveillera en régulateur mondial.

 

Il est temps de laisser de côté les combats ridicules de nos candidats à l’élection présidentielle. Martine Aubry a peut-être fait deux cures de désintoxication à l’alcool, mais quelle importance pour la France si c’est du passé. Son union avec monsieur Brochen tourne sur internet depuis des mois mais il n’est que de regarder son action à Lille pour comprendre son attachement au multiculturalisme en parfaite concordance avec les actions professionnelles de…son compagnon.

L’important c’est d’écouter ceux qui ont eu raison depuis une bonne dizaine d’années en prédisant les méfaits de la mondialisation et un de ses sous-produits, l’euro, dans une Europe, ventre mou et ouverte à tous vents. Le clivage gauche-droite n’a plus guère de sens. Il y a ceux qui croient toujours au modèle de gouvernance de la France à partir du traité de Maastricht entré en vigueur le 1er novembre 1993, date noire de notre histoire, et ceux qui dénoncent la globalisation marchande, la globalisation financière et le remplacement du travail par le capital dans l’acquisition du profit.

Il s’agit dès aujourd’hui de forcer les gouvernants, présents et futurs, à changer de cap, c’est une urgence de salut public. Parlez-en autour de vous et n’oubliez pas que le MPF, derrière Philippe De Villiers, sera toujours à la pointe du combat.

Claude Trouvé