dimanche 31 juillet 2011

Le trio incontournable de la réussite : emploi, rigueur budgétaire, intégration

2012 va poser d’une façon incontournable ce trio à ceux qui gouverneront le pays et aucune tendance politique n’y échappera. Ces trois objectifs sont interdépendants et doivent être menés de front pour les raisons suivantes :

  • Il n’y aura point d’augmentation de l’emploi sans reprise de la croissance
  • Il n’y aura point de croissance sans compétitivité
  • Il n’y aura point de résorption de la dette sans croissance et rigueur budgétaire simultanées 
  • Il n’y aura point de paix sociale sans le plein emploi et une véritable intégration-assimilation des immigrés.

Ce trio infernal est intimement lié et les indicateurs du taux d’emploi, de la variation de la dette publique et de la délinquance sont ceux qui mesurent l’échec ou la réussite.


L’emploi et le chômage

Pour des raisons sociales et économiques l’utilisation des ressources humaines est un objectif prioritaire. Il existe plusieurs indicateurs pour l’évaluer et voir où se situe la France dans l'Union Européenne.

« Le taux d'emploi est la proportion de personnes disposant d'un emploi parmi celles en âge de travailler (15 à 64 ans). Le taux d'emploi reflète la capacité d'une économie à utiliser ses ressources en main-d'œuvre » (Wikipédia).

Cet indicateur est plus intéressant que le taux de chômage car il inclue le travail à temps partiel. Il est bon de regarder deux groupes de pays, ceux dont la santé économique est bonne (Allemagne, Autriche) et ceux dont elle est plus problématique (France, Italie) entre Janvier 2006 et mars 2011.

On voit graphiquement que le taux d’emploi est aussi un indicateur économique. La France et l’Italie sont derrière l’Autriche et l’Allemagne pour cet indicateur. Si la France semble avoir réussi à maintenir le taux d’emploi malgré la crise, elle fait moins bien que les pays forts qui ont augmenté celui-ci et l’écart se creuse.

La France est 5 points derrière l’Allemagne et 6,8 points derrière l’Autriche. La publication de cet indicateur montrerait un déficit de 49% du plein emploi de la population active française alors que l’Allemagne a fait croître le taux d’emploi de plus de 7% durant la même période.

Il faut néanmoins se résoudre à suivre le taux de chômage qui est le plus utilisé par les médias. Il est le révélateur de la bonne santé économique et sociale du pays. Il pèse directement sur le coût des allocations de chômage.

« Le taux de chômage est le pourcentage des personnes faisant partie de la population active qui sont au chômage. La population active est la population en âge de travailler et qui travaille ou souhaite travailler. »

Néanmoins il masque le travail à temps partiel des personnes qui ne travaillent pas plus de 78 heures par mois. C’est malheureusement le cas de nombreux salariés, en particulier ceux qui travaillent avec les sociétés d’intérim. Le taux de chômage et le taux d’emploi ne sont pas strictement corrélés. On le voit sur le graphique. La France a réduit le chômage avec un taux d’emploi inchangé, c’est donc au prix d’une augmentation du travail à temps partiel de 1,8%. L’Allemagne a fait baisser très significativement le chômage de 4,1% en ne concédant qu’une augmentation de 1% du travail à temps partiel. L’Italie fait un peu moins bien que la France dans cette période avec une augmentation légère du chômage et une augmentation de 1,9% du travail à temps partiel.

Toutefois la situation de la France n’est globalement que peu satisfaisante car elle affiche le taux de chômage le plus élevé de ces quatre pays et est au-dessus de la moyenne des pays de l’OCDE à 8,2% en mars 2011. De plus le taux de chômage vient de passer de 9,2% en mars à 9,6% en juin 2011.

L’emploi est donc un grand chantier qui attend les gouvernements de 2012. Crise ou pas on voit que le taux de chômage se traîne entre 9% et 10%. « La politique des 35 heures » pas plus que « l’immigration nécessaire à l’emploi » ne l’ont  fait baisser, ni fait augmenter le taux d’emploi.

C’est donc à une autre recette qu’il faut faire appel. Elle s’appelle compétitivité. Je vous en parlerai dans un prochain article. Les exemples d’un grand pays comme l’Allemagne et d’un petit comme l’Autriche montrent que ce n’est pas une tâche impossible.


Claude Trouvé